Divalto se renforce dans la gestion de la relation client

L'éditeur strasbourgeois de progiciels de gestion intégrés crée une unité commerciale distincte dédiée au CRM mobile, et prévoit 50 % de croissance en quatre ans.
Bruno Lagadec, directeur général de Divalto (à gauche) et Thierry Meynlé, président de Divalto (à droite). Photo © Olivier Mirguet

Être le plus petit des grands, ou le plus grand des petits : tel est l'objectif de Thierry Meynle, président de Divalto. Cette société alsacienne, spécialisée dans l'édition de logiciels de gestion (ERP) pour PME-PMI, entre régulièrement en concurrence avec des "géants" tels que Sage ou Microsoft. Elle a fait de son ancrage local une pièce maîtresse dans sa stratégie.

"Être français est un avantage", observe Thierry Meynlé. "Les législations nationales, qui déterminent les paramètres de gestion des entreprises, fonctionnent comme des barrières à l'entrée sur les marchés internationaux. Nous avons renforcé nos structures pour devenir une PME dotée d'un management solide et d'un actionnariat diversifié, garants de notre pérennité. Faute de confiance, les petits acteurs n'ont plus le droit à la parole".

Deux LBO et une reprise réussie

Cet ancien ingénieur IBM, entré chez Divalto en 2001 en tant que directeur commercial et marketing, a orchestré la transmission de l'entreprise fondée en 1977 par Maurice Vallet, inventeur d'un système d'exploitation pour mini-ordinateurs. Deux LBO successifs, en 2006 et en 2009, lui ont permis de reprendre les deux tiers du capital, accompagné par quelques cadres. Le solde est détenu par le fonds parisien Pléiade Investissement. L'endettement est resté dans les limites raisonnables, à moins de 10 millions d'euros, et la croissance a été au rendez-vous. Avec la nouvelle équipe de direction, le chiffre d'affaires (19,6 millions d'euros en 2015) a été multiplié par trois en neuf ans. Prochain objectif : 30 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, annonce Thierry Meynlé.

Divalto vient d'effectuer un virage stratégique majeur en intégrant des activités d'édition dédiées à la gestion de la relation client, reprises en croissance externe. Acheté en décembre 2014 à la barre du tribunal, l'éditeur strasbourgeois SwingMobility (30 salariés) a apporté son savoir-faire dans le CRM (Customer Relationship Management) "de terrain", embarqué sur des terminaux mobiles et destiné aux forces de vente non sédentaires.

"Nous créons une business unit spécifique pour développer cette nouvelle activité. La cultures et les attentes des clients sont très différentes", observe Thierry Meynlé.

"C'est une ouverture formidable, parce que nous pourrons vendre notre CRM à des clients équipés d'un ERP fourni par Sage ou Microsoft", remarque Bruno Lagadec, directeur général de Divalto et responsable de la business unit "CRM".

Cette nouvelle activité représente déjà 4,6 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le groupe Divalto. Sur ce segment, consolidé par des équipes de développement dédiées, Thierry Meynlé attend 300% de croissance en trois ans.

"Nous comptons déjà 1.500 clients et 18.000 utilisateurs actifs", calcule Bruno Lagadec.

Une nouvelle approche mondiale

La croissance s'appuiera sur le recrutement de distributeurs partenaires en France et à l'international.

"Contrairement aux ERP, ce marché n'est pas affecté par des barrières nationales. Nous voulons une approche mondiale. La traduction de l'interface, déjà disponible en treize langues, ne posera plus aucun problème", annonce Bruno Lagadec.

Les progiciels sont basés sur une architecture 100% cloud. La nouvelle gamme apportée par SwingMobility est vendue à partir de 59 mois par utilisateur, après personnalisation ou adaptation à l'outil informatique du client.

Pour soutenir sa croissance, Divalto a établi ses équipes (200 salariés) dans un nouveau bâtiment de 2.500 mètres carrés acquis à Entzheim, en banlieue de Strasbourg. Les salariés, soumis à un mode de management collaboratif, évoluent dans un vaste openspace. Ce mode de management reste inhabituel en Alsace, où le secteur numérique très atomisé n'a pas permis l'émergence d'autres structures de taille comparable.

"Nous sommes à l'affût de croissances externes complémentaires. L'argent ne devrait pas poser de problèmes, parce que nos capacités d'endettement restent intactes et parce que notre partenaire, Pléiade, peut mettre la main à la poche", prévoit Thierry Meynlé.

Pas question, toutefois, d'intégrer des revendeurs en aval de l'activité d'édition. "Intégrer une machine à fabriquer du chiffre d'affaires n'aurait aucun sens", tranche Thierry Meynlé. Le modèle de distribution indirecte (300 revendeurs), qui permet à l'éditeur strasbourgeois de bénéficier d'une multitude de réseaux, de compétences et de connaissances locales, est sans doute un atout.

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