Tarifs bancaires : les hausses et les baisses constatées

Le tarif annuel moyen pour un usager bancaire est resté stable en 2011, d'après le premier Observatoire des tarifs bancaires. 60% des banques ont peu ou pas changé leurs tarifs...
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Les principaux services proposés par les banques à leur clients ont connu autant de baisses tarifaires que de hausses en dix-huit mois, a indiqué lundi l'Observatoire des tarifs bancaires dans son premier rapport.

Celui-ci s'appuie sur quelque 47.000 références tarifaires en vigueur du 31 décembre 2009 au 5 juillet 2011, recueillies auprès de 126 établissements de crédit, soit plus de 95% des parts de marché des banques.

Quid de "packages" ?

Concernant les fameux "packages", ou forfaits, les prix ont baissé de plus de 22 euros pour les forfaits de base, sans carte bancaire et sans option (assez rares) et sur les forfaits au contraire les plus chers (-4,41 euros), qui coûtent en moyenne près de 320 euros. Les forfaits plus classiques, eux, sont en légère hausse (entre 14 centimes et 2,69 euros de plus qu'au 31 décembre 2010). Et ils coûtent entre 75 et 93 euros en moyenne.

A noter que 226 forfaits sont dédiés spécifiquement aux jeunes sur le panel de 126 banques.

Stagnation des tarifs... en apparence

D'après le rapport, le tarif annuel moyen dit "GPA" (gammes de moyens de paiement) est resté stable entre décembre 2009 et juillet 2011 (+ 0,03%), ce qui représente une baisse en termes réels compte tenu de l'inflation constatée sur la période. Dans le détail, 60% des 126 établissements n'ont pas fait varier leur prix, 25% ont augmenté leurs tarifs et 15% les ont baissés.

"Le coût annuel minimum est passé à 0 euro en 2011, à l'initiative d'une banque nationale à réseau et de son agence à distance qui ont rendu gratuite leur formule de GPA. Le coût annuel maximum est resté stable à 72 euros. Il s'agit d'un tarif "atypique" pratiqué par une seule des banques du panel de 126 établissements, spécialisée en gestion de patrimoine, et de ce fait ayant une part de marché faible et une clientèle peu concernée par ce type d'offre", précise le rapport.

Cette faible hausse s'explique également par une logique marketing : les établissements savent que les tarifs faisant partie des gammes GPA sont scrutés. Ils font donc souvent des efforts sur les tarifs qui en font partie, quitte à gonfler d'autres services moins "voyants". Ce qui expliquerait également, le fait qu'il y ait autant de baisses que de hausses sur des services qui varient finalement peu d'une année sur l'autre.

Engagements des banques

Les établissements français s'étaient engagés fin 2010 à publier sur leur site internet le prix de dix prestations standards, parmi lesquelles figurent l'abonnement permettant de gérer ses comptes sur Internet, plusieurs offres de cartes de paiement, le retrait en euros d'un distributeur d'un autre établissement de la zone euro avec une carte de paiement international, les frais de prélèvement, les commissions d'intervention ou encore l'assurance perte ou vol des moyens de paiement.

Selon le rapport de l'observatoire, "80% des banques présentaient déjà au 5 juillet 2011 l'extrait standard des tarifs en tête de leur plaquette tarifaire PDF", alors que certains établissements ont encore jusqu'au 1er janvier 2012 pour le faire.

Le détail des services : les principales hausses et les baisses

Autre constat, sur la période observée, "autant de rubriques connaissent des baisses de tarifs que de hausses". Ainsi, pour la gestion de ses comptes sur Internet, le prix moyen facturé au client est de 8,48 euros par an, en baisse de 15%. Celui des alertes sur la situation du compte par SMS est de 26,61 euros par an, en recul de 8%.

Le virement Sepa ("Single euro payments aera") occasionnel externe dans la zone euro est lui facturé 0,01 euro (-83%) quand il est effectué sur Internet.

Des points noirs sont toutefois à signaler. Le coût des commissions d'intervention (liées aux problèmes de découverts) augmente de 0,7% à 8,29 euros par opération et celui des retraits en distributeur de billets dans un autre réseau bondit de 12,7% (0,81 euro pour le premier retrait payant).

Placé sous l'égide du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) et créé en 2011 pour suivre l'évolution des tarifs bancaires, l'observatoire est composé de représentants des établissements de crédit et des consommateurs ainsi que d'experts.

Réaction d'UFC-Que Choisir

Selon Maxime Chipoy, chargé de mission banques/assurances au sein de l'association UFC-Que Choisir, les hausses intervenues au niveau des cartes bancaires sont particulièrement mal venues. Et ce, parce que sont concernés  des services dont on ne peut se passer. Services qui touchent essentiellement les personnes les plus fragiles financièrement. De fait, les frais des cartes de paiement  à débit immédiat augmentent de 3% quand ceux des cartes à débit différé ne progressent que de 1,5%, soit moins que l'inflation.

"Il est scandaleux, par ailleurs, que les commission d'interventions poursuivent leur ascension. Une récente enquête d'UFC-Que Choisir a démontré que les traitements réalisés sur les comptes débiteurs coûtaient moins de un euro aux banques. or, celles-ci les facturent 8,30 euros. Pratique que la Cour de Cassation a récemment condamné en donnant raison à un utilisateur qui les contestaient", assure Maxime Chipoy.

Le commissaire européen Michel Barnier a indiqué ce lundi que les réponses des banques en matière de frais bancaires "ne l'impressionnaient" pas. Il travaille avec ses services à l'élaboration d'une nouvelle présentation des grilles tarifaires en vue d'améliorer la transparence des établissements bancaires européens. 

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