Inde  : les recettes de la croissance post-pandémie

A l'approche des élections législatives, qui mobiliseront plus de 800 millions d'électeurs, l'économie indienne se positionne favorablement pour relever les défis émergents, selon une évaluation récente du gouvernement indien. Au cours de la dernière décennie, le pays a mis en œuvre des réformes structurelles, renforçant ses fondamentaux macroéconomiques et le propulsant vers une croissance pérenne, explique le Dr SP Sharma, économiste en chef de la Chambre de Commerce et d'Industrie.
(Crédits : B Mathur)

Malgré les perturbations dues à la pandémie mondiale, l'économie indienne a en effet démontré une résilience notable grâce à des bases solides et à des réformes politiques judicieuses. La croissance prévue pour 2023-24 est estimée à 7,3 %, avec les années précédentes affichant des performances remarquables de 9,1 % et 7,2 %. L'Inde est aujourd'hui l'économie à la croissance la plus rapide parmi les membres du G20, qu'elle a présidé avec succès en 2023.

Les moteurs de cette croissance incluent de nombreuses initiatives reflétant l'engagement profond du gouvernement central en faveur du développement de l'ensemble des territoires. Toutes s'inscrivent dans l'approche « Aatmanirbhar Bharat » (« autonomie ») portée par les autorités indiennes ces dix dernières années, qui promeut un équilibre économique subtil entre promotion des ressources locales et ouverture à l'international. Initiée en 2014 dans le domaine de la défense, cette politique a été dupliquée dans plusieurs pans de l'économie indienne et s'est traduite par divers programmes de financement massifs, notamment fin 2020 au pic de la pandémie Covid-19.

Il faut également louer les mérites du programme « Make in India » lancé en 2014, qui encourage toujours les entreprises à développer, fabriquer et assembler des produits en Inde, tout en incitant les investissements dédiés à la production manufacturière. En ciblant 25 secteurs économiques, des énergies renouvelables à la biotechnologie en passant par le rail et le textile, cette initiative a produit des résultats spectaculaires très tôt : dès 2015, l'Inde est devenue la destination la plus attractive en termes d'investissements directs étrangers, dépassant les Etats-Unis et la Chine.

Le gouvernement de l'Union a aussi construit des infrastructures à un rythme sans précédent dans l'histoire et a triplé l'ensemble des investissements en capital du secteur public. Les dépenses d'investissement du secteur public - comprenant les dépenses d'investissement du gouvernement de l'Union, les subventions aux Etats pour la création d'actifs immobilisés et les ressources d'investissement des ESP centrales - sont passées de 5,6 milliards d'euros pour l'exercice 2015 à 18,6 milliards pour l'exercice 2024.

Par ailleurs, l'amendement de la loi SARFAESI de 2002 pour promulguer le code de l'insolvabilité et de la faillite, la décriminalisation des délits économiques mineurs en vertu de la loi sur les sociétés, des réformes progressives introduites par le gouvernement pour le secteur des micro, petites et moyennes entreprises et l'utilisation extensive de la technologie et des plateformes numériques ont également grandement contribué à cette croissance inédite.

En parallèle, le secteur financier a répondu aux défis de la pandémie en poursuivant un développement inclusif, se traduisant par une bonne santé financière des ménages indiens. Les 51 000 comptes bancaires ouverts dans le cadre du programme « Jan Dhan Yojana » représentent aujourd'hui des dépôts totaux de plus de 2,1 milliards de roupies. Plus de 55 % d'entre eux sont détenus par des femmes. Les actifs financiers nets des ménages représentaient 52,8 % du PIB en décembre 2019. Ils correspondaient en mars 2023 à 65,5 % du PIB.

L'esprit « Aatmanirbhar Bharat » doit désormais être porté dans d'autres domaines. Les réformes futures devraient se concentrer sur l'éducation, la santé, l'énergie et l'équilibre entre les sexes dans la population active. Nombreux sont ceux qui prédisent que l'économie indienne connaitra une nouvelle année de croissance réelle de 7 % au cours de l'exercice 2025. Si le pronostic s'avère exact, ce sera la quatrième année post-pandémique au cours de laquelle l'Inde aura connu une croissance égale ou supérieure à 7 %. Le pays pourrait ainsi aspirer à devenir une économie de 7 000 milliards de dollars d'ici 2030, une étape significative vers un niveau de vie élevé pour sa population et le statut d'économie développée. Un modèle à suivre pour tous les pays en développement.

Biographie : le Dr SP Sharma travaille au sein de la Chambre de Commerce et d'Industrie en tant qu'économiste en chef et secrétaire général adjoint.

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Commentaire 1
à écrit le 15/04/2024 à 8:53
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LOL ! Le salaire moyen pas le minimum hein, seulement le moyen est à 181 dollars par mois, et ils sont 1.5 milliards, vous fatiguez pas à nous retransmettre les bobards de notre classe dirigeante svp, c'est franchement grotesque. C'est comme essayer ...

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