Cybermonnaies-Blockchain : les ICO, au centre de la révolution des levées de fonds

22.630.000 dollars par Everex, 33.570.000 dollars par Etherparty, 153.000.000 dollars par Bancor, ou même 232.000.000 dollars par Tezos, les ICO (Initial Coin Offering) continuent d'affoler les compteurs, et nous sommes de plus en plus nombreux à participer, directement ou pas, à ces levées de fonds du 21e siècle. Par Kouroche Mattot, Consultant mc2i Groupe
Kouroche Mattot, Consultant mc2i Groupe
Kouroche Mattot, Consultant mc2i Groupe (Crédits : DR)

Le nombre grandissant des ICO a transformé ce concept très technique en véritable phénomène de société, poussant aujourd'hui gouvernements et géants du Web à se poser des questions sur le sujet.

Qu'est-ce qu'une ICO ?

L'ICO, pour Initial Coin Offering, existe maintenant depuis 2013, année durant laquelle je projet Omni a réalisé la première de son genre, traçant le chemin pour des milliers d'autres les années suivantes. Malgré l'appellation compliquée, le concept reste simple, et consiste en une levée de fonds via l'achat de jetons (numériques) par des individus lambda.

Les jetons achetés sont émis par l'organisation qui a lancé l'ICO, qui fixe un objectif à atteindre en amont du jour de la vente. Une fois l'objectif atteint ou la date limite atteinte, les ventes sont bloquées. À la différence d'une plus classique IPO (Initial Public Offering), ces jetons ne représentent pas de parts de la société, mais plutôt des droits à utiliser le service/produit de l'organisation. On peut donc assimiler cette action à une précommande.

L'avantage apporté par cette méthode est de permettre à un nombre bien plus vaste de personnes, présentes dans le monde entier, d'investir dans des projets qu'elles jugeront comme prometteurs. Ce faisant, l'investisseur est amené à devenir partie prenante du projet, afin de s'assurer que son investissement soit le plus lucratif possible sur le long terme.

La spéculation au cœur des polémiques

Malgré des succès retentissants, les ICO défraient aussi la chronique à cause des polémiques qui tournent autour.

  • Le caractère hautement spéculatif des IPO qui parfois n'est pas justifié est souvent pointé du doigt par les critiques de l'exercice. Effectivement, en donnant l'accès à l'investissement au monde entier, et donc beaucoup de non-initiés ou de personnes complètement nouvelles à cet univers, on ouvre la porte à de la spéculation de masse.
  • L'absence de lois et de réglementations autour des ICO et des cryptomonnaies est aussi source de problèmes. Le risque de se faire arnaquer existe et reste fort, poussant certains organismes, comme Twitter, géant des réseaux sociaux à bannir les publicités pour les ICO de sa plateforme. Des pays entiers, comme la Chine ou la Corée du Sud ont annoncé de leur côté l'interdiction des ICO sur leurs territoires dans l'attente d'une régulation de la méthode.
  • Le dernier risque majeur reste la haute volatilité des cryptomonnaies, comme symbolisée par celle du Bitcoin au cours des derniers mois, rendant l'achat de tokens (jetons), comme symbolisé par l'ICO de Bancor le 8 août 2017, qui, à cause d'une forte chute du prix de l'Ether, à fait perdre plus de 34 millions de dollars à l'entreprise organisatrice.

Un bel avenir malgré les obstacles d'aujourd'hui

Les différentes polémiques et risques relatifs aux ICO représentent aujourd'hui un obstacle à cette pratique, mais ce n'est pas pour autant que l'exercice va s'arrêter. C'est au contraire l'occasion de mieux l'encadrer.

De nombreux organismes et gouvernements travaillent aujourd'hui afin de mieux encadrer ces levées de fonds par le biais de réglementations et de lois, qui permettent au nombre grandissant d'investisseurs de continuer leur activité dans un cadre plus sûr. Menés vers l'avant par l'AMF (Autorité des Marchés Financiers) qui a, dans un premier temps, lancé une consultation sur le sujet avant d'en publier une synthèse validant la poursuite du travail de définition d'un cadre juridique pour les Initial Coin Offerings.

D'autres études, comme celles menées par la BCE (Banque Centrale Européenne) sur la réglementation du Bitcoin et des cryptomonnaies sont aussi de bon augure pour le futur de la méthode.

Une fois ce travail abouti, les pays ayant interdit les ICO comme la Chine pourront alors lever cette interdiction et ouvrir leurs marchés, leur garantissant une forte croissance pour les années à venir. La confiance en un futur brillant pour ces levées de fonds est aussi symbolisée par la volonté du gouvernement français, qui souhaite ouvertement légiférer sur les levées de fonds en cryptomonnaies, afin de transformer la France en leader mondial du sujet. Pourquoi ne pas se prendre à rêver de voir Paris en capitale des ICO ?

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