Dès sa campagne et depuis son élection à la Présidence du Medef, Patrick Martin a choisi l'Europe comme l'un des axes majeurs de son mandat. Cette décision procède d'une triple analyse : 70% des règles qui encadrent nos entreprises ont une origine européenne, 60% de notre économie dépend du marché intérieur, beaucoup des questions qui orientent notre avenir - intelligence artificielle, décarbonation, technologies, industries, financement des entreprises, concurrence ou commerce international - se discutent à Bruxelles et Strasbourg.
Les défis cruciaux de l'Europe
Nous devons donc renforcer notre présence européenne et mener une action déterminée pour faire entendre la voix de nos entreprises. Il y a urgence : l'Europe est confrontée à trois défis : productif, industriel et d'innovation. Face à nos compétiteurs que sont les États-Unis et la Chine, il nous faut réagir : taux de croissance, dépôts de brevet, fléchage de l'épargne, productivité par heure travaillée, PIB par habitant, investissements industriels, classements universitaires, leadership technologique, démographie... L'Europe doit rattraper son retard.
À cela s'ajoute la guerre menée par la Russie en Ukraine qui déstabilise l'ensemble du continent et révèle les dépendances européennes en matière d'énergie, de matériaux critiques ou encore de défense. Ces vulnérabilités se retrouvent s'agissant des matériaux critiques nécessaires à la décarbonation ou des composants électroniques utiles dans notre quotidien. Il y a donc impérieuse nécessité pour l'Europe d'accélérer pour faire de notre espace de 450 millions de personnes, la 1re puissance économique mondiale.
C'est l'enjeu des élections européennes du 9 juin et de la nouvelle Commission qui prendra ses fonctions au second semestre.
Après deux mois à avoir sillonné la France, traversé toutes nos régions, rencontré des dirigeants de tous secteurs, de toute taille d'entreprise, échangés avec des dizaines d'eurodéputés et des centaines d'adhérents grâce à la mobilisation de nos 119 Medef territoriaux, je retiens la très grande volonté de faire bouger l'Europe et de la réorienter rapidement sur un agenda économique. Les messages sont clairs : nous avons besoin d'Europe. Besoin de sobriété réglementaire, de besoin d'une concurrence loyale, d'une réelle réciprocité et de protection des entreprises et d'un marché intérieur plus puissant qui ouvre plus d'opportunités et qui harmonise davantage les règles. Il nous faut bâtir une union des marchés de capitaux qui accroît les possibilités de financement des entreprises.
L'urgence d'une action concertée et déterminée
Nous voulons de la simplicité, du pragmatisme et du bon sens dans les contenus des réglementations : neutralité technologique, politique de concurrence qui laisse la possibilité de construire des champions européens, droit à l'expérimentation qui permet d'innover, préférence européenne qui soutient nos opérateurs économiques. Sur tous ces sujets, le Medef présentera des propositions d'ici le 18 avril, date à laquelle une audition avec les têtes de liste aux élections est organisée pour faire vivre le débat économique et porter nos positions.
Après le tour de France, nous démarrons un tour des capitales européennes pour renforcer le dialogue avec nos homologues patronaux, pour préparer l'après-élection au Parlement et l'installation de la nouvelle Commission européenne. De Berlin à Rome, d'Helsinki à Lisbonne, nous voulons dès à présent peser sur les programmes des principaux partis, et les orientations qui en découleront pour les 5 ans à venir, et bâtir en ce sens les alliances nécessaires. C'est tout l'objet de la diplomatie patronale européenne que Patrick Martin a souhaité dynamiser et que déploie actuellement le Medef. Cela est fait en parallèle au renforcement de notre mouvement à Bruxelles que le plan d'action Medef Europe présenté en novembre dernier avait acté : réinvestissement au sein de Business Europe, renforcement de nos équipes à Bruxelles et projet de Maison des Entreprises de France dans cette même ville pour mieux coordonner toute la vitalité d'actions du secteur privé français auprès des institutions européennes.
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