Acompte sur salaire : la startup Spayr lève 2,5 millions d'euros pour lutter contre le découvert

La startup bretonne Spayr déploie une solution permettant à un salarié d’éviter le découvert ou de couvrir une dépense imprévue, en bénéficiant d’un acompte sur salaire instantané et à la demande. Elle vient de finaliser une levée de fonds pour développer sa vision de la flexibilité salariale autour d’autres fonctionnalités liées aux RTT ou au 13e mois.
Gratuite pour les salariés et déployée sur les stores, l'appli mobile développée par Spayr, suit en temps réel le salaire gagné. Elle propose aux personnes faisant face à un imprévu pour lequel elles ne disposent pas de trésorerie, d'accéder, en cours de mois, à une fraction de cette rémunération déjà acquise.
Gratuite pour les salariés et déployée sur les stores, l'appli mobile développée par Spayr, suit en temps réel le salaire gagné. Elle propose aux personnes faisant face à un imprévu pour lequel elles ne disposent pas de trésorerie, d'accéder, en cours de mois, à une fraction de cette rémunération déjà acquise. (Crédits : Spayr)

Dans les pays anglo-saxons, les salariés sont habitués à la flexibilité du salaire. Ils peuvent choisir entre un paiement mensuel, bimensuel ou hebdomadaire. La jeune startup Spayr entend importer ce principe de salaire à la demande en France. Née en 2021 à La Trinité-sur-Mer dans le Morbihan, l'entreprise est désormais incubée à la Station F à Paris. Spayr propose aux ETI et aux grands comptes une solution de versement de salaire à la demande.

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 « Notre objectif est de quadrupler le nombre d'utilisateurs (120.000) d'ici la fin de l'année et de recruter 10 nouveaux collaborateurs », fait valoir Louis Ajacques, un des trois jeunes cofondateurs de Spayr.

Pour accélérer son déploiement, recruter et se déployer en Europe dès la mi-2024, la jeune pousse vient de lever 2,5 millions d'euros auprès de Blast.Club, une plateforme d'investissement développée par Anthony Bourbon, créateur de la marque de substituts de repas Feed, notamment. Spayr n'est pas la seule startup à se positionner sur le thème du pouvoir d'achat. En septembre 2022, Rosaly, autre Fintech parisienne, a levé 10 millions d'euros pour développer son système d'acompte sur salaire.

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Pour des salariés entre le Smic et le salaire médian

Concrètement, l'application mobile Spayr, gratuite pour les salariés et déployée sur les stores, suit en temps réel le salaire gagné. Elle propose aux personnes confrontées à des difficultés financières ou faisant face à un imprévu pour lequel elles ne disposent pas de trésorerie, d'accéder, en cours de mois, à une fraction de cette rémunération déjà acquise, 24 heures sur 24 et de manière instantanée.

« Spayr s'adresse particulièrement aux ETI et aux grands groupes dans des secteurs comme l'hôtellerie-restauration, la distribution, le retail, le BTP et la logistique, où les salaires oscillent entre le Smic (1.300 euros net) et le salaire médian à 1.950 euros », explique Louis Ajacques.

De nouvelles fonctionnalités

S'il est inscrit dans le Code du travail, le droit à l'acompte sur salaire est très peu utilisé, voire peu connu des salariés. Souvent inconfortable à réclamer, il est long à mettre en place et pas adapté à l'urgence.

« Pour les équipes des ressources humaines et de la comptabilité des entreprises, ce processus est aussi très chronophage. Automatisée, notre solution s'intègre au logiciel de paie de l'entreprise cliente, qui peut paramétrer un plafond de retrait » détaille Louis Ajacques.

Commercialisée selon deux modèles (à l'utilisation ou sous forfait mensuel), la solution mobilise en moyenne 5% de la masse salariale mensuelle. L'entreprise peut aussi se faire avancer les fonds par Spayr et rembourser à la fin du mois.

Développée sur une vision globale de rémunération flexible, Spayr souhaite, à terme, enrichir sa plateforme de nouvelles fonctionnalités engageant davantage le salarié. Demain, ce dernier pourrait racheter des RTT, mensualiser son 13e mois, toucher une partie de la part variable de sa rémunération.

Pour Louis Ajacques, « le Future of Work passe par de nouvelles pratiques, déjà concrétisées avec le télétravail en s'adaptant aux besoins de chacun ».

Sa plateforme couvre à ce jour 30.000 salariés d'une vingtaine d'entreprises, dont La Mère Poulard, Moodwork et Hotel F1, affirme Spayr sur son site Internet, pour une demande moyenne de 160 euros.

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