Le grand pari du Grand Paris

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
Pierre-Angel Gay

Il faudra du souffle. On l'avait bien perçu, en 2007, lorsque le chef de l'État avait remis en selle l'idée d'un Grand Paris, en vogue dans les années 1920, mais enterrée dans les années 1960 avec la suppression du département de la Seine. Une amputation amplifiée, la décennie suivante, par le choix malheureux de doter la vieille capitale d'un maire, quand la Grande-Bretagne prenait le train de l'avenir avec le Grand Londres. C

'était enkyster Paris intra-muros dans ses frontières de 1860 et prolonger des siècles de barrières, des "fortifs" au "périph". En sortir exigeait de renouer avec l'élan, voire le "jacobinisme", de Napoléon III et du baron Haussmann pour vaincre la paralysie d'un mille-feuille administratif composé d'une région, l'Île-de-France, de la capitale, de sept autres départements et de? 1.300 communes ! Le coup de gueule, cette semaine, de Christian Blanc, le secrétaire d'État chargé du Développement de la région capitale, contre les arbitrages de Matignon est venu le rappeler. À tout moment, les rivalités des élus, le poids des administrations peuvent faire capoter l'ambition.

Pour ne rien dire de la difficulté qu'il y aura à financer par l'emprunt les 20 milliards d'euros nécessaires à la réalisation du réseau de transport en double boucle qui doit irriguer la région, de La Défense à l'aéroport d'Orly, du plateau de Saclay à Roissy. Or, c'est cela, le c?ur du projet porté par Christian Blanc. Un projet dans lequel les "liens" ? un métro automatique à grande capacité reliant une quarantaine de gares ? comptent plus que les "lieux" ? les nouvelles zones d'activités.

Le Grand Paris, reprenant les idées de Jean-Marc Offner, le directeur du Latts (le Laboratoires Techniques, Territoires et Sociétés), n'est ni une affaire de maquettes d'architecte ni un exercice de bornage. Le transport y précède l'urbanisme. L'exercice est inverse de la politique conduite par Paul Delouvrier, dans les années 1960, qui a donné naissance à nos fameuses "villes nouvelles", sorties de terre au milieu des champs. Nicolas Sarkozy avait promis en janvier 2008 de ne pas laisser le projet du Grand Paris s'enliser. L'attente est créée. Il serait impardonnable qu'il ne tienne pas parole.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Chiche. Que les transports précédent l'urbanisation du Plateau de Saclay... Sauf que ce n'est pas là l'idée du gouvernement et de C. Blanc dont les bulddozers sontt déjà arrivés

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Vu la dette du pays, je crois qu'il est mégalo de songer à ce genre de projet à l'heure actuelle, c'est vraiment pour que sarko marque de sa signature l'histoire de france... Les politiques sont vraiment psychos !!!

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