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Quand les baby-boomers lâchent progressivement les manettes, la génération X se révèle plus sceptique, tandis que les Y sont à la fois individualistes et collaboratifs et les Z en quête d'harmonie.
(Crédits : DR)

Baby-boomers, X, Y et Z... chacune de ces quatre générations apporte aux autres ce qu'elles n'ont pas. Sachant que l'an prochain, les Y et Z représenteront 50 % des actifs, soit autant que les baby-boomers et les X, il est crucial de bien cerner les attentes des uns et des autres.

Dirigeants, hauts fonctionnaires, experts, investisseurs, business angels... les 20 % des 2,5 millions de baby boomers (nés entre 1945 et 1960) encore au travail, soit 7 % de la population active, selon l'Insee, sont aux manettes. Croissance économique, plein-emploi, liberté (après la Seconde Guerre mondiale)... cette génération, à la mentalité plutôt directive, a bâti la société de consommation.

Scepticisme vis-à-vis de l'avenir

Mais, avec 16,2 millions de personnes, la génération X (de 1961 à 1980), à 100 % au travail (ou en recherche d'emploi) a pris de plein fouet la panne de l'ascenseur social, le sida et Tchernobyl. Marquée par les chocs pétroliers (1973 et 1979), le chômage de masse, l'effondrement des valeurs et la désillusion du progrès, la génération X affiche un certain scepticisme vis-à-vis de l'avenir.

« Elle affirme son individualisme et sa méfiance à l'égard des organisations ainsi qu'un puissant désir d'équilibre entre vie privée et vie professionnelle », décortique Christine Marchal, consultante en RH au cabinet parisien Manability.

De l'employé au PDG, 47 % de la population active sont des X pour les quatre à six ans à venir.

Mais la rupture comportementale est arrivée grâce à la génération Y (10,2 millions de personnes), née entre 1980 et 1995 « avec un ordinateur dans les mains ».

Reste qu'il convient de relativiser cette expérience. « Le startuppeur aura une vision positive du digital. Tandis que, dans son oreillette, le préparateur de commandes en logistique se verra dicter des ordres par le logiciel de gestion d'entrepôt qui réduit à néant sa capacité d'initiative », souligne Marc Loriol, sociologue et chercheur au CNRS.

Une génération Y confiante

Pleinement en âge de travailler, les Y occupent 29 % des emplois. « Forte d'une grande confiance en elle, optimiste, en quête de développement personnel, animée d'une volonté de travailler moins et mieux, cette génération a l'impression de pouvoir se passer de l'expertise de ses aînés. Elle exige le respect de ses droits. Elle a aussi essuyé les plâtres d'Internet, reprend Christine Marchal. C'est la génération de 'l'enfant roi' qui a tout eu tout de suite. Et, avec le principe d'immédiateté issu de la culture Internet, c'est surtout la première à vouloir commander tout de suite. Paradoxalement, elle a souvent besoin de validations quotidiennes pour être rassurée. »

C'est également la première génération de « djeunes » qui n'arrivent pas à l'heure !

« Un choc qui a conduit les managers à être ouverts et bien organisés, enchaîne Christine Marchal. Nativement collaborative, la génération Y considère ses collaborateurs comme une valeur ajoutée. »

2ème vague internet

Une idée partagée par la génération Z (55 % au travail, soit 17 % de la population active), née entre 1995 et 2010, avec Internet, la chute de l'URSS mais aussi le terrorisme, la crise économique de 2008 et le dérèglement climatique. Ses 5,9 millions de membres surfent sur la deuxième vague Internet, celle du rapport décomplexé à l'erreur.

« Naturellement dans la médiation, les Z ont un comportement collaboratif mûr : ils entrent de plain-pied dans 'l'harmocratie' où le manager se met au service de ses équipes et les valorise, expérimente la confiance, promeut l'harmonisation continue, construit une organisation intuitive qui facilite la créativité et libère les pensées parasites, analyse Christine Marchal. Bien sûr, très peu de Z y parviennent complètement. Mais cette tendance s'installe pour les quinze années à venir. »

D'ici là, l'accueil des jeunes dans l'entreprise est primordial. « Le type de management et les conditions de travail qu'ils vont rencontrer vont les influencer durablement, avertit Marc Loriol. Avec leurs premières expériences, ils vont construire leur vision du monde du travail : l'engagement offre-t-il un retour positif ou vaut-il mieux ne pas se faire remarquer pour éviter les sanctions ? » Une question existentielle ou générationnelle ?

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Commentaires 5
à écrit le 28/10/2019 à 16:05
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Le lapin il est classé X ! Je m'en étais même pas rendu compte, j'ai du rater un paquet de trucs chauds. Il est de la génération qui c'est vrai s'est pris la crise perpétuelle dans la chetron. Mais bon, il est pas dans les lapins les plus malheureux...

le 28/10/2019 à 16:18
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Et j'ajouterais, et en plus il a un 1.4 TDCI, ça prouve bien qu'il a tout compris à la vie

à écrit le 28/10/2019 à 9:11
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La période d'après guerre, à savoir les fameuses trentes glorieuses dans laquelle il y avait tellement de fric qui coulait de partout que tout le monde pouvait en profiter était une anomalie au sein d'une europe en déclin depuis près de deux siècles ...

à écrit le 28/10/2019 à 8:31
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la generation Z est en quete d'harmonie, veut faire du social partout, et que chacun soit bienveillant... avec elle au passage, harmonie, ca veut dire ' pas trop travailler', ca veut pas dire ' je veux gagner moins si je travaille moins' au meme ti...

le 28/10/2019 à 13:15
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C'était mieux avant cela va sans dire... Parce que le coup de : ces jeunes qui veulent plus rien faire où va le monde ma brave dame... ça existe depuis qu'il y' a des humains. Je suis sur que la génération de vos parents tenait les mêmes prop...

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