Accélérer la connectivité au sein de la CEEAC : le boom du commerce intra-africain est à portée de main

OPINION. La Foire commerciale Intra-Africaine (IATF) qui s'est terminée le 15 novembre a mis en lumière toutes les dynamiques profondes que connaît le commerce intra-africain. Des milliards de dollars d'accords et d'investissements y ont été conclus. Cet événement singulier matérialise l'accélération du commerce et des échanges économiques au sein de notre continent. Par Eric Monga Mumba, Président du Haut Conseil aux Affaires en Afrique Centrale et Vice-Président de la FEC en RDC.
(Crédits : DR)

La Zone de Libre-Échange continental représente un marché de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB de plus de 3.500 milliards de dollars. Le développement des échanges au sein du continent doit favoriser le développement économique de tous et la diminution des dépendances extérieures.

Pour sa part, la Communauté économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC) est un marché de plus de 200 millions d'habitants. Pourtant, les échanges directs entre ses 11 pays membres ne représentent que 4% des échanges. L'Angola et la RDC rassemblent à elles seules environ 40% des consommateurs de cette zone économique.

Le retard à rattraper est donc important. Les entrepreneurs et les gouvernements doivent marcher à l'unisson afin d'être à la hauteur de ces enjeux.

Le HCA-CEEAC plaide pour le développement du corridor-nord, de l'Angola au Tchad

J'ai eu l'honneur de conduire une délégation des entrepreneurs de la zone CEEAC en Égypte. Ces forces économiques sont maintenant réunies au sein du Haut Conseil des Affaires en Afrique Centrale (HCA-AC), positionné et reconnu comme interlocuteur de la Commission de notre communauté économique. C'est la matérialisation d'une nouvelle maturité des acteurs économiques de l'Afrique centrale.

Nous sommes des dirigeants d'entreprises engagés dans la solide émergence économique de l'Afrique Centrale. Nous entreprenons dans des secteurs divers de nos économies, nous cherchons à construire concrètement chaque jour l'idéal d'une Afrique prospère, innovante et permettant d'accroître le marché intra-africain .

Aujourd'hui, à travers ma voix, nous lançons un appel à l'accélération de la mise en place de ce que nous appelons le "Corridor-nord" pour favoriser concrètement l'accélération des échanges commerciaux au sein de la CEEAC par une voie continentale.

Le Corridor-Nord permettra les échanges de l'Angola jusqu'au Tchad en passant par le Congo, la RDC et la RCA et par ricochet entre cette route et le Rwanda, le Burundi, la Guinée-Équatoriale, le Sao Tomé et Principe ainsi que le Gabon. Ce corridor est une véritable alternative aux voies maritimes. La mise en place effective de ce corridor représentera une concrétisation des accords d'échanges intra-africains tout en bénéficiant de l'implantation des Zones économiques spéciales .

Autour d'un plan de développement concret et par palier, nous visons un premier objectif de 10% des échanges directs entre les pays de la CEEAC, puis une croissance nous permettant d'ici 4 ans d'être prêts pour l'intégration à la ZECAF.

Concrètement le Corridor-Nord s'articule le long du fleuve Congo, par la voie fluviale et par les autres voies de transports routiers de l'Angola vers le Tchad via les autres pays et vice-versa. Surtout au cœur de ce projet se situent les Zones économiques spéciales dans les différents pays et autour des centres économiques dynamiques de la zone. Ces zones, appuyées sur des impôts et taxes compétitives, sont un rouage essentiel au long du corridor.

Des premières étapes réalisées

Avec le soutien du HCA, le Congo et la RDC ont déjà accéléré autour du Pool Malebo, zone au nord-est de Kinshasa et Brazzaville, sur le fleuve Congo. Du côté de la RDC, la ZES de Kinshasa/Maluku est déjà construite, sous concession. ARISE IIP y investira 200 millions de dollars américains dans le développement de la zone industrielle de Kin-Malebo. Du côté du Congo, la zone économique spéciale de Brazzaville qui couvre une superficie de 164.100 hectares est déjà en cours de développement.

Le HCA-CEEAC est concrètement à la manœuvre pour dynamiser

De notre côté, afin d'accélérer la mise en place des Zones économiques spéciales, ce maillage essentiel permettant à ce corridor de se développer de l'Angola au Tchad, le HCA impulse un modèle singulier. Nous organisons les ententes directes et bilatérales entre les chambres de commerce des différents pays. Ce modèle permet une opérationnalité plus importante et des accords directs entre parties prenantes économiques aux intérêts partagés.

Le HCA-CEEAC appelle les gouvernements à abattre les barrières non tarifaires pour la réalisation du Corridor-nord

Afin d'appuyer les accords bilatéraux entre chambres de commerce, l'intervention des gouvernements est cruciale. D'abord pour finaliser les accords d'État à État, comme entre l'Angola et la RDC ou encore le Congo et la RDC, véritables clés de voûte de l'accélération des échanges directs. Ensuite, pour accélérer les politiques permettant de développer les zones économiques spéciales le long de ce corridor.

Les échanges intra-africains sont amenés à exploser, encore une fois le potentiel, de plus en plus réalisé, de notre continent est scruté et attire. La CEEAC peut refaire son retard pour trouver sa place dans ce développement accéléré. Nous, entrepreneurs des pays de l'Afrique Centrale, développons des projets concrets en ce sens. C'est l'affaire de tous les acteurs gouvernementaux et privés de nourrir cette dynamique cruciale.

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