En finir avec la crise !

Rien ne parvient à stopper la crise financière. La Bourse de Paris a terminé hier au plus bas depuis trois ans - en dessous des 4000 points. La Tribune a demandé à vingt patrons français leurs propositions pour en sortir. Qu'est ce qui en sort, justement?

Une grande richesse, une grande diversité d'idées - certaines sont très techniques, d'autres très politiques. A leur lecture, on constate surtout trois grands traits communs. D'abord, les patrons français sont très sévères avec les financiers américains. Ils n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer leur cupidité, leurs turpitudes, leurs excès. Les banquiers américains ont prêté à des ménages modestes qui n'avaient ni job, ni revenu, ni fortune. Ils savaient très bien que ces familles ne pourraient jamais remboursé. Avec leurs bonus obscènes, leurs instruments obscurs, ils ont engendré un monstre. La finance ne fonctionnait pour financer l'économie. Ils l'ont déconsidéré. Ils ont fauté. Ils doivent payer. "Que les fautifs remboursent" tout ce qu'ils ont gagné, dit l'un d'entre eux. Il faut remettre en question leur système de rémunération : la recommandation est quasi-unanime.

Ils en appellent tous aussi à un retour de l'Etat...

Presque tous, c'est vrai. C'est le second trait commun de toutes ces propositions. Les patrons français sont des libéraux, certes. Ils croient aux vertus du marché, pas à ses excès. Dans la crise actuelle, ils en appellent tous, peu ou prou, à l'Etat pour qu'il y remette de l'ordre. Les nationalisations, temporaires, de certaines banques, elles sont aujourd'hui, à leurs yeux, un mal nécessaire. L'Etat doit aussi fixer de nouvelles règles du jeu : encadrer la production de crédit immobilier, acheter les bonnes dettes, imposer la traçabilité des produits financiers, comme on l'a fait, à l'époque, pour la vache folle. Pour que les clients des banques sachent l'origine des produits qu'il achète !

Cette crise, c'est aussi pour beaucoup d'entre eux une opportunité...

Oui, l'occasion de tout remettre à plat. Celle aujourd'hui d'un grand ménage, nécessaire, dans la finance mondiale. Pour les chefs d'entreprise interrogés, cette crise, c'est aussi une chance, pour l'Europe notamment. L'Europe, expliquent-ils, doit profiter de l'affaiblissement américain. Cela ne durera pas. Dans deux ans, l'Amérique, ils en sont convaincus, aura retrouvé ses aises. L'Europe doit rattraper le temps perdu - dans son organisation, dans ses règles du jeu, dans ses technologies. Il faut, dit l'un d'entre eux, unifier davantage les règles dans l'Union, accélérer la construction européenne en matière de droit des sociétés, de droit fiscal, de droit du travail. Bref, mettre fin au puzzle qu'est aujourd'hui le marché européen. Un autre appelle l'Europe à copier Al Gore, l'ex-vice président américain. Il avait engagé, dans les années 90, à travers de vastes programmes fédéraux, les Etats-Unis dans l'ère du high tech. Ce sont là des idées qui pourraient peut-être inspirer le président de l'Union...

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