Une nouvelle zone de pays émergents : les "BURK"

Après les BRIC de Goldman Sachs, la banque russe Sberbank définit un ensemble attractif regroupant Belarus, Ukraine, Russie et Kazakhstan.
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Sberbank, le géant bancaire russe, rivalise avec Goldman Sachs en matière d'invention de concepts macroéconomiques. Certes, l'acronyme « Burk » sonne à l'oreille de façon moins appétissante que « Bric » (Brésil, Russie, Inde et Chine), créé en 2001 par l'économiste de Goldman Sachs, Jim O'Neill. Toutefois, comme l'explique la préface d'une étude de 64 pages de la banque russe, « ces pays n'ont pas été choisis au hasard : ce sont ceux où la Sberbank est présente. » Selon Ksenia Ioudaeva, la directrice du centre de recherches macroéconomiques de l'établissement, « ces quatre pays sont les plus attractifs du point de vue des investisseurs stratégiques comme financiers ». Le rapport explique que les pays du Burk ont en commun de disposer d'un fort potentiel en terme de ressources naturelles (ce qui est à prouver dans le cas du Belarus), en terme de capital humain et de marché de consommation.

Les économistes de Sberbank soulignent toutefois d'autres points communs, moins réjouissants : une forte dépendance aux facteurs extérieurs (d'où les terribles contractions de leurs PIB durant la crise financière de 2008) et la fragilité de leurs modèles économiques. « Tous doivent procéder à de profondes réformes structurelles et trouver des modèles de croissance différents de ceux d'avant la crise », explique le rapport. La tâche s'annonce immense, en raison de résistances bureaucratiques voire politiques. Le quotidien Vedomosti raille d'ailleurs ce « BRIC russe miraculeux » dont les membres sont autant unis par leur formidable potentiel que par leur incapacité à le réaliser.

Sberbank justifie l'acronyme par sa définition en anglais. « Burk » appartiendrait au jargon des géologues et signifierait « un caillot minéral très dur bouchant un filon ». Il n'est pas exclu qu'ils aient été inspirés - inconsciemment, bien sûr - par l'acronyme PIGS imaginé par le Sunday Times pour regrouper les pays du Sud de l'Europe qui croulent sous le poids de leur dette publique...

 

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