Camping, conso de crise ?

Le camping, c'est la grande vedette de l'été. Pour la première fois, les réservations dans les campings vont dépasser les locations et l'hôtel. Six millions de Français sous la tente. Le camping, c'est écolo, c'est économique surtout...

Oui, bien sûr, il y a, dans cet envol du tourisme de plein air, comme on dit, plein de bonnes raisons. Vivre sous la canadienne, au plus proche de la nature, c'est sain, c'est écolo, c'est tendance. Les campings ont fait d'énormes efforts d'investissements. Ils se sont, ces dernières années, beaucoup modernisés. Ils se sont équipés - de mobile-home, de piscines, de tennis. Il va y avoir bientôt, comme pour les hôtels, des campings 5 étoiles !

La principale cause de ce succès, elle est ailleurs - dans la contraction des budgets des ménages. Cet engouement pour le camping, c'est aussi l'une des conséquences de la crise...

Les Français font des économies partout - sur leurs budgets vacances aussi...

Sur leur budget vacances surtout. Mais pas seulement. C'est tout le panier de la ménagère qui est affecté. C'est en fait la « course aux prix bas » sur tous les postes du budget ! On fait ses courses chez les discounters, sur le Net ou dans les magasins d'usine - là où c'est le moins cher. On achète les yaourts et la moutarde des gros distributeurs plutôt que ceux des grandes marques. On roule en Smart ou en Logan plutôt qu'en grosse berline ou en 4/4. On s'habille pendant les soldes plutôt qu'en pleine saison, avec de l'occasion plutôt qu'avec du neuf aussi.

Alors, c'est vrai, cette course aux prix bas ne date pas d'hier. Elle a néanmoins connu, avec la crise, un violent coup d'accélérateur...En réalité, un nouveau modèle, une véritable « consommation de crise » est en train de s'instaurer.

Les Français prennent de nouvelles habitudes. Ils ne vont pas les abandonner de sitôt ?

C'est la grande question. Quand la crise sera passée, les Français reprendront-ils leurs habitudes ? Adieu le camping, retour à l'hôtel. En fait, dans la consommation aussi, on peut penser que la crise laissera des traces. Avant la crise, les deux stars, c'était le low cost d'un côté, le haut de gamme de l'autre. Aujourd'hui, c'est la victoire par KO du « low cost ». Après le milieu de gamme, le luxe souffre à son tour. Demain, après la crise, on aura pris goût aux prix bas. On y restera, sur certains produits, sur certains services. On peut pourtant penser que le goût du luxe reviendra. Les prix bas d'un côté, le haut de gamme de l'autre. La crise devrait en réalité accentuer cette bipolarisation de la consommation que l'on avait observée avant la crise.

« Dépenser, c'est dépassé », dit le slogan. Disons plutôt que « dépenser, c'est mal placé - en ce moment ». Ca reviendra certainement à la mode. Mais alors, on dépensera, c'est sûr, autrement !

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