Grand Paris : les maires doivent jouer le premier rôle

Il faut que le futur président du Grand Paris soit l'un des 131 maires de la Métropole. par Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, vice-président de Paris Métropole, Secrétaire général de l'Association des maires de France

Le 1er janvier 2016 marquera la naissance de la Métropole du Grand Paris. Après plusieurs années de réflexion et de travail, ce projet engagé depuis plus de quinze ans par les élus franciliens va enfin voir le jour. Les maires se sont rassemblés autour d'une idée forte. Ils sont plus que jamais animés par la même volonté de réussir cette construction métropolitaine. Une métropole ouverte rapprochant Paris de ses communes de la petite couronne, des territoires, de la région Ile-de-France... Une métropole qui permettrait de faire rayonner Paris et la France.

Nous, maires et élus métropolitains, avons fait une promesse aux habitants du Grand Paris. Nous ne pourrons tenir notre engagement d'une métropole attractive, durable, solidaire, innovante et entreprenante si les maires et élus métropolitains ne sont pas au cœur de la Métropole et se voient supplantés par des calculs de pouvoir, liés à d'autres enjeux ou à d'autres combats. L'intérêt métropolitain - et lui seul - doit nous guider, tout comme il doit guider le futur président ou la future présidente de la métropole du Grand Paris.

Avant l'élection du président de la métropole du Grand Paris... l'élection des conseillers métropolitains.

Pour donner corps à ce projet collectif, la Métropole se dotera fin janvier 2016 d'un exécutif. Le Conseil métropolitain, représentant Paris et les 130 autres communes du Grand Paris, sera le garant de la bonne mise en œuvre de ses compétences.

A ce titre, les dernières réunions des conseils municipaux de l'année 2015 qui vont se dérouler dans chaque commune du Grand Paris vont revêtir un rôle déterminant : les communes vont ainsi élire leur(s) représentant(s) au sein du conseil métropolitain. Ces conseillers métropolitains éliront ensuite le président de la Métropole le 22 janvier prochain.

Les 131 maires du Grand Paris doivent dépasser les clivages partisans

Alors que l'Ile-de-France vit actuellement au rythme des élections régionales, les traditionnels clivages partisans risquent de ressurgir. Nous n'en pouvons plus, nous n'en voulons plus. Il est indispensable que les maires sachent dépasser ces clivages, sous peine de mettre à mal l'image de la Métropole, sous peine de décevoir les acteurs économiques et associatifs, sous peine de se voir rejetée par les citoyens, qui, dans le contexte actuel de fêlure démocratique, ont plus que jamais besoin de l'union de tous et d'un discours cohérent.

Héritage de l'esprit originel des pionniers du Grand Paris, la Métropole devra placer toutes les communes sur un plan d'égalité. Preuve en est, mêmes les plus petites communes verront leur maire siéger au Conseil métropolitain. Au total, les maires représenteront probablement plus de 60% des 209 « conseillers métropolitains ». Le « fait communal » doit ainsi l'emporter définitivement sur les clivages partisans.


Les maires au cœur de la métropole citoyenne, un maire pour présider la métropole

La Métropole ne peut se construire sans les citoyens. Les maires, qui connaissent bien leurs concitoyens, leurs attentes, leurs souhaits, mais aussi leurs capacités, qui savent aussi mobiliser les talents de leur territoire, se battront pour une métropole utile à tous. L'implication déterminante des maires dans la mise en mouvement de la Métropole du Grand Paris doit être reconnue dans son architecture institutionnelle et sa gouvernance.

L'expérience des réalités du terrain métropolitain me semble être ainsi un prérequis nécessaire au juste exercice de la fonction de président de la Métropole : celui-ci doit être l'un des 131 maires du Grand Paris. Par ailleurs, le bureau exécutif doit impérativement intégrer la diversité entière des familles politiques des élus, à l'image de la composition démocratique du territoire métropolitain, donnant un signe positif pour les premiers pas de la Métropole.

Paris, acteur majeur et exemplaire du Grand Paris ?

En tant que capitale et figure majeure de la Métropole, la ville de Paris se doit d'agir en modèle. La composition des listes concourant à l'élection des 62 conseillers métropolitains de Paris sera à cet égard révélatrice (les listes seront arrêtées lors du prochain Conseil de Paris à partir du 14 décembre). La présence des maires d'arrondissement sur ces listes témoignerait aux Parisiens de la volonté de Paris de s'inscrire pleinement dans le Grand Paris, et serait en même temps un signe de respect et de considération pour la fonction de maire de la part du Conseil de Paris, signe auquel l'ensemble des maires de la Métropole serait naturellement sensibles.

Un signe fort, aussi, en faveur d'une présidence de la Métropole portée par un maire, animé par le bien-vivre des citoyens.

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Commentaire 1
à écrit le 10/12/2015 à 16:29
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Intéressant

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