Fisher Investments France analyse l’impact du contexte politique sur les marchés actions en 2024

À l’approche de 2024, les conjectures vont bon train quant aux élections présidentielles américaines de novembre et aux rebondissements qu’elles peuvent réserver. Mais malgré toute l’attention qu’il suscite, ce scrutin n’est qu’un parmi d’autres à venir. Des élections auront également lieu en Europe continentale et au Royaume-Uni. Dans la mesure où Fisher Investments France estime que développements politiques représentent un moteur important du marché, il convient de surveiller l’issue de ces scrutins.
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Remarque du rédacteur : Fisher Investments France n'a de préférence pour aucun parti ou responsable politique dans aucun pays. Nous évaluons les évolutions politiques uniquement à l'aune de leur impact potentiel sur les marchés et l'économie.

Certains partis politiques sont-ils plus favorables pour l'évolution des actions ?

S'il est dans la nature humaine de prendre parti, nos recherches montrent qu'aucune idéologie ni aucun parti politique n'est intrinsèquement bon ou mauvais pour les marchés. D'après notre expérience, les électeurs cataloguent souvent les partis comme plus ou moins favorables aux entreprises, jugeant généralement ceux de droite comme plus enclins à soutenir les marchés, et inversement pour ceux de gauche. Cependant, l'étude de l'évolution historique des marchés menée par Fisher Investments France laisse entrevoir une réalité plus complexe. Au Royaume-Uni, par exemple, nous avons recensé deux marchés haussiers et un baissier depuis que les conservateurs ont accédé au pouvoir en 2010,[i] contre deux marchés haussiers et deux baissiers entre 1997 et 2010, sous le gouvernement travailliste. D'après nos observations, les marchés américain et européens ont connu une évolution similaire. Selon nous, aucune idéologie politique n'est intrinsèquement meilleure qu'une autre pour les actions.

Anticipations des marchés selon Fisher Investments France

Selon nous, les marchés accordent davantage d'importance au contenu des lois adoptées qu'à leurs auteurs. L'étude de l'évolution historique des marchés menée par Fisher Investments France tend à montrer que ces derniers sont le plus souvent hostiles aux réformes législatives de fond qui engendrent des gagnants et des perdants. La mise en œuvre inattendue de telles réformes peut compliquer la planification des activités des entreprises ou les contraindre à différer leurs investissements dans l'attente d'éclaircissements. D'après notre expérience, l'incertitude qui en résulte pèse souvent sur les rendements. Aussi pensons-nous que les marchés préfèrent généralement les situations de paralysie politique. L'existence d'une multiplicité de partis rivalisant pour faire adopter leurs mesures respectives accroît la probabilité d'un compromis, ce qui peut atténuer la portée de la législation finale. Selon nous, cela contribue à réduire l'aversion des marchés pour le risque législatif et favorise la prise de risques.

Élections législatives britanniques de 2024

Selon Fisher Investments France, les prochaines élections législatives au Royaume-Uni, qui se tiendront au plus tard en janvier 2025, devraient aboutir à une paralysie politique. S'il est sans doute encore trop tôt pour se prononcer sur l'issue du scrutin, Keir Starmer, le chef du parti travailliste, devance largement son opposant conservateur, le Premier ministre en poste Rishi Sunak, dans les sondages. [ii] Bien que la date des élections n'ait pas encore été arrêtée à l'heure où nous rédigeons ces lignes, les priorités de chaque parti commencent à se dessiner. Le parti conservateur de M. Sunak, en proie à de profondes dissensions internes, n'a aucun intérêt à faire des vagues avant le scrutin compte tenu de sa position délicate dans les sondages. La marge de manœuvre de l'actuel locataire de Downing Street se limite semble-t-il à opérer des changements d'apparat afin de s'attirer les bonnes grâces des électeurs - à l'image du remaniement ministériel intervenu en novembre, qui a marqué le retour de l'ancien Premier ministre David Cameron sur la scène politique.[iii] Si ces mesures peuvent faire les gros titres, Fisher Investments France est d'avis que les marchés sont conscients de leur impact économique limité, ce qui réduit l'incertitude.

Keir Starmer, quant à lui, a promis de nombreuses réformes et s'est notamment engagé à renégocier le Brexit en vue d'un rapprochement entre le Royaume-Uni et l'UE en cas de victoire.[iv] Si les promesses de campagne ne se concrétiseront pas nécessairement par de futures lois, elles pourraient néanmoins susciter une certaine incertitude et peser sur le sentiment - et, donc, sur les actions - en amont du vote. Cependant, l'incertitude devrait selon nous se dissiper à mesure que les élections approcheront et que l'attention des investisseurs se focalisera davantage sur l'issue probable du scrutin. De l'avis de Fisher Investments France, le fait que ces débats aient lieu si tôt confère également aux marchés un délai amplement suffisant pour anticiper l'impact de toute législation future, limitant ainsi l'effet de surprise.

Élections européennes de 2024

Il convient selon nous de suivre également les scrutins à venir dans les autres régions. Des élections européennes auront lieu en juin 2024 pour désigner les députés du parlement et les partis sortants, le Parti populaire européen (PPE) et l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), sont actuellement en tête des sondages, bien que certains partis eurosceptiques plus petits aient considérablement progressé ces derniers mois. [v] Cela dit, l'histoire montre que les élections européennes n'ont souvent qu'une portée contestataire, de sorte que leur impact sur les marchés devrait, selon Fisher Investments France, rester limité. Cependant, si les partis eurosceptiques continuent de gagner du terrain, ils pourraient entraver la capacité du Parlement européen à légiférer.

Des élections fédérales auront également lieu en Belgique en juin 2024 et la course à la Chambre des représentants est pour l'heure très serrée.[vi] Toutefois, le pays a déjà connu par le passé des discussions prolongées en vue de former des coalitions sans que cela aboutisse à la formation d'un gouvernement majoritaire, ce qui constitue, selon Fisher Investments France, une autre forme de paralysie politique. Lors des élections fédérales de 2014, par exemple, 13 partis différents ont remporté des sièges, mais aucun n'a été ne serait-ce que proche d'obtenir une majorité.[vii] Pour autant, cela n'a pas empêché les actions belges de surperformer leurs homologues de la zone euro jusqu'à la fin de l'année.[viii] De la même manière, 10 partis ont obtenu des sièges lors des élections de 2003 et malgré la paralysie qui s'en est suivie, les valeurs belges ont dominé les marchés mondiaux jusqu'à la fin de l'année.[ix] Des élections législatives se tiendront également en Autriche à l'automne prochain. Trois partis - le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) et le Parti populaire autrichien (ÖVP) - arrivent en tête des sondages et s'il est encore trop tôt pour savoir lequel l'emportera, il est là aussi probable que le scrutin mènera à la formation d'un gouvernement de coalition.[x]

Thématique commune aux scrutins à venir

Selon nous, les élections à venir au Royaume-Uni et en Europe laissent toutes augurer d'une situation de paralysie politique. Dans plusieurs cas, les partis au pouvoir ou sortants semblent être en perte de vitesse, ce qui limite leur capacité à faire adopter des lois. Ces développements ne manqueront pas de déchaîner les passions, et il est possible que les investisseurs voient fleurir des mises en garde empreintes de dramatisation envers telle ou telle politique. Pour autant, d'après Fisher Investments France, ils doivent selon nous se garder d'agir. L'essentiel à notre sens est d'évaluer la probabilité que ces idées engendrent des lois. En outre, dans la mesure où les marchés anticipent largement ces évolutions, leur effet de surprise est le plus souvent réduit, de sorte que la prise de décisions dans la ferveur des élections peut s'apparenter à prendre des décisions sur la base d'informations obsolètes.

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Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments Europe et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée ou comme un reflet de la performance obtenue par ses clients. Rien ne garantit que Fisher Investments Europe maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document.

[i] Source : FactSet, au 15/11/2023. Affirmation sur la base de la performance de l'indice MSCI UK Investible Market, du 31/12/1997 au 14/11/2023. Données exprimées en livres sterling. Les fluctuations de change entre la livre sterling et l'euro peuvent faire varier le rendement à la hausse comme à la baisse. Un marché haussier traduit une tendance haussière prolongée des actions. Un marché baissier est défini comme une chute marquée et prolongée des cours des actions d'au moins 20 % due à des facteurs fondamentaux.

[ii] Source : Politico, au 06/11/2023.

[iii] « UK's Sunak Brings Back Cameron, Sacks Braverman », Elizabeth Piper, Reuters, 14/11/2023. Consulté via MSN.

[iv] « Labour Will Seek Major Rewrite of Brexit Deal, Keir Starmer Pledges », Jem Bartholomew, The Guardian, 17/09/2023.

[v] Source : Politico, au 06/11/2023.

[vi] Ibid.

[vii] Ibid.

[viii] Source : FactSet, au 13/11/2023. Performances des indices MSCI Belgium et MSCI EMU en EUR, du 25/05/2014 au 31/12/2014.

[ix] Source : FactSet, au 13/11/2023. Performances de l'indice MSCI Belgium, dividendes bruts réinvestis, et de l'indice MSCI World, dividendes nets réinvestis, en EUR, du 18/05/2003 au 31/12/2003.

[x] Source : Politico, au 06/11/2023.

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Commentaire 1
à écrit le 10/01/2024 à 9:38
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Vous avez raison d'insister, vu la profonde nullité de Mckinsey qui pourtant est appelé par les dirigeants politiques du monde entier et la France s'en ridiculise, il y a une place à prendre même si j'ai bien peur que dorénavant le travail de qualité...

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