Pour ce faire, ils jouent la carte des institutions européennes. Vont-ils le regretter ? Car, pour la chancellerie allemande, qui a mené la négociation avec le repreneur, « Anvers est l'usine avec la plus faible capacité de rendement en termes techniques », selon l'hebdomadaire « Der Spiegel ». Le 6 octobre, un hebdomadaire belge rapporte un projet de délocalisation de l'usine en Russie. « Pures spéculations », a répondu Rudi Kennes de la FGTB, principal syndicat du site.
En attendant, la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, soupçonne Angela Merkel de s'asseoir sur la raison économique pour privilégier les emplois allemands. Mais elle déploie ses menaces avec prudence. Pourquoi ? L'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, la croit victime d'une cabale. On la traiterait d'« anti-allemande ». « Monsieur le président, allez-vous appuyer votre commissaire oui ou non ? » a demandé le président du groupe libéral au Parlement au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso le 21 octobre. « Il est hors de question de transiger en ce qui concerne le marché intérieur et le droit de la concurrence », a répondu l'intéressé.
« Proscrire toute forme de protectionnisme est la seule façon de garantir un véritable avenir à Opel en Belgique », a déclaré le Premier ministre belge, Herman Van Rompuy, cette semaine devant des députés inquiets. Le sujet est à l'ordre du jour du tour des capitales européennes qu'il entreprend ces jours-ci pour préparer la présidence belge de l'Union européenne en 2010. « La Commission n'est pas assez indépendante des grands États », tranche l'eurodéputé flamande socialiste Kathleen Van Brempt. « Ce qu'il aurait fallu avoir, c'est un plan européen pour l'industrie automobile », dit-elle. Dans un pays dont la dette publique repassera en 2010 la barre des 100 % du PIB, la course aux subventions n'est pas une option.
F. A.
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