Fisher Investments France analyse un comportement courant des investisseurs : le biais de récence

D’après l’expérience de Fisher Investments France, les investisseurs présupposent souvent que ce qui vient de se passer va continuer à se produire. En finance comportementale, un domaine de la psychologie qui étudie la relation entre le comportement humain, les émotions et l’argent, dispose d’un terme pour désigner l’extrapolation d’événements récents dans l’avenir : le biais de récence. Pour Fisher Investments France, il est important que les investisseurs en soient conscients, car nous constatons que cela peut conduire à des décisions de portefeuille qui ne sont pas toujours préférables pour les portefeuilles.
(Crédits : DR)

Qu'est-ce que le biais de récence ?

Le biais de récence se définit comme la tendance à accorder plus d'importance aux expériences récentes au moment d'évaluer la situation actuelle. Nous avons constaté que cela peut amener les individus à considérer un événement récent comme le début d'une tendance durable. Dans le monde de l'investissement, nous avons observé que certains investisseurs extrapolent les performances récentes des actions, c'est-à-dire s'attendent à ce que les gains récents impliquent le début d'un long rallye ou à qu'un repli annonce l'imminence d'une baisse plus profonde.

Le biais de récence peut également affecter les perspectives des investisseurs pour les différentes catégories de marché, car ils peuvent préférer les actions de certains secteurs ou pays en raison de leur récente surperformance, tout en évitant d'autres secteurs simplement en raison de leur retard. Fisher Investments France constate également l'apparition d'un biais de récence lors de l'examen des données économiques. Par exemple, si le produit intérieur brut (PIB, une estimation gouvernementale de la production économique nationale) d'un pays ralentit, le biais de récence peut inciter certains à penser que l'économie est en perte de vitesse et qu'elle va se contracter.

Comment le biais de récence s'est manifesté ces dernières années

Mais les analyses de Fisher Investments France sur l'histoire des marchés montrent que la réalité ne fonctionne que rarement de cette manière. Prenons l'exemple de l'année 2020, où les mesures COVID ont provoqué des arrêts de production généralisés. Alors que plusieurs grandes économies sont entrées en récession (période de contraction de la production économique) au cours du premier semestre de l'année, certains commentateurs dont nous suivons les publications ont prédit que les choses ont changé à jamais.[i]

Les experts que nous suivons ont affirmé que les changements induits par la pandémie, y compris le télétravail, dureraient bien au-delà de 2020. Mais ces contractions se sont rapidement arrêtées avec la fin des confinements.[ii] Pourtant, quelques années plus tard, les publications financières que nous suivons mettent en avant une myriade d'exemples d'employés retournant au bureau à temps partiel ou à temps plein, tandis que la demande de voyages a bondi, signe que les conditions sociales reviennent dans une certaine mesure aux normes d'avant la pandémie.

Ou encore, en mars dernier, lorsque les prix du pétrole ont grimpé à 133 USD le baril après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.[iii] De nombreux commentateurs que nous suivons ont suggéré que les sanctions occidentales contre le pétrole russe réduiraient l'offre mondiale, ce qui aurait pour effet de faire grimper encore plus les prix du Brent. Au lieu de cela, la production a bondi dans d'autres pays et le pétrole russe a trouvé, contre toute attente, des acheteurs en dehors de l'Occident.[iv] Depuis le sommet atteint le 8 mars 2022, le prix du Brent a chuté de 38,4 % un an plus tard.[v] À notre avis, lorsque les investisseurs extrapolent les événements récents dans l'avenir, ils risquent de négliger le potentiel de changements imprévus. Les analyses de Fisher Investments France de l'histoire des marchés montrent que l'avenir ne ressemble souvent pas à ce qui vient de se passer : les entreprises innovent et les individus s'adaptent. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous pensons que les investisseurs ont intérêt à regarder vers l'avenir plutôt que vers le passé.

En outre, les recherches de Fisher Investments France suggèrent que les actions se tournent vers l'avenir - nous pensons donc qu'il incombe aux investisseurs de faire de même. Les gens ont tendance à se concentrer sur les événements qui viennent de se produire, mais les actions ne se soucient guère du passé, d'après notre expérience. Voici une façon de voir les choses : d'après notre expérience, les marchés et les économies évoluent rarement de manière linéaire. Si c'était le cas, les catégories, pays et secteurs les plus performants seraient perpétuellement en tête, et inversement pour ceux à la traîne. Mais le leadership est assuré à tour de rôle, comme le révèlent les analyses de l'historique des marchés effectuées par Fisher Investments France. Prenons l'exemple de la bulle technologique de 2000.

La hausse des actions technologiques à la fin des années 1990 a suscité un sentiment d'euphorie, et le biais de récence a incité de nombreux investisseurs à extrapoler une nouvelle économie axée sur la technologie à l'avenir sur le long terme.[vi] Mais les attentes ont largement dépassé la réalité et la bulle Internet a éclaté, entraînant la sous-performance de la technologie par rapport à tous les autres secteurs pendant une décennie.[vii] Dans le même temps, le boom mondial des matières premières, dont le pétrole brut, a propulsé les actions du secteur de l'énergie en tête de peloton dans les années 2000.[viii] Bien sûr, le biais de récence s'est à nouveau manifesté et nous avons vu certains analystes prévoir une autre décennie de domination de l'énergie, en négligeant les effets négatifs de la surabondance naissante de l'offre.[ix] Ces estimations se sont révélées fausses, car l'énergie a été à la traîne des marchés mondiaux au cours des années 2010.[x]

Comment, selon Fisher Investments France, les investisseurs doivent-ils appréhender le biais de récence ?

Pour ce qui est de l'avenir, Fisher Investments France estime que les actions évoluent principalement en fonction des facteurs économiques, politiques et relatifs au sentiment les plus susceptibles d'influencer les bénéfices des entreprises au cours des 3 à 30 prochains mois. Par exemple, sur le plan politique, quel est le degré d'activité d'un gouvernement donné ? Pourrait-il adopter une législation radicale susceptible de créer de l'incertitude et de perturber les marchés dans un avenir proche ? Ou encore, en ce qui concerne l'évolution de l'économie, que disent les indicateurs prospectifs sur le cycle économique ? Cela peut nous éclairer sur les secteurs susceptibles d'être favorisés. Selon Fisher Investments France, le passé n'a que peu d'influence sur ces moteurs de marché, et il n'est donc pas judicieux de se tourner vers le passé pour prendre des décisions concernant les portefeuilles.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 opérant également sous le nom Fisher Investments France (« Fisher Investments France »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage, L-1246 Luxembourg. Fisher Investments France est agréée en tant que société d'investissement par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF ») et en tant qu'intermédiaire en assurance auprès du Commissariat aux Assurances (« CAA ») et de l'ORIAS (sous le numéro 2020CM004). La succursale française de Fisher Investments France est immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 853 467 207. S'agissant de ses services de gestion de portefeuille discrétionnaire, Fisher Investments France externalise à ses sociétés apparentées une partie des fonctions quotidiennes de gestion de portefeuille, de conseil en investissement et de trading.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée ou comme un reflet de la performance obtenue par ses clients. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document.

[i] Source : National Bureau of Economic Research, Office for National Statistics et Centre for Economic Policy Research, au 28/04/2023.

[ii] Source : FactSet, au 12/05/2023. Déclaration basée sur la croissance trimestrielle du PIB des États-Unis, de la zone euro et du Royaume-Uni en 2020.

[iii] Source : FactSet, au 28/04/2023. Prix au comptant du pétrole brut Brent, données quotidiennes en USD, au 08/03/2022.

[iv] Source : Agence internationale de l'énergie et « Factbox : Who is Buying Russian Crude Oil and Who Has Stopped », Staff, Reuters, 31/05/2022. Consulté via Yahoo! Finance.

[v] Source : FactSet, au 28/04/2023. Prix au comptant du pétrole brut Brent, données quotidiennes en USD, 08/03/2022 - 08/03/2023.

[vi] Source : FactSet, au 28/04/2023. Rendement du MSCI World Information Technology avec dividendes nets en EUR, 31/12/1997 - 31/12/1999.

[vii] Ibid. Rendement du MSCI World Information Technology avec dividendes nets en EUR, 31/12/1999 - 31/12/2009.

[viii] Source : FactSet, au 28/04/2023. Rendement du MSCI Energy avec dividendes nets en EUR, 31/12/1999 - 31/12/2009.

[ix] Source : Agence internationale de l'énergie, au 28/04/2023.

[x] Source : FactSet, au 28/04/2023. Rendements du secteur MSCI World Energy et de l'indice MSCI World avec dividendes nets réinvestis en EUR, 31/12/2009 - 31/12/2019.

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