Benjamin Griveaux : « Si la Seine-Saint Denis va mieux, Paris ira mieux »

[Entretien Vidéo] Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a été l'invité des Mardis de l'Essec, dont La Tribune est partenaire. Retrouvez ici la vidéo de son intervention et le texte rédigé à l'issue par un des étudiants.
(Crédits : POOL New)

Les Mardis de l'ESSEC ont eu le plaisir de recevoir le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Ce diplômé d'HEC a reconnu avec humour l'émotion toute particulière que lui conféré sa venue puisque plus jeune, il s'été vu refusé son entrée à l'ESSEC.

La bouche de Jupiter

Notre invité a commencé par rappeler que le rôle d'un porte-parole de gouvernement a énormément changé ces dernières décennies, notamment parce que le rapport au temps et à l'actualité n'est plus le même. Le plus difficile est selon lui de ne pas céder à l'urgence du moment et de ne pas laisser penser qu'il y a des non-dits. Il affirme que « la politique, c'est répondre à des questions qui commencent par pourquoi et non par comment. » Pour cela, Benjamin Griveaux déclare qu'il s'efforce sans cesse de resituer le pourquoi en remettant les choses dans leur contexte. Il insiste par ailleurs sur le fait que, même lorsque l'on est porte-parole du gouvernement, il faut savoir dire « je sais pas. »

Maniant la rhétorique macronienne avec aisance, notre invité a rappelé que l'action du gouvernement consiste aujourd'hui à traiter les racines du mal dans notre pays plutôt que ses symptômes. Pour cela, il faut faire le choix du temps long et le pari de l'intelligence. En guise de critique à l'égard des Insoumis, le porte-parole du gouvernement rappelle par ailleurs qu'il ne croit pas au mécanisme d'infantilisation qui tient lieu de débat public et que nous ne pouvons pas construire une société de confiance en opposant les gens. Il souligne d'ailleurs que l'ambition du gouvernement est de remettre les Français au cœur de la vie politique. Ce qui a changé avec En Marche!, c'est que le mouvement donne une immense liberté à tous puisqu'on n'y joue pas l'élection d'après mais bien la génération d'après. Il assure que tous sont là pour faire et non pour durer.

La revanche du DSK boy

Membre du quatuor de la rue de la Planche (aux côtés d'Ismaël Emelien, Cédric O et Stanislas Guérini) notre invité rappelle qu'il est entré en politique avec DSK et Rocard pour mentor au sein du club « La gauche en Europe » qui avait pour ambition d'animer le débat intellectuel à gauche en Europe. Au-delà de la défaite cuisante de son candidat à la primaire socialiste de 2006, Benjamin Griveaux souligne que ses premières années d'engagement ont été heureuses mais aussi frustrantes : le parti socialiste était déjà devenu un parti d'élus et non plus un lieu de réflexion et d'échange. Il assume aujourd'hui venir de la gauche, mais d'une gauche qui aime la liberté en plus de l'égalité. Pour faire un parallèle entre Dominique Strauss-Kahn et l'actuel Président de la République, il souligne qu'ils sont tous les deux des connaisseurs et des libres penseurs, plein de créativité et que ce sont deux personnalités qui ne considère jamais la vérité comme éternelle. Par ailleurs, le quatuor de la rue de la Planche reflète d'une certaine façon ce qui a fait le succès du mouvement En Marche! : il n'y a aucune ambition des uns contre les autres mais la volonté d'être lucide collectivement.

Finalement, celui qui avoue que sa série favorite est BOSS, une série américaine qui relate l'histoire d'un maire qui ne recule devant rien pour sa ville, ne s'est pour autant pas prononcé sur son éventuelle candidature à la Mairie de Paris. Refusant de faire du Hidalgo bashing, il assène tout de même quelques idées. Répétant que « si la Seine-Saint Denis va mieux, Paris ira mieux », il déclare qu'il faut sortir Paris du périphérique en co-construisant un projet pour la capitale avec les listes des territoires alentours. Doit-on y voir là les prémices d'un programme municipal ? Seul l'avenir nous le dira.

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