Mutualisons l'assurance pour offrir aux Européens une protection à la hauteur des risques actuels  !

OPINION. Alors que nous assistons à une multiplication des risques, l’assurance est restée un produit national. En harmonisant les dispositifs de prise en charge au niveau européen, l’ensemble des citoyens pourraient alors bénéficier d’une indemnisation efficace aÌ des coûts raisonnables face aÌ tous types de dommage. Par Thierry Derez, Président du Groupe mutualiste Covéa ; Carlo Cimbri, Président Unipol Gruppo – Groupe italien d’assurances et Philippe Lallemand, CEO Ethias Group - Compagnie d’assurance belge d’inspiration mutualiste.
(Crédits : THILO SCHMUELGEN)

L'Europe est aujourd'hui exposée à une multiplication de risques qui pèsent lourdement sur la dynamique de croissance et sur la confiance de nos concitoyens. Des risques géopolitiques tels que le conflit à l'Est du continent et ses conséquences dramatiques, la perception de risques nouveaux dont la cybercriminalité́, l'intensification des catastrophes naturelles et leurs conséquences. Et cela concerne toutes les catégories sociales et toutes les activités économiques. Le secteur agricole est fortement touché par les aléas climatiques et par l'augmentation du prix des matières premières qui se répercute sur les consommateurs. Les événements climatiques extrêmes touchent également les particuliers, propriétaires de logements, de voitures ou d'autres biens, ainsi que les entreprises, souvent contraintes d'interrompre leur activité en attendant de réparer bâtiments et machines, à la suite de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

Depuis près de six siècles, la réponse - née précisément dans les pays européens - au besoin de protection contre les risques provient du principe de mutualisation qui sous-tend le modèle d'assurance. La mutualisation, règle fondamentale de notre secteur, consiste à assurer le plus grand nombre contre un risque qui ne touche qu'une minorité afin d'optimiser la protection de tous et de réduire le coût pour chacun. Puisque nos gouvernements ont adopté le principe de la mutualisation des ressources et des outils pour affronter la crise du Covid, nous, grands groupes européens d'inspiration mutualiste disons aujourd'hui : ce que nous avons fait hier pour faire face à la pandémie, nous devons le faire demain pour protéger, par la mutualisation d'assurance, tous les Européens conter les risques anciens et nouveaux.

Les tempêtes, les inondations, les tremblements de terre et la sécheresse ne s'arrêtent pas aux frontières, et les dommages liés aux catastrophes touchent aujourd'hui tous les Européens. Pourtant, l'assurance reste un secteur et un marché soumis à des disciplines et à des dynamiques nationales parfois très différentes. Ce n'est qu'en harmonisant les règles au niveau européen, en encourageant une plus grande propension et culture de l'assurance, que les citoyens européens pourraient bénéficier d'une protection efficace de leurs habitations, de leurs biens et de leurs activités professionnelles à des coûts raisonnables face à tous les types de dommages et donc dans l'intérêt de tous.

De quelle manière ? Nous encourageons la généralisation de l'assurance habitation dans l'Union en mettant en œuvre un cadre règlementaire permettant de mutualiser les conséquences des catastrophes naturelles. Un tel projet est de nature politique au sens le plus noble du terme, car la mutualisation est l'instrument essentiel de la solidarité́ au service de la protection sociale.

Les prochaines élections européennes sont une occasion unique de présenter à nos concitoyens l'opportunité de disposer d'un système mutualiste de protection contre les catastrophes naturelles, et pour les listes candidates de s'engager vis à vis de leurs électeurs qui sont tous aussi des assurés afin qu'il soit ainsi pris en compte par la future Commission et le futur Parlement européens.

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Commentaires 2
à écrit le 24/05/2024 à 11:08
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Pour mutualiser les dividendes et seulement ça les hypocrites. C'est épuisant...

à écrit le 23/05/2024 à 12:42
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Comme pour 2005, les médias ont "raison" d'abolir les frontières, la publicité est internationale et rémunératrice ! ;-)

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