Edf, une lumière

Le nucléaire français s'exporte bien. Hier, Edf a annoncé le rachat du producteur britannique d'électricité d'origine nucléaire, British Energy. Un énorme investissement qui conforte la suprématie mondiale du groupe français dans ce secteur?

Oui, cela vaut bien un cocorico. Ils sont trop rares en ce moment. Après des mois de bataille, l'électricien français l'a finalement emporté. Il va devenir le grand fournisseur d'électricité d'origine nucléaire en Grande Bretagne où Edf devrait construire à partir de 2012 quatre réacteurs EPR, ces fameux réacteurs de troisième génération. Une preuve que l'expertise de la France dans ce domaine, malgré les inquiétudes récentes autour de centrales françaises est très appréciée à l'étranger.

Le nucléaire, la preuve que la France peut avoir des domaines d'excellence, être le leader mondial dans des secteurs porteurs, dans la protection de l'environnement. Le succès d'Edf, c'est un accélérateur pour toute la filière nucléaire française, pour

Areva

, ses filiales et ses fournisseurs aussi...Edf ne limite pas ses ambitions à la Grande Bretagne, ni même à l'Europe. A aussi des projets aux Etats-Unis même.

Deux autres leçons de cette opération d'Edf...

Oui, les plus Européens en Europe, ce sont peut-être les Britanniques ; Ils ne sont pas dans l'euro, mais ils acceptent d'abandonner leur nucléaire à un groupe étranger, un groupe quasi-public, un groupe français. Tout cela, à priori, ça aurait dû inquiéter la perfide albion. Eh ben, non, dans la Tribune ce matin, le ministre socialiste de l'industrie, John Hutton, applaudit. Le gouvernement a même beaucoup œuvré pour que l'opération se fasse. Comme il le dit, dans le monde moderne, ce n'est pas le passeport du patron de l'entreprise qui compte. La régulation des centrales, la sécurité, le retraitement des déchets, tout ça reste de la responsabilité du gouvernement britannique.

Imaginez. Si un groupe étranger avait voulu mettre la main sur un groupe français, dans l'énergie, exemple, Enel sur

Suez

, vous voyez les cris d'orfraie de nos dirigeants - de Sarkozy à Chevénement. Touche pas à mon nucléaire. Là, rien, au contraire, on applaudit.

Une troisième leçon...

Oui, certaines s'inquiètent de l'ouverture du capital de la Poste. L'ouverture du capital d'Edf : les salariés, devenus actionnaires, en ont profité. Les clients n'ont pas eu à s'en plaindre. L'entreprise non plus. C'est grâce à cette position sur le marché qu'elle n'a aucun problème pour trouver des financements. Alors, à la Poste, l'expérience d'Edf est éclairante...

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