Immigration : on raconte n'importe quoi !

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, on raconte n'importe quoi à propos de l'immigration !
Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi./ DR

L'immigration concentre beaucoup d'idées reçues, c'est pourquoi voilà cinq séries de chiffres clés pour cadrer le phénomène migratoire et dissiper quelques malentendus. Mais avant, mettons-nous d'accord sur les termes. Selon la définition officielle, un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. La qualité d'immigré est donc permanente. Autrement dit, un individu reste immigré toute sa vie même s'il devient français, c'est la grande différence avec le statut d'étranger.

  • Premier chiffre combien !

Début 2014, la France comptait, selon l'Insee, 5 millions 868 mille immigrés. Cela représente 8,9% de la population totale. En prenant, la notion plus étroite d'étrangers comme proxy du poids de la population immigrée, cela placerait la France assez bas dans le classement en Europe selon les chiffres d'Eurostat.

  • Deuxième chiffre important, celui du solde migratoire, c'est-à-dire les entrées sur le territoire diminuées des sorties (départ ou décès).

D'après l'INSEE, le solde est positif, c'est donc un excédent qui serait, depuis trois ans, d'environ 47.000 individus par an. Relativement stable depuis 2007, ce solde diminue nettement depuis le début des années 2000. Ce chiffre de 47.000 est à confronter à celui de l'excédent naturel (naissance moins décès donc), de 234.000 par an en moyenne ces 3 dernières années.

En d'autres termes, l'immigration nette explique aujourd'hui un peu moins de 17% de la croissance de la population française. Fin des années 60 et début des années 70, ce chiffre était légèrement supérieur à 30% en France métropolitaine. Troisième série de statistiques : d'où viennent-ils ? Il faut distinguer les immigrés récemment arrivés en France de ceux plus anciennement installés. Selon la Banque mondiale, les Algériens représentent un peu moins de 20% de la population immigrée. Les Marocains un peu plus de 12% : 1 immigré sur 3, ou presque, vient donc de ces deux pays. Suivent les Portugais, les Tunisiens et les Italiens. La barre des 50% est alors franchie. Les Espagnols, les Turcs, les Allemands, les Belges, le Vietnamiens, complètent le top 10. Les flux réguliers en provenance des anciennes colonies expliquent en partie cette hiérarchie comme les grandes vagues migratoires ouvrières européennes précédentes.

Aujourd'hui, l'immigration est essentiellement européenne

Entre 2009 et 2012, le nombre d'entrées d'Européens a progressé de 12% par an et explique plus d'une entrée sur 2. Une évolution surtout liée aux entrées massives en provenance du Portugal, d'Espagne et d'Italie. Trois pays particulièrement touchés par la crise économique. L'immigration en provenance d'Afrique progresse, elle, bien plus lentement (1% par an) avec une baisse du contingent algérien et une hausse des effectifs marocains et encore plus tunisiens. Les entrées en provenance d'Amérique-Océanie grimpent de 4% mais, moins nombreuses, elles impactent moins le bilan total, tout comme la baisse du nombre de ressortissants venus d'Asie. Autres chiffres sur les caractéristiques du migrant moyen... qui est en fait une migrante. 54% des migrants arrivés sur le territoire sont des femmes qui migrent de plus en plus pour trouver un emploi en adéquation avec leur diplôme ou pour poursuivre leurs études. C'est un autre fait, 63% des nouveaux migrants ont au moins l'équivalent du Bac ou plus. Ce n'est finalement pas surprenant, car ce sont généralement les moins défavorisés et parfois les plus nantis des communautés qui émigrent.

L'âge moyen d'un migrant est de 28 ans

Nous sommes loin de l'image d'Épinal de l'immigré. Quant au taux de fécondité, selon la dernière statistique de 2008 il est de 2,8 enfants par femme immigrée contre 1,9 pour l'ensemble des femmes résidentes en France. Comme les immigrées ne représentent que 10% des femmes en âge d'avoir des enfants, le taux de fécondité total n'est impacté que de 0,1 point. Non, l'immigration n'est ni massive ni sous-diplômée, ni la première source d'accroissement naturel de notre population.

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 07/04/2017 à 10:15
Signaler
La réalité est dans les chiffres: http://www.donnees-francaises.fr/demographie/depistage-de-la-drepanocytose

à écrit le 19/04/2016 à 10:47
Signaler
belle plaisanterie sémantique

à écrit le 19/04/2016 à 10:09
Signaler
Ils dit quoi ce tipe

à écrit le 18/04/2016 à 16:11
Signaler
Il suffit à tout un chacun de se promener dans n'importe quelle ville de France, grande ou petite, pour se rendre compte que c'est l'auteur de cet article de désinformation qui raconte n'importe quoi.

à écrit le 18/04/2016 à 13:29
Signaler
Bien sûr aux chiffres ( incontrôlable par nature) on fait dire deux que l'on veux.... La réalité s'est que dans les villes ( zone de concentration de population) l'on ne peux plus faire 100 metres sans voir un homme de couleurs, un arabe, ou un asiat...

le 18/04/2016 à 23:05
Signaler
Ça doit vous faire du bien de vous lâcher. Surtout avec la vie dangereuse que vous menez. Pour le comptage, je vous conseille également les moutons, ça va vous détendre et vous dormirez mieux.

à écrit le 18/04/2016 à 12:23
Signaler
""""Article""""" digne des meilleurs temps de la propagande nazie ou soviétique. Comment expliquez-vous que la population ait cru de 7 millions d'individus en 20 ans alors que le taux de fécondité est autour de 2, soit le juste le minimum pour av...

le 20/01/2017 à 20:17
Signaler
Et comment explique t il que les prisons françaises sont remplies à 90 % d'étrangers ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.