Metaverses professionnels : la fausse bonne idée par excellence

OPINION. L'univers virtuel promis par le Metaverse séduit de plus en plus d'entreprises qui y voient la possibilité de proposer une nouvelle organisation. Mais loin de répondre aux réels besoins des entreprises, il apparaît davantage comme la volonté des géants d'internet de créer un marché pour se réinventer. Par Olivier Rafal, Directeur du Conseil chez SFEIR.
Mark Zuckerberg, le patron de Facebook (qu'il va rebaptiser en Meta),est en train de faire l'astronaute dans son Metaverse.
Mark Zuckerberg, le patron de Facebook (qu'il va rebaptiser en Meta),est en train de faire l'astronaute dans son Metaverse. (Crédits : Reuters)

Vous pensiez les initiatives de Metaverse réservées aux jeux vidéos et aux réseaux sociaux ? Ces univers virtuels arrivent dans le monde de l'entreprise : Microsoft vient d'annoncer que l'on pourra participer à des réunions Teams sous la forme d'avatars. Qui pourront même évoluer dans un environnement 3D.

Cela rappelle furieusement Second Life, et ses promesses d'univers virtuel parallèle où chaque personne, chaque lieu, chaque entreprise allait posséder son double numérique. Si cela ne vous dit rien, c'est normal : Second Life a fait long feu.

Une dimension "Hologram"

Et pourtant, les initiatives et annonces de ce genre fleurissent. Facebook prévoit des espaces de collaboration virtuels professionnels - un aperçu est déjà possible avec Horizon Workrooms, en bêta (et à condition de bien vouloir s'affubler de casques Oculus). Cisco ajoute une dimension "Hologram" à son offre de visioconférence Webex, là aussi avec un casque de réalité virtuelle. Apple travaille sur son propre casque de réalité virtuelle, ainsi que sur un dispositif de réalité augmentée... Bref, les géants de la tech ont décidé que demain, Internet serait en réalité virtuelle. Y compris dans le monde professionnel.

Nous voyons donc fleurir les "essais très prometteurs", voire "enthousiasmants". En tant que gadgets technologiques, il est indéniable que ces dispositifs ont un aspect attrayant, en effet. Dans le monde professionnel, l'usage paraît beaucoup plus discutable et incertain. On l'a vu par exemple avec les lunettes connectées, équipées de dispositifs de réalité augmentée, de Microsoft ou de Google. Quelques cas d'usage ont émergé, dans le monde de la santé ou de la maintenance industrielle, par exemple, mais on est très loin du raz-de-marée.

Qu'est-ce qui pourrait aujourd'hui assurer un meilleur avenir aux projets de metaverses professionnels ? Pas grand-chose, en fait. Nous sommes typiquement face à une tentative d'innovation technologique qui ne répond pas à un besoin, mais tente de créer un marché pour se réinventer (cf. Facebook, et son adoption du nom Meta).

L'émergence des NFT

Du point de vue business, un seul élément majeur a récemment émergé : les NFT (non-fungible token). Autrement dit, la possibilité de monnayer des biens virtuels. Certaines transactions défient déjà l'entendement, des marchés sont en train de se créer. Nul doute dès lors que disposer de son univers virtuel pourra s'inscrire dans la stratégie business de plus d'une entreprise.

En ce qui concerne les collaborateurs en revanche, cette floraison d'offres de collaboration en mode Second Life ne devrait entraîner aucun bouleversement. Si ce n'est que certaines entreprises, en s'interrogeant sur ce phénomène, prendront peut-être conscience de la nécessité de renforcer leurs outils collaboratifs, en commençant par des basiques (du moins dans le Cloud) : visioconférence et édition de documents à plusieurs.

Ce sont ces pratiques qui créent de la fluidité et de la productivité. Et surtout, sans avatars : si les visioconférences sont efficaces, c'est en grande partie grâce à la capacité de voir son interlocuteur, de réintroduire la notion de langage non verbal.

Toutes ces offres d'univers virtuels mettent en avant la capacité des gens à interagir rapidement avec leurs collègues - mais est-ce vraiment une demande des entreprises et de leurs employés de recréer des open spaces virtuels ? Ou chacun pourra être surveillé, épié ? Ses temps de pause dûment enregistrés, puisque les univers virtuels sont par essence des univers de données ?

Un atout qu'il est déjà possible de mettre en œuvre aujourd'hui

De notre point de vue, la réflexion sur ces notions de collaboration, d'avatars et de Metaverse devrait pousser les entreprises à accorder, au contraire, davantage de liberté et de souplesse à leurs employés. Un atout majeur de ces offres d'univers virtuels est la possibilité de se connecter de n'importe où aux services de l'entreprise, de façon sécurisée, avec n'importe quel appareil (ou presque). Cet atout, il est possible de le mettre en œuvre dès aujourd'hui.

C'est le propre des systèmes d'information modernes que d'offrir cette liberté aux utilisateurs - bien davantage que d'offrir la possibilité de se choisir un avatar ou d'évoluer dans un environnement virtuel 3D.

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Commentaires 6
à écrit le 17/11/2021 à 20:50
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Je devais être mal luné ce jour là et avoir lu des articles truffés de fautes en tout genre et sans références, donc bien loin de la qualité de celui-ci. De plus, je ne suis pas du tout un expert de langue française et tout expert peut se tromper. ...

à écrit le 13/11/2021 à 23:06
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Second life existe toujours et demeure une plate-forme virtuelle performante, servant de laboratoire à de nombreux projets dans le monde de l'éducation, de l'art et des loisirs, des projets Européens, des universités sont implantées dans ce monde vir...

à écrit le 11/11/2021 à 10:17
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"A fait long feu"? "N'a pas fait long feu" serait mieux non? J'espère que l'auteur n'est pas journaliste...

le 15/11/2021 à 17:16
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Quelle humble manière de faire remonter une coquille à l'auteur.

le 17/11/2021 à 20:50
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Je devais être mal luné ce jour là et avoir lu des articles truffés de fautes en tout genre et sans références, donc bien loin de la qualité de celui-ci. De plus, je ne suis pas du tout un expert de langue française et tout expert peut se tromper. ...

à écrit le 11/11/2021 à 9:52
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Oui mais que les gens restent chez eux et ne manifestent contre la classe dirigeante qu'assis sur leurs fauteuils ou derrières leur téléphone est rassurant pour notre classe dirigeante si faible qui ne s'est jamais soucié des performances d'un outil ...

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