BeAM vise le leadership des imprimantes 3D pour l'industrie

Cette jeune société strasbourgeoise, créé en 2012, a annoncé une levée de fonds d'1 million d'euros auprès de cinq capitaines d'industrie renommés. BeAM veut s'imposer comme un acteur majeur dans l'impression 3D avec des applications en maintenance industrielle dans l'aéronautique, la défense ou l'énergie.

Etre le leader mondial des concepteurs de machines de fabrication additive par laser : telle est l'ambition de BeAM (Be Addictive Manufacturing), une jeune entreprise strasbourgeoise qui vient de lever 1 million d'euros pour accélérer son développement.

Cinq investisseurs privés apportent les capitaux à parts égales. Ils constitueront « board stratégique » complémentaire : Philippe Varin, ancien président du directoire de PSA, Emeric d'Arcimoles, conseiller auprès du président de Safran, Frédéric Sanchez, président du directoire du groupe d'ingénierie industrielle Fives, Hervé Guillou, PDG de DNCS et Maurice Bérenger, fondateur et dirigeant de la start-up Protip Medical.

L'apport de fonds servira essentiellement à accélérer la R&D

« Nos machines sont capables de produire des pièces entières, d'ajouter des fonctions sur des pièces existantes et d'intervenir dans des réparations », résume Emmanuel Laubriat, directeur général de BeAM.

Le principe est le suivant : le laser fond la pièce sur laquelle on apporte la matière. Une machine 5 axes lui confère ensuite la forme voulue. La réparation additive constitue l'application la plus mature de la technologie proposée par BeAM. Cette technologue est issue du Critt (Centre de transfert de technologies) Irepa Laser à Strasbourg, dont l'entreprise est une spin-off.

« Nous avons réussi la qualification auprès de Chromalloy et de Pratt & Whitney pour la réparation de pièces de turbopropulseurs. On a réparé 700 turbines. Certaines tournent à plus de 30.000 tours/minute », se réjouit Emmanuel Laubriat.

BeAM fait déjà partie du GIFAS, le syndicat des industriels de l'aéronautique et du spatial.

BeAM entend changer radicalement le business model de l'aéronautique et de toutes les industries dont le modèle économique repose sur des recettes récurrentes issues de la maintenance. Outre l'aéronautique, la technologie de fabrication additive de BeAM peut se transposer d'autres secteurs comme le spatial, la défense ou l'énergie.

« Les économies justifient d'aller très vite vers cette technologie », prévient Emmanuel Laubriat.
« Dans l'aéronautique, les pièces à réparer peuvent coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. On ne remet que 3% de la matière pour refaire une pièce à neuf ».

En Formule 1, autre niche technologique dans le viseur de BeAM, les imprimantes métalliques 3D métalliques par fusion au laser promettent une amélioration des performances des moteurs grâce à de nouvelles possibilités technologiques.

Une imprimante basée sur des technologies éprouvées

Les machines-outils conçues par le groupe Fives et celles, plus petites, conçues par Avantis Engineering (Grasse, Alpes-Maritimes) servent de base technique pour les imprimantes métalliques 3D de BeAM. La start-up strasbourgeoise y intègre la technologie CLAD (Construction additive par laser directe) développée par le Critt Irepa Laser. L'entreprise a démarré ses activités fin 2012, avec deux salariés. Elle compte actuellement huit collaborateurs. Les perspectives d'embauche s'établissent à 15 ou 20 salariés d'ici fin 2015. BeAM quittera en septembre 2015 l'incubateur strasbourgeois d'Illkirch-Graffenstaden, où elle est actuellement hébergée, afin de s'émanciper de la structure de recherche qui l'a accompagnée.

« Nous travaillons en éco-système avec des sous-traitants partenaires », explique Emmanuel Laubriat, qui entend s'appuyer sur les forces commerciales de Fives (40 vendeurs) pour soutenir la diffusion de ses imprimantes 3D.

Le chiffre d'affaires prévisionnel s'établit à 350.000 euros en 2014. L'activité générée par les ventes des premières machines doit se situer entre 2 et 5 millions d'euros en 2015. Jusqu'en 2018, porté par une expansion internationale, BeAM table sur un rythme de croissance de 50% par an.

« J'ai refusé tous les fonds corporate. Nos business angels apporteront autre chose que de l'argent », veut croire Emmanuel Laubriat, qui reconnaît avoir craint une fuite de la stratégie de son entreprise vers l'Allemagne voisine.

L'entreprise est aujourd'hui valorisée à hauteur de 5 millions d'euros.

« Sur le long terme, la question d'une alliance avec Fives est posée. Je ne veux pas m'enfermer dans une relation avec un industriel, mais j'aimerais que mon entreprise reste française », propose Emmanuel Laubriat.

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Commentaire 1
à écrit le 11/11/2015 à 3:15
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une technologie innovante 100% francais mais seulement 1 million d'euro malheureux... Les capitaines de l'industrie francaise ne sont plus ce qu'ils etaient.

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