ISF, bonne fortune !

L'an dernier, l'ISF, l'impôt payé par les plus riches sur leur fortune, a rapporté moins à l'Etat que les années précédentes - une première. C'est le début de la fin pour cet impôt...

Non, on n'en est pas là. Au contraire. Le nombre des ménages qui paient cet impôt a encore augmenté en 2008. 38.000 de plus en un an. Finalement, en 2008, il y avait près de 600.000 foyers fiscaux qui ont acquitté cet impôt sur le patrimoine. 600.000, c'est deux fois plus qu'en 2003. Alors, c'est vrai, c'était avant la crise. L'an dernier, il a été calculé sur un patrimoine évalué au 1er janvier 2008. La crise n'était pas encore passée par là. Ni celle de la bourse, ni celle de l'immobilier. Le nombre de foyers dont la fortune dépassait les 770.000 euros continuait alors à augmenter.

Quand même, l'ISF a rapporté moins ?

Oui, 3,8 milliards, au lieu de 4.

3,8 milliards, ce n'est pas rien. C'est près de 7000 euros pour chaque contribuable concerné. Ca permettra de financer la facture des annonces de Nicolas Sarkozy, la semaine dernière - le sommet social, les Antilles et les agriculteurs.

Cela étant, c'est vrai, avant même la crise, l'ISF rapporte moins. A cela, deux raisons, deux décisions politiques en fait. Un. L'abattement sur la résidence principale. L'Etat a porté cet abattement, l'an dernier, de 20% à 30%. Comme l'ISF est surtout un impôt immobilier, ça pèse bien sûr. Deux. L'Etat a autorisé ceux qui investissent dans les PME à déduire de leur ISF cet investissement, dans certaines limites. Ce dispositif a connu un succès spectaculaire. Les plus riches ont préféré investir dans des PME plutôt que de donner leur argent à l'Etat.

Cette mesure a coûté à l'Etat plus de 600 millions. Un cadeau coûteux pour les riches ?

Non. Un cadeau plutôt à l'économie française. Ce dispositif a permis d'apporter plus d'un milliard d'euros à des petites et moyennes entreprises qui en ont bien besoin pour investir, pour se développer, pour survivre même tout simplement en période de crise.

Alors, quel avenir pour l'ISF ? La crise va, cette année, frapper le patrimoine des grandes fortunes, c'est sûr. Le nombre des foyers concernés comme les recettes que l'Etat en tire vont baisser. C'est sûr aussi. L'annonce de la mort de l'iSF serait pourtant prématurée. On voit mal, d'ailleurs, dans les circonstances politiques actuelles, le gouvernement remettre en cause cet impôt-symbole !

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