Rennes et Brest poursuivent à gauche, la droite fait tomber Lorient

Le PS, allié du parti écologiste EELV l’emporte à Rennes et Brest, Quimper vire à gauche, LREM ne s’enracine pas. L'abstention est massive.
Alors que 68,32% des électeurs ne se sont pas déplacés (46,6% en 2014), Nathalie Appéré, qui faisait front uni avec l'écologiste Matthieu Theurier (EELV), l'a emporté sur un score sans appel de 65,35% des voix, loin devant la candidate LREM Carole Gandon à 17,49% et le candidat divers droite Charles Compagnon à 17,15%.
Alors que 68,32% des électeurs ne se sont pas déplacés (46,6% en 2014), Nathalie Appéré, qui faisait front uni avec l'écologiste Matthieu Theurier (EELV), l'a emporté sur un score sans appel de 65,35% des voix, loin devant la candidate LREM Carole Gandon à 17,49% et le candidat divers droite Charles Compagnon à 17,15%. (Crédits : mairie de Rennes)

« Les électeurs rennais ont fait le choix d'une ville de respect, de cohésion, le choix d'une ville qui renforce sans cesse ses solidarités, accélère sa transition écologique et lutte toujours sans cesse pour défendre l'emploi » : souriante, la maire sortante PS Nathalie Appéré a eu, hier soir, le triomphe modeste dans un contexte inédit d'abstention massive. Alors que 68,32% des électeurs ne se sont pas déplacés (46,6% en 2014), Nathalie Appéré, qui faisait front uni avec l'écologiste Matthieu Theurier (EELV), l'a emporté sur un score sans appel de 65,35% des voix, loin devant la candidate LREM Carole Gandon à 17,49% et le candidat divers droite Charles Compagnon à 17,15%.

Si la vague verte existe en Bretagne, elle est l'alliée du PS : à Rennes comme à Brest, les favoris des sondages l'ont emporté sans surprise et sans difficulté. Dans la capitale bretonne, Nathalie Appéré et ses colistiers se sont présentés sous la bannière d'une « gauche sociale et écologiste ». La liste « Pour Rennes » souhaite tester à l'échelle d'un quartier un revenu minimum garanti et approfondir « la démocratie locale et la participation citoyenne » afin d'impliquer les habitants dans la concertation immobilière ou la tarification des transports. Les moins de 26 ans se verront accorder une réduction de 25%, ajustable en cours de mandat jusqu'à une éventuelle gratuité totale. Leur programme commun évoque aussi des tarifs sociaux internet et la construction de 1.800 logements par an dont 25% en accès social. Sur le front de l'emploi, de l'insertion et du développement économique, un plan d'urgence aux PME sera mis en place, avec un bonus pour les plus vertueuses écologiquement.

Rennes se voit enfin en territoire zéro pesticide de synthèse en 2025 et, pour contrer une violence montante, Nathalie Appéré défend l'idée (qui n'est pas celle de ses alliés) d'une brigade nocturne dotée de tasers.

« Notre ville est aujourd'hui à l'avant-poste, au niveau national, d'une force sociale écologiste sur laquelle il faudra compter » s'est félicitée Nathalie Appéré, saluant au passage les victoires « de la gauche bretonne à Brest, Quimper, Morlaix et Saint-Brieuc ».

Échec de la gauche à Lorient, LREM en rade

Dans la métropole brestoise, le maire sortant PS François Cuillandre s'était allié entre les deux tours avec la liste écologiste de Ronan Pichon : il l'a emporté pour la quatrième fois avec 49,69 % des voix, devant l'ancienne préfète DVD Bernadette Malgorn à 36,41%. L'ex-PS passé à LREM Marc Coatanea ne recueille que 13,89% des suffrages.

À Brest, où François Cuillandre promet de poursuivre la transformation de la ville au plan de l'urbanisme et la voie de la transition écologique et de créer un crédit municipal, on a voté un tout petit peu plus qu'à Rennes : 31,96 % des électeurs se sont déplacés, mais avec moins de 50% des voix, François Cuillandre est élu par 15% des électeurs. « J'aurais préféré symboliquement qu'on dépasse la barre des 50%, la faiblesse du taux de participation interroge quand même dans les grandes villes » a regretté le maire élu.

Sur le territoire breton, l'élection présentait des enjeux pour la gauche dans plusieurs autres villes : comme Saint-Brieuc et Morlaix, Quimper est tombée hier soir.  Le maire sortant Ludovic Jolivet (Agir, centre droit) a été devancé par la conseillère départementale socialiste Isabelle Assih (PS-PCF-PRG) qui a obtenu 51,24 % des voix. Elle devient la première femme maire de Quimper.

Le gros coup de tonnerre provient de Lorient. Ce bastion socialiste depuis plus de 55 ans et fief du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a été emporté par le candidat divers droite Fabrice Loher à la faveur d'une quadrangulaire et d'une gauche divisée. Il est arrivé en tête avec 35,34% des voix, devant le candidat écologiste Damien Girard (32,83%), vainqueur du premier tour avec une liste PS-PCF-EELV. L'autre candidat de gauche, Bruno Blanchard (DVG), adjoint à l'urbanisme soutenu par le maire sortant Norbert Métairie s'est classé troisième avec 19,55% des voix. Pour Laurent Tonnerre, le candidat LREM, c'est un coup de Trafalgar : malgré le soutien de Jean-Yves Le Drian, l'adjoint à l'Environnement arrive quatrième avec 12,27%. Pas bon non plus pour l'image de son mentor, potentiel premier ministrable.

Sur le territoire breton, le parti présidentiel reste peu ancré et n'a pas réussi à placer de candidats à la tête d'une ville importante.

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Commentaires 2
à écrit le 29/06/2020 à 11:29
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Avec plus de 60% d'abstentions, la Maire PS de RENNES peut effectivement avoiur le triomphe modeste. Le jour où cette ville bourgeoise sera fatiguée d'être comme Grenoble un bastion d'insécurité (ZUP SUD, Villejean, le Blosne etc...) ils se déplacero...

le 29/06/2020 à 15:08
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Idem Brest, la prime au sortant et le choix entre la peste, le choléra sur fond de COVID dont on observe que nos politiques ne respectent même pas la distance de sécurité. Bref, qui dirige la France?

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