Le choc externe va catalyser la politique de l'offre

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, le choc externe va catalyser la politique de l'offre.
Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi. / DR

Où en est-on de la politique de l'offre en France ? Les coups de projecteurs médiatiques se succèdent, jusqu'à la dernière loi Macron. Sans que les incantateurs de la réforme n'y trouvent leur compte. Alors faisons le point sur ce qui a été fait, ce qui impacte déjà les entreprises et ce qui reste à faire.

Importante remarque de contexte au préalable

On peut dire des politiques de l'offre ce que l'on dit des politiques monétaires. Attendre d'elles une relance, c'est croire que l'on peut pousser une bille avec une ficelle. Le mouvement ne viendra pas de la ficelle. Idem pour les politiques de l'offre. Elles ne produisent leurs effets que lorsque la demande est déjà en mouvement.

En allongeant la ficelle, elles amplifient la dynamique. Or précisément, les chocs positifs qui boostent les demandes européennes aujourd'hui revalorisent du même coup les effets à attendre des politiques d'offre.

Le chantier de la réforme fiscale

Avec la grosse brique du CICE mais aussi toute la séquence à venir de baisse d'impôt sur les entreprises.

Pour le CICE avouons que nous pataugeons un peu sur sa montée en charge.  Les indicateurs de coût du travail en portent déjà la trace de manière significative. Les coûts horaires français rapportés aux coûts allemands du travail régressent significativement depuis 2013.

Et si je prends en compte le fait que nos capacités sont aujourd'hui moins utilisées en France qu'en Allemagne, et que notre investissement s'est mieux maintenu, nous pouvons attendre une accélération de la productivité plus marquée de ce côté-ci du Rhin, qui devrait participer aussi à la réduction de notre écart de compétitivité avec l'Allemagne. On s'étonne pourtant de ne pas trouver plus de traces du dispositif dans les comptes d'entreprises de l'INSEE.

Il semble que la réforme fiscale n'a pas eu d'autre effet à ce stade que de stabiliser la pression fiscale... difficile dans ses conditions d'évaluer les conséquences macro-économiques du dispositif.

Il y a ensuite tout ce que promet le pacte de stabilité en termes de décrue de la fiscalité dans les 3 ans. La suppression graduelle de la C3S à partir de cette année. A quoi s'ajoute 4 à 5 milliards de baisse des cotisations familles en 2016. La suppression de la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés.... Et surtout l'amorce d'une décrue de l'IS en 2017. Tous ces éléments pourraient percuter une économie en reprise, on l'a dit, et produire d'autant plus effets que la demande sera porteuse.

Je ne m'attarde pas ici sur la loi Macron

Même si sa portée est loin d'être négligeable, ses effets resteront diffus à moyen terme. J'aimerais plutôt rappeler ce qui a été lancé avant. Que l'on oublie mais qui commence à produire des effets tangibles :

Les 34 plans de la nouvelle France industrielle, lancés en septembre 2013.  Et destinés à coordonner tous les protagonistes (administrations nationales ou locales, entreprises, organismes de recherche et de formation) autour de de projets novateurs. Et à flécher les financements notamment de la BPI et du commissariat à l'investissement. Les feuilles de routes sont aujourd'hui définies, sous la responsabilité de chefs de projets issus de l'industrie.  Et les réalisations sont attendues dès 2015. Leur suivi est accessible sur le site de Bercy.

A cela s'ajouteront bientôt les projets issus du rapport Lemoine sur la transformation numérique de l'économie française. Je pourrais évoquer également tout le travail accompli autour de la valorisation de la French tech avec notamment la récente démonstration de force réussie des start-up françaises au Consumer Electronics show de Las Vegas...

De la poudre aux yeux pour certains... de l'essaimage. Et pourtant à force d'initiatives convergentes, de mutualisation des moyens, la planification stratégique semble peu à peu trouver ses marques. Nous parlions il y a deux ans de pointillisme  de l'offre. Un pointillisme qui avec du recul commence à prendre sérieusement forme.

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

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Commentaires 3
à écrit le 10/02/2015 à 7:54
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Zéro. Encore un soit disant économiste qui ignore le role de l'énergie. Il oublie la partie de l'iceberg la plus importante.

à écrit le 09/02/2015 à 15:41
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Quand nous parions sur la politique de l'offre, nous parions sur obsolescence programmé des normes, des logiciels et matériels!

à écrit le 09/02/2015 à 15:38
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Quand on parle de politique de l'offre nous visons malheureusement l'export où nous ne sommes pas compétitif!

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