Édredon tricolore

Par Olivier Provost, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Ah, la France éternelle, sa tour Eiffel, ses châteaux de la Loire, sa Côte d'Azur, mais aussi son chômage élevé, son moral en montagnes russes, sa consommation qui résiste malgré tout... L'Hexagone a ses vieilles pierres. Il a aussi son "modèle" économique de l'édredon : confortable, soporifique, protecteur en cas de coup de froid mais trop enveloppant pour permettre un rebond tonique.

Les données de ces derniers jours sur le moral des ménages, le chômage national et la consommation illustrent parfaitement le particularisme ouaté de l'Hexagone. Le moral reste bas même s'il s'améliore un peu, le chômage demeure élevé - après des mois d'amélioration, il a même tendance à repartir à la hausse -, mais la consommation se tient bien malgré des yo-yo saisonniers.

Les Français, bon an, mal an, continuent à acheter, à la fois cigales par leur propension à la dépense et fourmis par la constitution d'une solide épargne... dans laquelle ils puisent parfois pour financer leur prodigalité en période de crise. Cela fait des années que, d'un gouvernement à l'autre, on nous promet du changement, d'aller chercher la croissance "avec les dents", de rompre avec les carcans, de sortir de ce système de "stabilisateurs économiques" compensant une économie molle par une protection sociale généreuse.

Mais la peur de l'inconnu, celle de rompre avec un modèle à faible risque parce qu'à faible vitesse, la crainte d'une perte assurée pour un gain hypothétique font reculer les dirigeants désireux d'être réélus. Sans voir que le temps approche où même les faibles richesses que crée notre pays ne pourront plus payer son système de protection sociale.

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