Calder, géant du modernisme

Ses sculptures sont là pour notre plus grande joie et pour notre inlassable fascination. Par Michel Santi

"Je peins des formes", disait Calder qui avait - il est vrai - démarré sa carrière dans la peinture pour se lancer progressivement dans toutes sortes d'expérimentations en matière de sculpture jusqu'à créer en 1926 sa première pièce caractéristique. En réalité, le coup d'essai de Calder fut un authentique coup de maître car une de ses toutes premières performances fut une production multi-média (avant l'heure) en plusieurs actes qui devait même inclure des sculptures miniaturisées. C'est bien évidemment au Cirque Calder que l'on fait référence que nous vous suggérons vivement de regarder de bout en bout, film et démonstration de la part de Calder émouvant, drôle et génial à la fois! Tout Calder était déjà là, lui dont les travaux se sont largement inspirés du cirque, lui qui a donné au cirque ses lettres de noblesse, lui qui a érigé le cirque en œuvre d'art.

Une approche plus conceptuelle

C'est vers le début des années 1930 qu'il devait progressivement développer une approche plus conceptuelle du cirque en faisant s'emboîter des formes et des couleurs appelées à évoluer et à se mouvoir avec élégance dans l'espace. De fait, Alexander Calder (1898-1976) est un artiste en perpétuel mouvement, qui se réinvente constamment et qui a renouvelé la sculpture en lui permettant de devenir mobile.

Calder est donc l'homme de la mobilité par excellence, du charme et de la sobriété de ces feuilles, de ces planètes et de ces boomerangs (https://vine.co/v/elh9j3Tv6Zq) suspendus à un plafond, montés sur un stabile (terme inventé par Duchamp!), présents dans tous les musées du monde. Pas compliqué pour un sou, Calder répondait que ces "objets n'ont ni utilité ni sens: ils sont tout simplement beaux!" Qui aurait pu, du reste, contredire ce créateur de la sculpture abstraite, concepteur de formes tridimensionnelles éthérées et racées ?

L'humour, une de ces marques de fabrique

A côté de ses œuvres, Calder apparaissait souvent incapable de retenir ses rires, l'humour étant précisément une des marques de fabrique de ses réalisations qui résonne depuis l'aube de sa carrière et qui est très certainement une des raisons pour lesquelles ses travaux sont toujours tant aimés et appréciés. Leur simplicité se conjuguant à leur légèreté dans un ballet gracieux libéré de toute contrainte sont la preuve vivante du génie de Calder.

Incontestablement, Calder a dépassé le cirque: il l'a transcendé pour lui insuffler - à l'image du créateur - un mouvement perpétuel, véritables danse et ode à la vie. Et ses sculptures sont là pour notre plus grande joie et pour notre inlassable fascination. Saviez-vous que lors d'une de ses premières expositions au MOMA à New York, en 1934, Albert Einstein était resté immobile pendant 40 minutes à regarder évoluer un de ses mobiles ?

 Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et Directeur Général d'Art Trading & Finance.

Il est également l'auteur de : "Splendeurs et misères du libéralisme", "Capitalism without conscience", "L'Europe, chroniques d'un fiasco économique et politique" et de "Misère et opulence", préface rédigée par Romaric Godin.

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