Frank Supplisson  : « Safran est le bienvenu à Montargis  ! »

Le 28 février dernier, le DG de Safran, Philippe Petitcolin, a regretté d'être empêché par des tracasseries administratives de créer deux nouvelles usines en France. Le président de l'agglomération montargoise, Frank Supplisson, ancien directeur de cabinet d'Éric Besson au ministère de l'industrie, se dit prêt à accueillir l'une de ces unités et promet de mettre « l'esprit commando » du territoire du Loiret au service du géant de l'aéronautique.
Frank Supplisson, Maire-Adjoint de Montargis et VP de l’Agglomération montargoise.
Frank Supplisson, Maire-Adjoint de Montargis et VP de l’Agglomération montargoise. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Où en êtes-vous dans vos démarches avec Safran ?

FRANCK SUPPLISSON - Dès le lendemain de la sortie exprimée par Philippe Petitcolin, nous lui avons fait savoir que l'agglomération montargoise se portait volontaire avec enthousiasme pour accueillir l'un des deux futurs sites de Safran. L'enjeu est majeur puisque 300 emplois seront créés sur chacun d'eux.

Depuis, tous les jours, nous adressons des éléments de travail au groupe pour démontrer le bien-fondé de notre candidature, notamment en termes de terrain proposé et de formation du personnel sur notre territoire. Surtout, nous lui exprimons clairement le fait que ce n'est pas compliqué de s'implanter à Montargis et, qu'au contraire, toutes les facilités possibles seront mises en place pour accueillir Safran.

Reste que nous avons aussi bien conscience que ce type de décision, qui engage l'avenir du groupe aéronautique, ne peut se prendre trop hâtivement. Ça ne fait qu'une semaine que nous nous sommes positionnés. En tout cas, Montargis se tient prêt.

Dans quelle mesure, le Montargois est-il si favorable à l'implantation des entreprises ?

Pour plusieurs raisons majeures, l'agglomération de dix communes que je préside depuis 2018 est en pointe sur le sujet. Sur le fond, notre territoire regroupe des élus qui sont déterminés à lever les obstacles de tous ordres, mais surtout administratifs évoqués par Philippe Petitcolin : il s'agit d'un leitmotiv pour nous.

Nous travaillons ainsi main dans la main avec les fonctionnaires d'état et territoriaux pour faire avancer le développement économique dans le Montargois. Cet esprit commando s'est illustré en 2014 avec l'implantation d'un site d'Industrie Carterie Trochetti (ICT). En 18 mois, avec l'appui du sous-préfet du Loiret qui nous a aidé à lever les lourdeurs administratives, cette usine de papier est sortie de terre et a été opérationnelle pour ses 200 salariés. Une prouesse rare dans l'Hexagone pour un site de cette taille !

Concrètement, que proposez-vous à Safran ?

En premier lieu, l'agglomération mettra gratuitement à disposition du groupe un terrain compris entre 10 et 40 hectares à Montargis le long des embranchements autoroutiers. Notre plateau de formation technique, spécialisé dans la maintenance et l'usinage industriels, permettra par ailleurs d'assurer un sourcing local de qualité pour le recrutement des futurs employés de Safran. Enfin, à côté des facilités d'ingénierie industrielle que nous mettons en œuvre, notre territoire est également attractif sur le plan de la fiscalité des entreprises, la plus basse de la région Centre Val de Loire.

Quels sont les autres atouts du Montargois pour emporter une décision favorable ?

Sur un plan industriel, l'agglomération concentre déjà un pôle de pointe spécialisé dans l'aéronautique avec Aperam, le leader de l'acier pour cette industrie, ou encore - et JSM Perrin. L'arrivée de Safran fait donc du sens dans ce contexte, tant en termes de synergies que de sous-traitance.

Les aspects logistiques sont également très favorables à Montargis, desservi par trois autoroutes et situé seulement à 1 heure de la Capitale. Avec 26 trains quotidiens et un raccordement au RER, 10.000 personnes vont travailler tous les jours à Paris. De facto, nous appartenons à la grande région parisienne. Un dernier point n'est pas neutre pour une future implantation : la qualité de vie avec un prix des loyers et de l'immobilier très attractif.

Sur le fond, les critiques exprimées par Philippe Petitcolin sont-elles fondées ?

Il existe deux catégories de territoires en France concernant le tissu industriel. Ceux dont les élus se battent pour faire avancer les dossiers et faciliter au maximum le développement économique. A contrario, dans d'autres, ce sont les fonctionnaires qui ont pris la main, blocages de tous ordres à la clé. Dans le cadre de mes fonctions au ministère, mais aussi en tant qu'entrepreneur (Frank Supplisson a relancé le groupe sidérurgique Akers à Thionville en 2017, Ndlr), j'ai pu régulièrement constater cette dichotomie sur le terrain. À Montargis, nous nous situons clairement dans le premier cas de figure.

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Commentaire 1
à écrit le 08/03/2019 à 19:31
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Etonnant de choisir de dire que M. Supplisson est entrepreneur en tant que responsable de "la relance du groupe Akers". Sauf erreur, la reprise a échoué. Tout comme le redressement d'Ascoval par M. Supplisson a également échoué. Que ce soit une perso...

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