#BiotechWeek : HealthTech : mettre en lumière les enjeux d’innovation des entreprises

Depuis près de 30 ans, l’association France Biotech porte les voix des entreprises qui innovent sur le domaine médical. Ce travail passe notamment par des task forces dédiées à des sujets spécifiques, comme les maladies rares. Franck Mouthon, président de France Biotech, nous en dit plus.
(Crédits : France Biotech)

Quelles sont les missions de France Biotech ?

France Biotech est une association professionnelle indépendante. Depuis 27 ans, elle anime et fédère le réseau des entrepreneurs de la Healthtech, qui regroupe la Biotech, la Medtech et le Numérique en santé. L'association compte plus de 650 entreprises membres sur le territoire français avec des profils plutôt de start-ups et de PME, mais aussi quelques ETI et grands groupes. Elles sont généralement issues de la sphère académique et développent des solutions innovantes qui ont vocation à être prises en charge par les systèmes de santé, notamment en France. Ce sont des solutions qui transforment les parcours de soins en répondant à des besoins médicaux ou des besoins organisationnels du soin.

Nos missions sont de deux natures. Les entrepreneurs nous mobilisent pour leur fournir les éléments nécessaires pour prendre leurs décisions au quotidien. Cela couvre tout le spectre des activités : enjeux de fiscalité de l'innovation, de financement, de ressources humaines, de business développement, de partenariat public/privé, d'essais cliniques, de réglementations, et d'export. Dans ce cadre, nous publions aussi tous les ans, le Panorama France HealthTech, l'étude annuelle de référence dédiée aux start-ups et aux PME, qui dresse un état des lieux de la HealthTech en France.

France Biotech

Nous mettons également en place des task forces basées sur des parcours de soins, par exemple sur la fertilité ou les maladies rares. Elles sont limitées dans le temps et l'espace, et réunissent le soin, la recherche, la formation et les industriels pour travailler main dans la main. Cela répond à notre deuxième mission, qui est une mission d'affaires publiques : nous faisons remonter aux pouvoirs publics ce qui pourrait améliorer la compétitivité et l'attractivité de ces secteurs. Nous leur partageons à la fois les sujets de préoccupation des entreprises, et nous sommes force de proposition. À ce titre, je fais notamment partie des personnalités qualifiées impliquées dans le suivi du plan Innovation Santé France 2030, pour représenter la Healthtech.

Vous avez notamment récemment initié une task force sur les maladies rares, qui constituent un enjeu majeur de santé publique ?

Nous avons lancé cette task force le 29 février, qui était la journée internationale des maladies rares et qui a été marquée par le lancement du Plan National Maladies Rares 4 (PNMR4). En effet, depuis plusieurs années, la France a investi sur des plans nationaux de santé publique, qui ont structuré les filières. Grâce à ces plans, elle est leader sur un certain nombre de domaines en Europe. De nombreuses Biotech travaillent ainsi sur des thérapies cellulaires, des thérapies géniques, et d'autres modalités de thérapies innovantes pour lutter contre les maladies rares.

L'idée de cette task force est de réunir des acteurs de ce secteur pour contribuer au déploiement et au succès de ce PNMR4. Cela concerne tous les aspects : les essais cliniques, la capacité à collecter des données sur le territoire, les filières pour identifier les patients et l'expertise, la valorisation, la prise en charge par les systèmes de santé, les besoins en investissement de ces entreprises, etc.

Vous avez également lancé une task force sur la médecine nucléaire et la radiothérapie interne vectorisée, quels sont les enjeux de ce secteur ?

Sur ce sujet, la France est également bien positionnée en termes d'innovation, notamment grâce aux sociétés Adacap et Orano Med qui développent des radiothérapies internes vectorisées. Cela consiste à prendre un isotope radioactif et à le greffer sur une molécule qui va cibler les tumeurs, afin d'apporter la radiothérapie localement. Cela permet une forte précision du traitement, et cette thérapie devient un nouveau pilier de la prise en charge en oncologie, avec la chirurgie, les chimiothérapies, les immunothérapies et la radiothérapie externe.

Cependant, la filière du soin pour mettre en œuvre ces nouvelles modalités thérapeutiques est encore à développer. Au sein de cette task force, nous avons donc réuni les sociétés savantes et les innovateurs spécialistes de ce sujet, pour travailler sur trois axes. Le premier est de définir comment organiser le parcours de soins pour ces radiothérapies internes vectorisées, en équipant les établissements d'infrastructures adaptées.

Il faut ensuite renforcer l'attractivité des métiers médicaux, paramédicaux, techniques liés à la médecine nucléaire, où nous rencontrons un déficit de talent. Pour cela, il faut avoir des formations dédiées à ce sujet. Enfin, le troisième volet concerne la prise en charge et la valorisation de ces produits particuliers par le système de santé : ils ont des demi-vies très courtes, transportés et administrés dans des conditions particulières. Il faut donc maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur de leur fabrication jusqu'aux patients en passant par la gestion des déchets issues de la filière. L'objectif est de faire des propositions aux pouvoirs publics d'ici la fin de l'année.

La Banque Populaire est devenue votre partenaire bancaire exclusif, afin de soutenir le développement des entreprises Healthtech françaises ?

L'enjeu de ce partenariat est que les entreprises puissent avoir des interlocuteurs qui sont sensibilisés aux enjeux de l'innovation en santé, qui peuvent les accompagner sur l'aspect corporate et financier et sur le renforcement de leur structuration interne, pour qu'elle soit lisible et crédible pour les investisseurs. Des chargés d'affaires vont donc se mobiliser pour rencontrer nos entreprises.

Ce partenariat avec la Banque Populaire fait aussi l'objet de soutien de certains de nos évènements pour mettre en lumière des entreprises et leur proposer des accompagnements dédiés, comme pour les lauréats de nos Trophées de la Healthtech.

Votre édition 2024 des Trophées de la Healthtech a permis de mettre en avant neuf entreprises innovantes ?

C'est dans l'ADN de France Biotech de faire rayonner le dynamisme, la richesse et la diversité des innovations dans le secteur de la Healthtech, et cela rejoint le travail que nous faisons au quotidien. Nous avions reçu près de 200 candidatures pour cette 3ème édition des Trophées de la Healthtech, qui sont un label qui met en visibilité les entreprises. Et ces dernières se mobilisent donc pour en bénéficier !

Ces entreprises ont été jugées par notre jury, composé d'acteurs majeurs de l'écosystème de l'innovation en santé. Le but est de mettre en lumière des entreprises ayant franchi des jalons importants dans leur développement, autour de thématiques Biotech, Medtech, numérique en santé, RSE, Jeune Entreprise mais aussi les femmes entrepreneurs, que nous encourageons. Cette année, compte tenu du déploiement du Plan National Maladies Rares 4, nous avons également mis en lumière des entreprises travaillant sur ce secteur.

Pour chaque Trophée, les trente-deux nominés ont pu pitcher leur projet devant un jury, et je suis convaincu que cela peut ensuite mener à des rencontres et des opportunités pour la suite de leur développement.

France Biotech

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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