6e Tribune Women's Awards : Mériam Chèbre et Fatoumata Kebe, nominées en Sciences et Technologies

Cette année, 15 femmes remarquables sont en lice dans sept catégories (Sciences et Technologies, Numérique, Smart City, Startup, Entrepreneure, ETI, Manager) pour remporter la 6e édition de notre concours La Tribune Women’s Awards. Découvrez, cette semaine, les nominées de la catégorie Sciences et Technologies.
Mériam Chèbre, à gauche, et Fatoumata Kebe ont toutes deux des parcours, des valeurs et des engagements remarquables.

La catégorie Sciences et Technologies accueille cette année, pour la 6e édition de notre concours La Tribune Women's Awards, deux personnalités passionnantes. Fatoumata Kebe est une doctorante en astronomie déjà très en vue, tandis que Mériam Chèbre est déléguée scientifique adjointe au traitement numérique et à la modélisation d'un grand pétrolier. Pour mémoire, chacune des 15 candidates en lice cette année va défendre sa candidature devant un jury composé d'experts, qui se réunit le 3 novembre prochain. La compétition s'achèvera par une soirée exceptionnelle, le 14 décembre, à partir de 19 heures, dans le somptueux cadre du Théâtre de Paris. En attendant les résultats, découvrez le portrait de ces deux femmes brillantes et généreuses.

Mériam Chèbre, une chercheuse philosophe

Mériam Chèbre illustre la parfaite réussite d'une femme au parcours exemplaire. Engagée pour la promotion de l'égalité homme/femme, en particulier dans le domaine de la recherche, c'est elle qui a lancé l'antenne de l'association « Elles bougent » en Rhône-Alpes, ainsi que le Café des centraliennes.

Donner, transmettre vont désormais de soi pour celle qui reconnaît volontiers que la thématique de la parité n'a longtemps pas été un sujet pour elle, tant il lui paraissait éloigné de ses préoccupations. Tout au long de sa carrière, son professionnalisme l'a naturellement imposée dans un domaine largement dominé par des hommes.

Mais, en tant que responsable très impliquée, à l'agenda très chargé, maman de trois enfants, s'engager dans une association de femmes n'était pas sa priorité. La prise de conscience s'est faite tardivement ; à 45 ans. Depuis, rejetant toute discrimination positive, elle multiplie les actions pour soutenir celles qui comme elles sont passionnées de sciences mais qu'il faut accompagner pour qu'elles gardent confiance et osent s'adonner à leur passion. Sans flancher.

Mériam Chèbre a grandi à Casablanca, c'est là, au lycée Lyautey, qu'elle obtient une mention très bien au baccalauréat scientifique qui lui permet d'intégrer la prestigieuse prépa du Lycée Saint-Louis à Paris. Puis, direction Centrale Lyon pour un DEA qu'elle réalise en parallèle d'une licence de philosophie, via le télé-enseignement, avec l'université de Reims. Ses études sont brillantes; elles lui valent en 1989 les félicitations du jury pour l'ensemble de sa scolarité - car Mériam ne se contente pas d'être une scientifique à la tête bien faite ; après avoir pratiqué la danse classique, elle joue du piano, s'adonne au tennis et obtient un galop 4 en équitation.

Très vite repérée, elle est embauchée, dès la sortie de l'ECL, par le groupe Elf en tant qu'ingénieure de recherche en automatique, puis devient chef de projet en intelligence artificielle. Par la suite, elle occupe un poste de contrôle avancé à la direction technique du raffinage, rejoint la direction industrielle du raffinage chimie de Total en charge de l'optimisation en temps réel des mélanges de bases pétrolières pour la fabrication des grands produits en raffinerie.

C'est en octobre 2014 qu'elle est nommée déléguée scientifique adjointe au traitement numérique et à la modélisation du groupe. Son job ? Réfléchir et élaborer les programmes de recherche sur les carburants de demain notamment avec des équipes mixtes de chercheurs. C'est elle qui établit des partenariats scientifiques avec les grands corps académiques, mais aussi elle qui quantifie et finance les programmes de recherche et développement dans le domaine du traitement numérique et de la modélisation.

Posée, pragmatique mais aussi clairvoyante, Mériam Chèbre paraît solide, engagée et profondément humaniste. Autant de traits de caractère qui témoignent de son autre passion : la philosophie.

Fatoumata Kebe : la promesse des étoiles

Fatoumata Kebe est une doctorante en astronomie déjà très en vue. Le Club XXIe Siècle et l'association Deuxième Génération l'ont honorée pour son parcours exemplaire. Née dans le "93", à Montreuil-sous-bois, dans une famille d'origine malienne aimante mais modeste, elle découvre les étoiles grâce à une encyclopédie donnée par son père ; elle se passionne pour l'univers spatial, au point que, à l'issue d'un baccalauréat scientifique, alors que sa mère n'imagine pour elle qu'un avenir de caissière, elle intègre la filière Physique Chimie, Mécanique et Electronique (EPMC) de l'Institut Pierre et Marie Curie. Résultat : à 29 ans, après avoir financé ses études, grâce à de petits boulots, elle s'adonne à sa passion l'espace, avec pour spécialité, les débris spatiaux.

Engagée pour aider les jeunes issus des classes populaires à réaliser leurs rêves, dans l'association qu'elle a fondée « éphémérides », membre de « Femmes et Sciences » et « Women in Aerospace », Fatoumata refuse néanmoins de se laisser enfermer dans le seul rôle modèle de l'intégration réussie.

En parallèle de ses travaux scientifiques, pour financer ses études notamment, elle a suivi une formation en entrepreneuriat grâce à la SATT Lutech, la Sociétés d'Accélération du Transfert de Technologies, rattachée à l'Université Pierre-et-Marie-Curie. Et, résultat : elle vient de créer deux entreprises. La première, DEB, se consacre à la gestion des déchets spatiaux et à la prévention des risques de collision ; la seconde, Connected Eco, vise à améliorer l'irrigation dans les zones arides, grâce à l'installation de capteurs solaires connectés, mis en place par les agriculteurs pour utiliser la quantité d'eau nécessaire et éviter tout gaspillage.

« Je me suis réellement lancée dans la création d'entreprise lorsque j'ai remporté des concours. Etant seule et n'ayant pas les ressources financières et humaines pour oser entreprendre, travailler seule sur les dossiers de candidature m'a permis d'avoir une vision plus claire sur les objectifs à atteindre et surtout définir l'équipe à mettre en place. »

Son agenda est chargé, à la hauteur de son ambition. Pour réussir, son secret, au-delà des préjugés et des bêtises énoncées, est de ne jamais baisser les bras et d'avoir confiance en soi. « Chaque jour, je fais une to-do list : les tâches à accomplir et les objectifs à atteindre pour une journée de travail. Cela me permet d'être plus efficace et ainsi de prévoir mes temps libres et week-ends en famille ou avec des proches. » Son prochain défi ? « En mars 2014, j'ai répondu à un appel à idées pour apporter des solutions d'analyse, de simulation, de valorisation et de prévention du problème posé par les débris spatiaux. Cet appel a été lancé par Aerospace Valley, un pôle de compétitivité et l'agence spatiale française (CNES). Mon dossier a reçu une réponse favorable et je suis actuellement en négociation pour déterminer le financement qui me sera alloué. »

Une jeune femme à suivre et à accompagner. Sans nul doute.

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