Faut-il continuer à acheter de l'or ?

L'envolée de l'or semble fléchir depuis quelques semaines. Le métal précieux reste pourtant un bon moyen de faire face aux difficultés des marchés, notamment pour le grand public.
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"Tout ce qui est rare est cher." Voilà un adage bien connu dans le monde économique et financier ! Il s'applique parfaitement à l'or, matière rare et chère par excellence. En limitant sa rareté et en le rendant disponible à tous les portefeuilles, les marchés financiers sont venus quelque peu perturber l'équilibre qui prévalait à la fin du XXe siècle. Tout en confirmant le rôle de valeur refuge du métal jaune, ils lui ont donné une dimension spéculative qu'il est aujourd'hui difficile d'ignorer.

En effet, si l'or, surnommé "la relique barbare", a pendant longtemps attisé les convoitises du fait de sa rareté et de son caractère inaltérable, il joue aujourd'hui un rôle prépondérant dans le stockage des richesses, que ce soit pour les États ou pour les investisseurs. En effet, seul l'or permet aux banques centrales de se protéger contre la faiblesse accrue des monnaies occidentales. Pour les investisseurs particuliers, il s'agit de préserver, au travers de l'or physique ou papier, le bas de laine constitué au fil des ans.

Mais, bien que l'or soit devenu une monnaie d'échange et un produit financier à part entière, sa production reste faible par rapport à la demande. Pour le World Gold Council, l'organisme représentatif de l'industrie aurifère, l'offre mondiale d'or s'élevait à 708,8 tonnes au deuxième trimestre 2011 pour une demande de 919,8 tonnes. Pour l'heure, la bijouterie reste le principal débouché pour l'or, mais les produits financiers voient leur part augmenter régulièrement dans cette demande, ce qui génère donc une hausse régulière du prix et amplifie encore le déséquilibre. L'écart s'est d'ailleurs radicalement creusé ces dernières années et le cours de l'or s'est envolé. À titre d'exemple, le lingot d'or, qui coûtait 10.000 euros il y a deux ans, vaut aujourd'hui près de 40.000 euros. Une aubaine pour ceux qui ont acheté au bon moment !

Assez naturellement, les rendements devraient se contracter à l'avenir. En effet, l'or dont le prix a été multiplié par six en dix ans (soit un rendement annuel moyen de 20%) pourrait offrir un rendement de 5 à 10% au cours des prochaines années. Une performance tout de même non négligeable dans un environnement incertain et peu liquide.

D'autant que le métal jaune propose aussi une liquidité bien supérieure à celle des marchés financiers en général. Par exemple, chaque jour, 19 millions d'onces changent de main via les seules banques membres de la London Bullion Market Association.

Cette liquidité entretient d'ailleurs la demande croissante des produits d'investissement dans l'or. Le pic a été atteint au deuxième trimestre 2010, avec une demande d'investissement de 22 milliards de dollars dans le monde, réparti à moitié dans l'or physique et l'autre moitié dans les ETF et autres produits financiers indexés sur l'or. Autrement dit, la demande a suivi la courbe des prix et il est probable que cela continue ces prochaines années, les produits d'investissement étant toujours plus nombreux.

Dernier-né : l'once d'or griffée Jean-Paul Gaultier, proposée par CPoR, qui veut ainsi "renforcer et élargir l'accessibilité" du métal jaune, peu connu selon eux des investisseurs français.

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