Climat : après Cancún, essayons la solution 'pull over' !

Quotas, éolien, solaire, nucléaire, transports propres... a-t-on vraiment tout tenté dans la lutte contre le réchauffement ? Un peu de bon sens : se vêtir chaudement quand il fait froid permettrait de réaliser de gigantesques économies d'énergie...
DR

Au moment où l'Europe grelotte, 22.000 personnes se rencontrent dans le paradis tropical de Cancún au Mexique pour trouver des solutions permettant de lutter contre le changement climatique. Comme pour Copenhague 2009 (45.000 personnes), le succès ne sera pas au rendez-vous. Cependant l'empreinte carbone de ces manifestations et notamment du transport aérien est plus que symbolique tandis que l'opinion semble commencer à douter de l'importance du phénomène, de l'efficacité environnementale et du coût des solutions envisagées : géo-ingénierie, quotas échangeables, normes, énergies éolienne, solaire, nucléaire, voitures électriques, transports en commun, biocarburants... On parle allègrement de centaines de milliards de dollars qui pèseront inévitablement sur la croissance économique mondiale. Pour quelles raisons la solution « pull-over » simple et peu coûteuse n'a-t-elle jamais été envisagée ni même évoquée ?

- Il est avéré que la manière la moins coûteuse d'économiser l'énergie pour le chauffage domestique est celle adoptée par les hommes depuis des centaines de milliers d'années, à savoir se vêtir chaudement.

- Un calcul simple mais faussement naïf : si l'habitat représente dans l'ensemble des pays développés environ 45 % de la consommation totale d'énergie et si la part du chauffage est de 70 % on peut avancer que le chauffage de l'habitat représente environ 30 % de la consommation totale. À la diminution de 1 °C de la température ambiante correspond une diminution de 7 % de la consommation d'énergie.

- Le confort thermique dans une salle de séjour ou des bureaux est situé à 22 °C en France avec des variations importantes (18 °C en Grande-Bretagne et 24 °C en Amérique du Nord).

Pour simplifier, on peut donc avancer que le simple port d'un pull-over ou de vêtements appropriés permet d'abaisser la température ambiante de 2 °C tout en bénéficiant d'un même confort thermique. Il en résulte une réduction de consommation d'énergie totale de 14 % dont l'essentiel provient de l'utilisation d'énergie fossile émettrice de carbone.

On peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles cette solution économiquement et physiologiquement neutre ne fait pas l'objet d'une politique publique : la façon de se vêtir et de chauffer sa maison est une décision individuelle et, fort heureusement, il n'existe aucun moyen réglementaire d'obliger les individus à modifier leur comportement. Seuls les locaux industriels et les bureaux peuvent faire l'objet de normes dont la mise en oeuvre s'avère difficile voire conflictuelle. Aucun groupe de pression ne se mobilise pour une solution qui n'offre aucune perspective de profit économique et/ou politique car les fabricants de pull-overs et d'une façon générale les fabricants de vêtements chauds, ne sont pas organisés en groupe de pression. Les hommes politiques, n'étant saisis d'aucune demande, ne sont pas incités à pousser une idée aussi simple tandis que les lobbies éoliens, solaires, nucléaires voire financiers (trading des quotas) sont puissants et actifs.

Les difficultés de changer les comportements freinent les initiatives. Cela est vrai pour le chauffage mais aussi pour la climatisation. Pour autant, qu'il s'agisse du tabagisme, de la sécurité routière, de l'alcoolisme, de l'alimentation, les pouvoirs publics ont partiellement réussi à en limiter les excès mais il est vrai qu'ils peuvent recourir à des contraintes dans l'espace public, voire privé, et établir des taxes punitives.

Il est probable qu'une campagne d'information du public pourrait certainement diminuer l'empreinte carbone sans aucune bureaucratie, contrainte réglementaire, incitation fiscale ni subvention. Après tout, minorer, fût-ce modestement, la consommation d'énergie fossile de plusieurs centaines de millions de ménages serait une contribution non négligeable à la lutte contre le réchauffement climatique et l'économie des ressources énergétiques. Les responsables réunis à Cancún, et au-delà les innombrables ONG militantes, seraient bien inspirés de réhabiliter le bon sens et de responsabiliser les citoyens. Bien entendu une augmentation des taxes sur l'énergie aboutirait aux mêmes résultats mais aux dépens des plus pauvres et de la croissance économique. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.