Comprendre les sources de compétitivité de la France

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, comprendre les sources de compétitivité de la France.
Xerfi Canal

En première lecture, les exportations françaises sont aux trois quarts composées de biens, des biens qui sont eux-mêmes à 90% manufacturés. Notre commerce extérieur apparait ainsi hyper-concentré sur les flux matériels.

Le champ des services directement « échangeables » est très restreint, ce qui explique que l'on se soit longtemps focalisé sur les questions de compétitivité prix et hors prix de nos entreprises manufacturières. Le champ des services a en conséquence été très largement exclu de la réflexion.

Et pour autant, l'industrie a externalisé une large part sa production

Nos exportations incorporent toujours plus de composants et de services. Des composants et services produits en France ou à l'étranger, et le plus souvent dans d'autres secteurs d'activité. Une analyse pertinente de la compétitivité doit donc prendre en compte toutes les tâches et compétences  qui s'insèrent dans la chaîne de valeur d'un produit.

Dans le cas français, il faut d'abord rappeler qu'un bien exporté incorpore 25 % de composants et de services intermédiaires importés.

Cela signifie que la qualité de nos chaines d'approvisionnement et que la localisation géographique des activités sous-traitées jouent un rôle décisif dans la compétitivité de nos exportations. Une organisation de la production qui relève très directement des choix stratégiques de nos entreprises, et qui a une incidence directe sur les prix.

Pourtant, cet aspect, qui est à la jonction des compétitivités coût et hors coût, est absent des équations économétriques qui cherchent à expliquer l'évolution de nos parts de marché. Cette géo-localisation de la production a pourtant été décisive dans l'ascendant commercial pris par l'Allemagne au sein de la zone euro.

Ce pays a su tirer tout le parti que lui offrait sa proximité géographique avec les pays « ateliers » à faible coût de l'Est de l'Europe. La diversification internationale des intrants peut aussi protéger partiellement un pays des effets du change sur sa compétitivité, puisque le prix des intrants évoluera le plus souvent dans le sens opposé des fluctuations du change.

Pour analyser notre compétitivité, il faut, dans un second temps, considérer qu'un bien exporté incorpore 36% d'intrants nationaux. Des inputs qui ne proviennent pas des secteurs réputés exportateurs.

C'est le cas des services amont dont la tarification agit très directement sur le coût de production de ce bien. Ce dont il faut prendre conscience, c'est que les services aux entreprises, d'ingénierie, de recherche et développement, de conseil, d'audit etc. mais aussi d'intérim, de transport, de logistique ou d'immobilier, jouent un rôle décisif dans la performance à l'exportation d'un pays.

Cela signifie aussi que la qualité des compétences mobilisées au sein de ces secteurs participe au niveau de gamme de nos exportations.

Autre plan d'analyse...

Il faut souligner que seulement 39% de la valeur d'un bien vendu à l'étranger relève du secteur exportateur proprement dit. Cela ramène à son juste niveau une analyse simplificatrice qui ferait des compétitivités prix et hors prix du seul secteur manufacturier l'explication essentielle de nos performances à l'exportation. Ce n'est cependant pas négligeable, et mérite notre attention.

Autrement dit, la formation des salaires, la fiscalité ou encore les paramètres financiers du secteur manufacturier demeurent des éléments importants de notre compétitivité-prix.

De même que son positionnement de gamme, le niveau de ses qualifications, l'intensité de ses dépenses en R&D continuent à jouer un rôle clé en matière de compétitivité hors-coût. Mais l'on a tort de trop se focaliser sur l'impact des investissements en R&D sur nos performances à l'export. Certes, cette lecture technologique de l'innovation convient bien à l'industrie manufacturière. Elle occulte néanmoins les autres dimensions stratégiques.

Il faut vraiment insister sur l'impact de la qualité du capital humain mobilisé dans les services, ou la qualité des chaines d'approvisionnement sans oublier les choix d'externalisation et de localisation.

Il faut enfin mentionner une dernière dimension de notre compétitivité, trop souvent ignorée. Je veux parler des prix et de la qualité de tous les services qui ne sont pas directement incorporés dans la chaine de valeur des biens exportés. C'est le cas de tous les services aux particuliers, du commerce, du logement, des services administrés et biens d'autres. Ils jouent incontestablement par ricochet sur la compétitivité. D'abord parce que leurs prix influencent le niveau des salaires exigés par les salariés des secteurs exposés. Ensuite, parce que la qualité de ces services participent à l'attractivité du territoire.

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Commentaires 18
à écrit le 10/05/2015 à 16:03
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ma note de la copie de l’élevé XERFI a propos de "la compétitivité francaise": 2/20 et hors sujet.

à écrit le 10/05/2015 à 14:51
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@icietla (9/5 10:31) Ce que vous écrivez est vrai. En France, notre problème est que nous n'arrivons à avancer que lorsque nous avons le couteau sous la gorge. On l'a bien remarqué avec la loi Macron. Je ne la connais pas exactement mais j'ai cru ...

à écrit le 10/05/2015 à 12:36
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Il est étrange de voir dans les classements compétitivité, la France classée 27ème et 25ème sur l’échelle du bonheur, ne devrait-on pas se demander à quoi servent les pôles ?

à écrit le 10/05/2015 à 12:33
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La France est-elle compétitive ? Alors qu’on parle croissance nulle et que le chômage augmente, ne devrait-on pas alors qu’on traite les gens de tanguys de remettre en cause un système d’injustice flagrante. On emploie en dépit du bon sens… et nous u...

à écrit le 10/05/2015 à 10:34
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Article confus et verbeux, à l'opposé d'une information claire et chiffrée.

à écrit le 10/05/2015 à 10:20
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nieme article confus de XERFI sur le site de la tribune pour nous faire croire a la supériorité du modelé Francais a base d’interventionnisme Etatique

à écrit le 10/05/2015 à 10:07
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La France serait 27ème, c’est parce qu’on est des bons ? C’est bizarre l’Europe de long terme la croissance est inférieure de 50% aux usa et celle de la population aussi. On parle d’un vieillissement et d’une stagnation depuis 2008 alors qu’outre atl...

à écrit le 09/05/2015 à 23:32
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La France compétitive, n’est-on pas au service enfumage social, en France on n’est pas des flêches en croissance… ne fait-on pas des canards boiteux, des procédures, des normes.

à écrit le 09/05/2015 à 20:19
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les entreprises sont plombées par les lois dite ssociales mais qui in fine ne font que rpoduire plus de chômage, de misère augmenter le smic si les patrons ne peuvent pas payer ne fait que freiner l'emploi, alourdir les cdi quand le spatrons ont bes...

à écrit le 09/05/2015 à 20:14
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pas besoin de afire des débats à l'infini, il faut agir les patrons sont unanimes et le diagnostic est simple : record d'europe de charges, impôpts, de lourdeurs administratives, du code du travail, la honte planétaire de nos 11 000 articles, .......

à écrit le 09/05/2015 à 18:02
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Les sources l'improductivité sont plus intéressantes: taxes, fonctionnaires et assistanat. En résumé: le socialisme ( à en crever ) pour protéger les électeurs PS pas très productifs.....il me semble.....

à écrit le 09/05/2015 à 5:49
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si vous arrêtiez de théoriser à outrance : cela ne sert à personne !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! allez vous reposer et .....bossez !!!

le 09/05/2015 à 8:29
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@bertrand Excellent Cordialement

à écrit le 09/05/2015 à 3:55
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La France compétitive ? Dans les classements on trouve la place 27ème, n’est-ce pas la place des cancres ? A quoi servent les pôles ? Alors qu’on publie la STAGNATION européenne, on nous parle d’une possibilité de stagnation séculaire. C’est la génér...

le 09/05/2015 à 10:27
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Vos chiffre sont bien hors context donc erronés. Les économie développées comme la notre ne peut avoir de forte croissance de type 5-6%. Le USA n'en on pas non plus souf quand ils ont fait -3% des années. Nous on a pas de forte baisse donc pas de for...

à écrit le 08/05/2015 à 21:07
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La compétitivité la France, on publie 27ème… les pôles sont-ils compétitifs ? Ne fait-on pas dans la folie des grandeurs administrative, à quand le prochain strate d’administration pour la nouvelle croissance ? La récolte a été très mauvaise alors il...

à écrit le 08/05/2015 à 17:06
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en résumé, la compétitivité et le potentiel de la france ce sont les entreprises et les pme, l'innovation, l'esprit d’entreprendre, et la perte de compétitivité, la débâcle économique et les handicaps, c'est le monde politico-administratif qui plo...

le 09/05/2015 à 10:31
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les lourdeurs admin et impots/taxes sont là pour protéger le salarié. C'est du Socialisme. C'est ce que veut le peuple qui vote. Alors oui l'Etat est excessif en France mais posez vous la question de savoir pourquoi. Dès qu'un politique s'eloigne du ...

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