Fisher Investments France répond aux craintes de récession mondiale

Les craintes de récession mondiale persistent depuis le commencement du marché baissier survenu au début de l’année 2022. De nombreux experts financiers avaient prédit qu’une récession se produirait l’année dernière puis, comme cela n’a pas été le cas, ont reporté ces prévisions sur l’année en cours. Les investisseurs ont eu du mal à déterminer où orienter leur stratégie d’investissement en raison des craintes de récession qui n’ont cessé de s’accumuler. Dans cet article, Fisher Investments France explique pourquoi une récession mondiale ne s’est pas matérialisée en 2022 et partage son point de vue sur la probabilité d’une récession en 2023 et son impact potentiel sur les marchés.
(Crédits : DR)

Qu'est-ce qu'une récession ?

Le terme « récession » peut avoir des significations différentes selon les personnes. Selon une définition communément admise, une récession se caractérise par deux trimestres civils consécutifs de contraction économique, mesurée par le produit intérieur brut (PIB). Cependant, le PIB a ses limites et ne reflète pas parfaitement l'activité économique dans son ensemble. Malheureusement, il n'existe pas de données parfaites pour ce faire, ce qui laisse place à des interprétations subjectives.

Comme l'indique Fisher Investments France, les États-Unis, la plus grande économie du monde, s'appuient sur l'évaluation du Comité de datation du cycle économique du Bureau national de la recherche économique (NBER) pour définir les récessions historiques. Selon la définition traditionnelle de la commission, une récession est « une baisse significative de l'activité économique qui s'étend à l'ensemble de l'économie et dure plus de quelques mois »[i]. Bien que les États-Unis aient techniquement connu deux trimestres consécutifs de baisse de leur PIB en 2022, le NBER n'a pas encore qualifié ce phénomène de récession, ce qui laisse entendre que la définition d'une récession est plus nuancée que la simple prise en compte du PIB.

Nous laisserons les universitaires débattre de la « vraie » définition d'une récession, mais comme Fisher Investments France l'expliquera dans cet article, de nombreuses raisons permettent d'expliquer pourquoi le monde a évité une récession en 2022 et pourquoi il ne faut pas nécessairement s'y attendre dans un futur proche.

Comment 2022 a-t-elle évité la récession ?

Pour comprendre pourquoi une récession ne s'est pas produite l'année dernière, Fisher Investments France estime qu'il est important de comprendre les raisons pour lesquelles elle était anticipée par les investisseurs. Au fil de l'année dernière, les investisseurs étaient de plus en plus convaincus que certaines grandes économies allaient entrer en récession. Ces craintes étaient particulièrement vives en Europe, où les investisseurs redoutaient que les conséquences de l'invasion tragique de l'Ukraine par la Russie ne menacent l'économie en raison de la flambée des prix de l'énergie et de l'inflation. En outre, les investisseurs ont craint que les banques centrales, en relevant les taux d'intérêt à court terme pour lutter contre l'inflation, n'étouffent l'activité économique et n'augmentent le chômage pour finalement conduire à une récession.

Si certaines de ces craintes demeurent, l'impact que les investisseurs appréhendaient ne s'est pas matérialisé. Que s'est-il passé ? L'économie mondiale est bien trop complexe et vaste pour se résumer à une petite poignée de variables, mais voici quelques éléments que Fisher Investments France pense que les investisseurs ont négligés.

L'activité de prêt est restée saine au niveau mondial

Fisher Investments France estime que les investisseurs accordent beaucoup trop d'importance à l'impact que les banques centrales peuvent avoir sur l'économie. Si les banques centrales ont fait basculer l'économie mondiale dans la récession par le passé, les hausses de taux d'intérêt n'ont plus le même effet aujourd'hui. Historiquement, les taux d'intérêt à court terme, ceux sur lesquels les banques centrales ont un certain contrôle, ont été assez étroitement liés au coût des dépôts pour les banques. Les banques empruntent de l'argent aux déposants et le prêtent sur des périodes plus longues. Les banques appellent cela leur « marge d'intérêt nette », c'est-à-dire le profit réalisé par les banques sur chaque prêt. Si le taux que les banques doivent payer aux déposants est supérieur à ce qu'elles peuvent gagner sur un prêt en raison des hausses de taux de la banque centrale, la marge d'intérêt nette sur les nouveaux prêts est négative, ce qui décourage à prêter et fini par peser sur l'activité économique.

Toutefois, la relation entre les taux à court terme et le coût des dépôts s'est rompue au cours des dernières années. Malgré une augmentation rapide des taux d'intérêt à court terme l'année dernière, due en partie aux hausses des banques centrales, le coût des dépôts a connu une hausse relativement modeste. Dans le même temps, les taux d'intérêt à long terme ont également augmenté, ce qui a augmenté le potentiel des banques à réaliser des bénéfices sur les prêts. Comme le montre l'Illustration 1, cela a entraîné une accélération de la croissance des prêts, qui se maintient à des niveaux élevés. Les prêts sont l'huile qui graisse les moteurs de l'économie, il est donc difficile d'imagier une récession survenir tant que la croissance des prêts reste saine.

Illustration 1 : La croissance des prêts au niveau mondial reste solide

La croissance des prêts au niveau mondial

Source : FactSet, au 30/03/2023. Croissance des prêts au niveau mondial pondérée par le PIB, variation en glissement annuel, données mensuelles, 31/01/2011 - 31/01/2023

« Anticiper les faits, c'est en atténuer l'effet »

En règle générale, les récessions surviennent sans crier garde. Elles apparaissent de manière inattendue lorsque l'économie mondiale a créé, à son insu, de vastes poches d'excès, ou des « bulles », qu'elle ne peut plus soutenir, qui s'essoufflent et contraignent les entreprises et les consommateurs à s'adapter brusquement à un contexte économique plus difficile que prévu. Toutefois, cette fois-ci, les choses se sont passées un peu différemment. Le fondateur de Fisher Investments France, Ken Fisher, estime qu'il s'agit de la récession la plus largement anticipée qu'il ait jamais vue. Qu'il s'agisse des enquêtes menées auprès des chefs d'entreprise et des entreprises ou des sondages réalisés auprès des économistes et des consommateurs, tout le monde s'accorde à dire qu'une contraction est en cours ou qu'elle ne tardera pas à se produire. Cependant, les chefs d'entreprise qui s'attendent à une récession s'y préparent, ce qui en atténue l'impact et la rend probablement plus douce que ce que la plupart des gens anticipent - si elle survient effectivement. De manière anecdotique, nous en observons les signes : licenciements dans les entreprises, gel des embauches, projets retardés, réduction des dépenses, etc. Ces mesures ont probablement contribué à empêcher la formation de certains excès et ont donc réduit les risques ou l'impact d'une éventuelle récession. Ainsi, anticiper les faits, c'est en atténuer l'effet.

Les chaînes d'approvisionnement s'adaptent

Contrairement à ce qu'affirment de nombreux experts financiers, l'inflation en elle-même ne provoque pas automatiquement une récession. Les prix dans l'ensemble de l'économie partent constamment à la hausse ou à la baisse les uns par rapport aux autres. Une forte inflation dans certaines catégories, comme l'énergie, peut entraîner des changements de comportement et des modifications temporaires des tendances de consommation. Mais cela signifie simplement qu'il y a des gagnants et des perdants, et non un déclin général de l'activité économique.

Même les entreprises et les gouvernements ont tendance à s'adapter rapidement à de nouvelles conditions. La flambée et l'effondrement des prix du gaz naturel dans l'UE en sont un exemple qui donne à réfléchir. Fisher Investments France pourrait publier un article séparé sur les divers autres facteurs qui ont contribué à l'extrême volatilité des prix du gaz naturel dans l'UE, mais l'un des plus importants est la rapidité avec laquelle les chaînes d'approvisionnement se sont adaptées.

Comme le montre l'Illustration 2, l'UE a rapidement réduit sa dépendance à l'égard du gaz naturel russe. Cela s'explique en partie par les sanctions adoptées contre la Russie, mais aussi par le fait que l'UE a augmenté son approvisionnement en provenance d'autres régions et a achevé certains de ses projets liés au gaz naturel de façon accélérée, ce qui a permis de relâcher certaines pressions sur les prix.

Certes, l'inflation globale reste beaucoup trop élevée. Mais les pressions exercées sur la chaîne d'approvisionnement se sont atténuées à l'échelle mondiale et l'inflation semble avoir atteint son point culminant dans la plupart des pays. Si Fisher Investments France ne pense pas que l'inflation elle-même puisse provoquer une récession, les signes d'une décélération continue de l'inflation pourraient contribuer à apaiser les craintes de récession.

Illustration 2 : L'UE se détourne du gaz russe

Gaz russe

Source : Commission européenne, au 30/03/2023. Part de gaz livré à l'UE par la Russie et d'autres pays, janvier 2019 à novembre 2022.

Fisher Investments France va-t-elle anticiper une récession en 2023 ?

Fisher Investments France estime qu'une récession est toujours possible cette année. Certains facteurs ne sont pas compatibles avec une récession, tels qu'une activité de prêt saine à l'échelle mondiale, un faible taux de chômage et une décélération de l'inflation. À l'inverse, des facteurs comme la baisse des bénéfices des entreprises et des principaux indices économiques plaident en faveur d'une récession. Toutefois, si une récession devait survenir, elle ne surprendrait guère les investisseurs, compte tenu de la volatilité négative des marchés observée depuis le début de l'année 2022. Si ce n'est pas le cas, il pourrait s'agir d'une surprise positive significative pour les actions.

Les marchés sont tournés vers l'avenir et intègrent assez efficacement les informations largement connues, ce qui suggère que la possibilité d'une récession a déjà été intégrée dans le prix des actions, à moins que des surprises négatives majeures ne surviennent. À l'inverse, ceux qui cherchent à définir les récessions sont tournés vers le passé. Rappelons que l'organisme de surveillance de la récession aux États-Unis n'a pas encore annoncé si les États-Unis ont effectivement connu une récession l'année dernière. Ainsi, même si une récession mondiale se produit, les investisseurs ne doivent pas nécessairement modifier leur stratégie d'investissement, selon Fisher Investments France. Lorsqu'une récession s'annonce, il est possible que le marché ait déjà commencé à fixer intégrer l'idée d'un avenir meilleur. La hausse des prix des actions depuis le milieu ou la fin de l'année 2022 (en fonction de l'indice observé) en est peut-être la preuve.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 opérant également sous le nom Fisher Investments France (« Fisher Investments France »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage, L-1246 Luxembourg. Fisher Investments France est agréée en tant que société d'investissement par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF ») et en tant qu'intermédiaire en assurance auprès du Commissariat aux Assurances (« CAA ») et de l'ORIAS (sous le numéro 2020CM004). La succursale française de Fisher Investments France est immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 853 467 207. S'agissant de ses services de gestion de portefeuille discrétionnaire, Fisher Investments France externalise à ses sociétés apparentées une partie des fonctions quotidiennes de gestion de portefeuille, de conseil en investissement et de trading.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée ou comme un reflet de la performance obtenue par ses clients. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document.

[1] https://www.nber.org/research/business-cycle-dating/business-cycle-dating-procedure-frequently-asked-questions

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