Une vague ? C'est plutôt un tsunami qui a déferlé sur le paysage automobile européen depuis le lancement de la précédente 308 en 2014. Un à un, chaque nouveau lancement siglé Peugeot a bousculé le segment pour lequel il était destiné. 3008 sur les SUV, 208 sur les citadines, 2008 sur les petits SUV... A chaque fois ou presque, le constructeur français a pris un leadership, rarement vu dans l'histoire d'une marque automobile française...
Il ne manquait que les compacts sur lequel règne encore la Golf et ses 19% de parts de marché dans les ventes annuelles de ce segment en Europe, loin, loin devant la 308 et ses 4%. Avec cette nouvelle génération, Peugeot a promis de frapper un cran au-dessus sur son positionnement premium, et vise le podium européen... La marque sochalienne a-t-elle survendu le produit ?
Un design réussi
Pas de discussions sur le design! La 308 se pare d'une robe remarquablement réussie. Les proportions sont parfaitement équilibrées, et rappellent subtilement les silhouettes des premiums avec cette proue allongée. La nouvelle berline Peugeot inaugure un nouveau cycle de langage de style tout en prolongeant l'esprit de la génération précédente : lignes acérées, museau musclé... Le nouveau logo de la marque accentue cette montée en gamme. On regrette toutefois la disparition des griffes de la signature lumineuse, devenue un emblème de la marque.
L'ambiance intérieur est dans le même esprit, mais pas de réelles ruptures par rapport à la génération précédente. Il faut toutefois prendre la finition GT pour entrer dans un intérieur vraiment premium. L'écran de contrôle se dote d'un intéressant clavier digital pour les raccourcis. Mais le système iCockpit prend un sérieux coup dans l'aile avec de graves dysfonctionnements logiciels. Des difficultés à personnaliser l'affichage jusqu'à l'impossibilité d'accéder au Drive Mode... La célèbre berline de Peugeot a besoin d'une mise à jour pour réparer ces bugs.
Après les bugs, les creux...
Côté agrément de conduite, en revanche, c'est la douche froide. Celle qui fut jadis voiture de l'année (et qui vient d'intégrer la liste des finalistes pour l'édition 2022), nous a déçu. Alors que Peugeot dispose de ce qui a de mieux en matière de motorisations et d'une boîte de vitesses huit rapports remarquable... Sa nouvelle berline se prend les pieds dans le tapis avec un passage de rapports anormalement longs à bas régime. Sur l'essence 130 chevaux, nous avons déploré des creux malvenus notamment pour les dépassements ou pour la moindre accélération. Sur la version 225 chevaux hybride rechargeable, on retrouve un meilleur agrément de conduite, une meilleure acoustique et une direction plus proche des standards Peugeot. Mais le moteur hésite encore en bas régime.
Dans ces conditions, il est difficile de justifier la montée en gamme de la nouvelle 308... Et encore moins, la conséquence tarifaire d'une telle ambition. L'échelle de prix a largement augmenté. La 110 chevaux est à 24.000 euros, contre 21.000 euros lors du lancement de la génération précédente. La finition GT (130 chevaux) démarre à... 33.000 euros !
Un regrettable raté
C'est peu dire que la nouvelle 308 nous a déçu, une déception proportionnelle à notre ressenti rapporté aux standards habituels de la marque, avec un coefficient indexé sur la promesse de monter d'un cran encore la qualité... Le bilan est implacable. Dommage, pour une voiture au design si réussi, et une marque qui a eu le vent en poupe autant sur le marché, que dans nos colonnes...
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