Réalité virtuelle et augmentée : chirurgie high-tech et traitements psychiques révolutionnaires

IDEE. Cela fait quelques années aujourd'hui que la réalité virtuelle et la réalité augmentée ont fait leur irruption dans le monde médical et scientifique. Elles constituent désormais un moyen révolutionnaire de soigner les douleurs physiques et psychiques. Quel est le fonctionnement de cette nouvelle technologie et comment cette dernière est-elle intégrée aux actes chirurgicaux ? Par Brindie Rufer, Consultante mc2i Groupe
(Crédits : DR)

Tout commence en 1994 avec le chirurgien Jacques Marescaux, qui intègre pour la première fois le téléguidage par l'image en chirurgie. L'opération, dite "mini-invasive", est réalisée grâce à l'introduction d'une caméra dans le corps du patient via une petite incision. La même année, Jacques Marescaux fonde l'IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l'Appareil Digestif), un centre de référence de renommée mondiale en la matière.

En 2001, il opère depuis New York une patiente située à Strasbourg à l'aide d'un robot téléguidé. Quelques années plus tard, en décembre 2017, la première opération intégrant un casque de réalité augmentée a lieu. Le chirurgien orthopédique Thomas Grégory est assisté par un hologramme via le casque Microsoft "HoloLens" pendant une opération de l'épaule. Celui-ci permet au chirurgien de visualiser le squelette du patient comme s'il l'avait sous les yeux.

Parallèlement, le casque offre la possibilité de consulter le dossier médical du patient à tout moment et de demander l'avis de ses confrères à travers le monde grâce au partage en temps réel des données transmises par le casque. L'informatique s'est donc implantée progressivement dans le monde médical et propose des transformations révolutionnaires pour ses pratiques.

La chirurgie : une des premières à bénéficier 
des avantages de la réalité virtuelle/augmentée

La réalité augmentée en chirurgie permet de reconstruire en 3 dimensions ce qu'on appelle "le clone digital" du malade, sur lequel l'art chirurgical sera mené. Ce clone d'images virtuelles est réalisé à partir d'images médicales "standard" et personnelles (scanners ou IRM du patient) et sera donc unique pour chaque cas. Le but de cette copie virtuelle du patient est d'identifier des solutions thérapeutiques en amont de l'opération, et de faire apparaître directement aux yeux du chirurgien les informations dont il a besoin pour réaliser l'opération. Ces informations peuvent être des vaisseaux et autres organes anatomiques non visibles à la surface, qui vont guider le chirurgien vers la tumeur et l'aider à la détruire.

La modélisation 3D en chirurgie permet donc d'obtenir une copie virtuelle du patient qui sera davantage facile à comprendre afin d'identifier les solutions thérapeutiques. La sécurisation de l'acte opératoire et la réduction de son temps constituent des avantages considérables pour le chirurgien. L'étroite collaboration entre radiologues, ingénieurs et industriels a permis de développer davantage cette technologie afin d'améliorer la prise en charge des patients lors des opérations chirurgicales.

Phobies, stress post-traumatiques, douleurs fantômes...
de nombreuses pathologies bénéficient
aussi des atouts de cette nouvelle technologie

L'émergence de la réalité augmentée et virtuelle dans le corps médical a permis de nombreux progrès en dehors de l'expertise chirurgicale. Elles sont notamment très utiles pour le traitement de peurs relatives aux phobies, par la reproduction de situations phobiques à l'aide d'un casque virtuel. Le traitement des phobies par réalité virtuelle est moins effrayant et moins contraignant pour les patients, et ces derniers n'ont plus besoin de se déplacer en consultation avec un médecin ou thérapeute. Cette technique est notamment utilisée pour soigner les stress post-traumatiques des soldats de retour de guerre.

La réalité augmentée peut également permettre le soulagement des douleurs fantômes chez certains patients ayant subi une amputation. Des capteurs placés sur le corps de ce dernier permettent de tromper son cerveau et de lui faire croire que le membre amputé est toujours là. En effet, selon l'ergothérapeute Wendy Hill "Tromper le cerveau pour qu'il croie qu'il est encore là est un bon moyen de gérer la douleur. Voir un membre à l'écran et répéter des mouvements spécifiques avec le membre fantôme, c'est comme faire de l'exercice avec ce membre fantôme".

Au vu de toutes ces avancées, la France semble détenir un avantage de taille dans l'émergence de ces nouvelles technologies appliquées au monde médical et scientifique. Certaines entreprises, comme Dassault, ont déjà profité de l'introduction de l'informatique dans le monde chirurgical pour créer leur propre laboratoire de réalité immersive, qui propose des applications cliniques à ces nouvelles technologies. Aux entreprises françaises de saisir cette opportunité et de participer à cette révolution high-tech !

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Sources de l'article :

  • https://www.youtube.com/watch?v=O6wRP2qIpYA&t=303s (vidéo)
  • https://www.youtube.com/watch?v=gpP-uTyEGwY&t=85s (vidéo)
  • https://www.sciencesetavenir.fr/sante/premiere-mondiale-une-operation-en-realite-augmentee_117099
  • https://www.realite-virtuelle.com/realite-virtuelle-medecine-vr-soins-2906
  • https://www.realite-virtuelle.com/realite-virtuelle-douleur-membre-fantome-amputes

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