Les mythes de marché saisonniers en perspective

Fisher Investments France connaît bien tous ces dictons qui font la pluie et le beau temps sur les marchés, tels que « Sell in May and go away » (« Vendez en mai, puis partez ») ou « As goes January, so goes the year » (« Ainsi va janvier, ainsi va l'année »). Mais vous êtes-vous jamais demandé si ces mises en garde reposaient sur de réels fondements ? Certains adages saisonniers peuplent le monde de l'investissement depuis très longtemps et, même s'ils sont aujourd'hui démentis par des preuves irréfutables, de nombreux investisseurs se laissent encore prendre à un tel mysticisme.
(Crédits : DR)

Après avoir analysé les adages d'investissement saisonniers sous toutes leurs coutures, Fisher Investments France estime qu'ils ne sont pas fondés. Prendre vos décisions d'investissement selon des considérations de calendrier risque de vous détourner de vos objectifs d'investissement à long terme.

Sell in May (« Vendez en mai ») - Un mythe dépassé qui peut vous coûter cher

L'un des adages saisonniers les plus courants en matière d'investissement est « Vendez en mai », dérivé du dicton original « Vendez en mai, partez et ne revenez pas avant la Saint-Léger ». En gros, l'idée est d'éviter les marchés boursiers entre mai et octobre. L'origine de ce mythe remonte au XIXe siècle, époque à laquelle une grande majorité de courtiers prenaient des vacances d'été prolongées, ce qui avait pour effet de réduire les échanges et la liquidité sur la Bourse de Londres jusqu'à la course hippique de Saint-Léger en septembre. Mais cette maxime peut-elle encore se justifier en ces temps modernes où les échanges et la liquidité bénéficient d'une relative stabilité tout au long de l'année ?

Les rendements sont généralement positifs durant les mois d'été. Selon l'indice MSCI World, depuis 1970, les actions signent une performance positive du 30 avril au 31 octobre dans 68,6 % des cas, avec des gains moyens de 2,1%. [i] C'est d'ailleurs au mois de juin que les marchés enregistrent l'un de leurs rendements mensuels moyens les plus élevés, à 1,1% (Illustration 1).[ii]

Illustration 1. Rendements mensuels moyens de l'indice MSCI World (1970-2021)

Fisher tableau

Il existe peu de preuves de l'efficacité du dicton « Sell in May », et les données modernes suggèrent d'ailleurs que l'adage constitue une stratégie de market timing (intrinsèquement risquée) sans grand fondement. À manquer trop d'occasions de profiter de rendements positifs, vous risquez de devoir composer avec des rendements décevants à long terme, susceptibles de compromettre vos objectifs financiers.

So Goes January (« Ainsi va janvier ») - Se peut-il que le premier mois de l'année détermine les onze suivants ?

Autre grand classique dans la série des adages saisonniers, le « Ainsi va janvier ». Selon ce mythe populaire, si les marchés sont dans le rouge durant les premiers jours de janvier, ils le seront pour le mois entier - et aussi pour l'année ! Selon le mythe, les performances de quelques jours seulement permettent de prédire celles de toute l'année. Fisher Investments France ne voit pas les choses sous le même angle et les données vont elles aussi dans ce sens.

Si ce mythe est particulièrement populaire parmi les investisseurs qui cherchent à étayer leurs biais baissiers, l'étude des données montre un résultat très différent. Depuis 1969 (soit une période de 52 ans), le marché a été en hausse à 39 reprises au mois de janvier (75 % des cas) contre 32 fois sur l'ensemble de l'année civile.[iii] Pendant la moitié du temps environ (52%), la performance du mois de janvier et la performance annuelle ont été positives, tandis que les résultats ont divergé durant les autres années.[iv] Dans les 13 cas où la performance a été négative au mois de janvier, la performance sur l'ensemble de l'année a plus souvent été négative que positive, mais seulement avec une faible marge (8 années négatives contre 5 positives) et pas de manière suffisamment convaincante pour suggérer une relation de cause à effet.[v]

Fisher Investments France estime que les investisseurs à long terme ont intérêt à prendre le mois de janvier pour ce qu'il est, à savoir un mois dans une année qui en compte douze, et rien de plus. Les marchés ne pensent pas en années civiles, seules les personnes le font.

Le Rallye du Père Noël - Une joyeuse coïncidence

Le dernier mythe saisonnier de l'investissement souvent évoqué par les investisseurs est le « rallye du Père Noël ». Il suggère que le marché se redresse généralement entre les dernières semaines de décembre et les premiers jours de la nouvelle année. Inventé en 1972, un « rallye du Père Noël » se concentre spécifiquement sur les rendements des cinq dernières séances de décembre et des deux premières de janvier.

Comme beaucoup de vieux mythes d'investissement, quelques raisons - discutables - ont été avancées pour expliquer ce rallye. Il s'agit notamment de l'optimisme qui règne durant les fêtes de fin d'année, de l'augmentation des dépenses et de la diminution du volume des transactions durant cette période, qui facilite la hausse du marché. Le rôle d'aucun de ces facteurs n'a été largement démontré. Les marchés pourraient certes connaître un rebond en fin d'année, mais il est important de se rappeler qu'historiquement, le marché actions est plus souvent orienté à la hausse qu'à la baisse ! [vi]

Si le mois de décembre affiche des performances moyennes solides de 0,94 %, selon les données du MSCI World, celles des mois de février, mars, juin, octobre et novembre ont tendance à être plus élevées.[vii] Pourtant, ces mois ne sont associés à aucun mythe.

Au lieu d'entrer et de sortir des marchés en suivant les vieux adages saisonniers sur les investissements, Fisher Investments France conseille aux investisseurs à long terme de se concentrer sur leurs objectifs financiers, qui nécessitent d'être investi dans la durée plutôt que d'essayer de « timer » les fluctuations du marché. Rester investi vous permet de profiter des avantages de l'effet de composition des rendements offert par la croissance à long terme. Si vous vous écartez de votre plan d'investissement à long terme, vous risquez de ne pas atteindre vos objectifs. Alors, la prochaine fois que vous verrez un article sur un adage saisonnier en matière d'investissement, prenez du recul pour l'évaluer en toute logique.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 et réglementée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage L-1246 Luxembourg.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée en matière d'investissement ou de fiscalité ni comme un reflet de la performance client. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document. L'investissement sur les marchés financiers comporte un risque de perte de tout ou partie du capital investi, et rien ne garantit que ce montant pourra être récupéré. Les performances passées ne sont ni une garantie ni un indicateur fiable des performances futures. La valeur de vos investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer au gré des évolutions des marchés financiers et des taux de change mondiaux.

[i] Source : FactSet, au 29/04/2022. MSCI World Total Return, du 31/12/1969 au 31/12/2021. Rendement moyen du 30 avril au 3 octobre de chaque année. Toutes les performances sont calculées en USD.

[ii] Source : FactSet, au 29/04/2022. MSCI World Total Return, du 31/12/1969 au 31/12/2021. Toutes les performances sont calculées en USD.

[iii] Source : FactSet, au 26/04/2022. MSCI World Total Return du 31/12/1969 au 31/12/2021.

[iv] Ibid.

[v] Ibid.

[vi] Source : FactSet, au 29/04/2022. MSCI World Total Return, du 31/12/1969 au 31/12/2021. Toutes les performances sont calculées en USD.

[vii] Ibid.

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