Claude Tiramani, spécialiste des marchés émergents, a déjà créé une quinzaine de fonds sur ce thème au cours des vingt dernières années, notamment chez BNP Paribas AM. Le dernier en date, « Lutetia Emerging Opportunities », est né l'an passé, lorsque le gérant a pris ses fonctions de responsable de la gestion émergente chez Lutetia Capital. « Avec ce produit, nous investissons particulièrement dans les infrastructures, la consommation et les services bancaires, afin de tirer parti de l'augmentation progressive du pouvoir d'achat des classes moyennes », explique Claude Tiramani qui, contrairement à la plupart de ses confrères, reste soigneusement à l'écart des matières premières et des valeurs technologiques : « les économies européennes et américaines vont probablement rester atones pendant une dizaine d'années, ce qui pénalisera inévitablement les firmes exportatrices ».
En revanche, de nombreux pays mettent en place des dispositifs qui favoriseront à terme la consommation. En Chine, le gérant s'attend à ce que les salaires soient doublés d'ici à cinq ans. Au Brésil, différentes mesures politiques en faveur des bas salaires, comme la Bolsa Familia (bourse des familles), sont programmées.
Parallèlement, il prend également en considération l'urbanisation croissante de ces pays. Pour la seule Chine, cela concerne chaque année 12 millions de personnes et 4 millions de logements. Enfin, le fait d'investir en majorité dans des sociétés locales présente un autre atout : « au cours des prochaines années, les devises émergentes vont continuer de se valoriser contre l'euro et le dollar. Ainsi, nous pourrons bénéficier à la fois de l'appréciation des monnaies et de la hausse des actions », explique-t-il. À l'heure actuelle, Claude Tiramani investit 36 % de son portefeuille en Chine. Selon lui, le marché, qui n'a que peu progressé depuis deux ans, est actuellement à un point bas. Également présent au Brésil, le gérant s'intéresse de près à l'Asie du Sud-Est. En Thaïlande, il attend une issue favorable des prochaines élections en Thaïlande et une augmentation significative des investissements en infrastructure en Indonésie.
Plan d'urbanisme à Paris : les professionnels dénoncent « une aberration », le premier adjoint d'Hidalgo leur répond
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !