Chérie, j'ai rétréci les banques !

Par Philippe Mabille, rédacteur en chef-éditorialiste à La Tribune.

Tremblez "traders", Barack Obama sort ses griffes ! Deux jours après sa cuisante défaite dans le Massachusetts, le président américain a décidé de se refaire une santé sur le dos des banques, en annonçant une série de mesures pour limiter la taille et la prise de risque des géants de Wall Street. Ce n'est pas tout à fait le Glass Steagall Act de 1933, supprimé en 1999. Mais une version moderne concoctée par Paul Volker, l'ancien président de la Fed, pour brider les activités de spéculation pour compte propre des établissements financiers.

Barack Obama avait déjà adressé un premier coup de semonce en imposant une taxe de 117 milliards de dollars aux banques bénéficiaires du plan de sauvetage public. Ce deuxième coup de massue vise à convaincre "Main Street", l'Amérique d'en bas, qu'il n'est pas ce technocrate mou inféodé aux intérêts des seigneurs de Wall Street qui ont financé sa campagne. Se venger sur les banques, quitte à "gauchir" son image, voilà un bon moyen pour reconquérir une opinion tentée par le populisme. Chérie, j'ai rétréci les banques, voilà la réponse apportée par Obama à un système financier qui, a-t-il dénoncé, fonctionne de nouveau "selon les mêmes règles qui l'ont mené au bord de l'effondrement".

L'argument n'est pas infondé, alors que réapparaissent les germes d'une bulle financière. "Entre vous et les fourches, il n'y a que moi", avait dit l'an dernier le président américain à ceux que l'opinion appelle désormais les "banksters". Le monde n'a en fait plus les moyens de se payer une réplique de la crise des subprimes. Les démocraties occidentales n'y résisteraient pas. Il est donc légitime de chercher à réduire le poids de la sphère financière dans l'économie et de lutter contre une trop grande concentration, source de rentes à la Goldman Sachs.

Mais les nouvelles réglementations envisagées seront-elles efficaces ? Le vrai problème de la finance moderne se situe avant tout à la source, dans la surabondance de liquidités consommée par le système. Le risque est que l'argent ainsi bridé se déverse ailleurs, par le simple jeu de la mécanique des fluides.

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Commentaires 6
à écrit le 26/01/2010 à 8:49
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Dilemme, hier je vous donnais mon avis sur l'Humanité que je ne lis pas et je vous renvoyais entre autres au livre " Communisme et Totalitarisme " de l' historien Stéphane Courtois, et je vous parlais de Katyn-Smolensk. Je vous disais de ne pas dire...

à écrit le 24/01/2010 à 17:32
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Odette, il faut arrêter de lire l'Humanité, et sachez que tous ces chômeurs sont dû au fait que vous et vos concitoyens avez arrêté d'acheter français car c'était trop cher. Les entreprises que vous voulez soutenir sont des tonneaux des Danaïdes dan...

à écrit le 23/01/2010 à 15:11
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Fremen : je vous rappelle que Sarkozy a octroyé 40 milliards aux banques sans contre-partie, ce qui "nous " fait une dette de 140 milliards (minimum). Vous êtes bien le seul à dire qu'elles ont rembourse' leurs dettes ; il faut lire et écouter les ...

à écrit le 22/01/2010 à 20:42
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Obama est un démagogue, il ne veut pas dire aux américains qu'ils vivent à crédit depuis trop longtemps et que la bulle financière ainsi créée en important tout jusqu'aux cerveaux est intenable, qu'ils n'ont plus les moyens se se payer une guerre, e...

à écrit le 22/01/2010 à 15:59
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@ odette : il faudrait arrêter de dire que l'Etat, au moins en France, a refinancé les banques. La plupart ont remboursé les sommes prêtées. Il y avait un problème de confiance, l'état a donné le coup de pouce nécessaire et évité une catastrophe. Du ...

à écrit le 22/01/2010 à 15:13
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C'est incroyable ! Les banques des pays -essentiellement d'Europe, des U.S.A.- ont reçues des milliards de renflouement à cause de "mauvaises gestion", ces pays sont endettés à milliards contre l'avis de leurs peuples, c'est eux qui paient les dettes...

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