Les « projets d’avenir » de Fillon

Lancement hier à Matignon du grand débat sur les priorités que financera le grand emprunt annoncé la semaine dernière par le président de la République. Ces priorités, ces « projets d'avenir » dont parle François Fillon, qu'est-ce que ça peut être...

C'est la question...et on peut craindre le pire ! On l'a vu avant le week-end, chaque ministre se prend, naturellement, pour une priorité. Et veut que ses projets soient financés par ce grand emprunt. Exemple : les prisons. Bel avenir pour la France. Il y a, faut-il le rappeler, 37 ministres ! Ca peut faire beaucoup de priorités !

François Fillon a dit que cet argent, il doit servir à financer des grands « projets d'avenir ». D'abord, on aimerait savoir ce que sont des « projets du passé » ! Les projets sont, je crois, toujours d'avenir. Quant à ceux auxquels pense le gouvernement, ils restent pour l'instant très flous. La croissance verte, l'économie de la connaissance et la compétitivité. Tout ça, c'est bien, ce n'est pas très original, ça laisse surtout la porte ouverte à toutes les priorités du monde !

François Fillon a quand même fixé un cadre très clair pour ces investissements ?

Oui, c'est bien qu'il craint lui-même un dérapage. Le grand emprunt n'est pas un second plan de relance, a-t-il précisé hier. C'est bien qu'il craint qu'il ne le devienne ! Le grand emprunt ne doit pas servir à financer n'importe quoi, à recycler en particulier les dépenses inutiles de l'Etat.

Alors, face à ce risque, François Fillon a cherché hier  à encadrer au maximum le débat.

Il a d'abord reporté au plus tard l'emprunt. On l'attendait pour septembre. Ce ne sera pas avant 2010 La crise se sera peut-être d'ici là atténuée.

Il n'a rien dit ensuite du montant de cet emprunt. Pas question de donner crédit au chiffre de 100 milliards d'euros qui courent.

Il a surtout très clairement encadré les investissements qui pourront être financés par ce grand emprunt. Des investissements « porteurs de croissance et d'emplois ». Des investissements « structurants ». Des investissements surtout qui devront dégager une « rentabilité financière » clairement identifiable, le mot, le gros mot a été utilisé par le premier ministre...

Ces investissements, c'est la voiture verte, les biotech ou le numérique. C'est cela, les secteurs d'avenir ?

Peut-être. Et c'est l'autre inquiétude que l'on peut avoir. Après un grand débat, l'Etat va choisir les « dépenses d'avenir », les secteurs structurants. Est-on sûr qu'il soit toujours le mieux placé pour cela ? Dans le passé, l'Etat a fait de bons choix parfois - le nucléaire ou les grandes infrastructures routières par exemple. Il en a fait, plus souvent encore, de mauvais - le plan calcul, le minitel, Iter et d'autres. Ce grand emprunt, c'est finalement une véritable boîte de Pandore dont peut sortir, à terme, le pire ou meilleur !

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