Revoilà le président Monde

Par Éric Chol, rédacteur en chef à La Tribune.

Après la France, le monde. Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy parie sur l'international pour se refaire une santé politique, et entame, avec le sommet européen de Bruxelles, une série de rendez-vous diplomatiques : le 2 novembre, sommet franco-britannique ; du 4 au 6, visite officielle du président chinois Hu Jintao à Paris ; le 12, ouverture de la présidence française du G20 à Séoul, puis sommet de l'Otan à Lisbonne...

Le dossier des retraites n'est pas encore complètement refermé, le futur gouvernement n'est encore pas formé que le chef de l'exécutif enfile déjà ses habits de président du monde. Ceux-là mêmes qui l'avaient si bien servi en 2008 lorsque, à la tête de la présidence de l'Union européenne, il combattait la crise financière et dénouait le conflit géorgien. Son action fut parfois brouillonne mais son dynamisme - et ses résultats - ont été largement salués.

Cette fois-ci, les retombées politiques de son nouvel activisme international risquent d'être plus modestes. Car les sujets abordés sont aussi arides aux yeux des Français que le désert de Gobi. La réforme du système monétaire international ou celle du marché des dérivés ne font pas rêver. Sans compter que l'image de Nicolas Sarkozy s'est aussi écornée à l'étranger. Ses habituelles rodomontades ou sa fixation récente sur les Roms ne sont guère la tasse de thé de ses homologues. Ils auraient toutefois tort de ne pas l'écouter : la séquence que le président français s'apprête à ouvrir est tout sauf improvisée.

Depuis des mois, la diplomatie tricolore s'active pour transformer la future présidence du G20 en une réussite. Plus que de simples intuitions, les choix de l'Élysée de s'appuyer sur la Chine ou de s'attaquer à la guerre monétaire révèlent une véritable stratégie, intégrant la montée en puissance des pays émergents. Enfin, même si le conflit sur les retraites risque de laisser des cicatrices, on peut compter sur Nicolas Sarkozy pour vanter ses talents de réformateur auprès de ses partenaires. "Yes, I can", pourra-t-il leur dire.

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