Didier Kling : « Paris Expo Porte de Versailles, le plus grand centre de congrès d'Europe »

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Paris Ile-de-France, Didier Kling, a inauguré, ce mercredi 22 novembre, un nouveau pavillon porte de Versailles : le Paris Convention Centre. Son objectif : renforcer l'attractivité de la place de Paris en matière de congrès et d'expositions.
Didier Kling, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Paris Ile-de-France

LA TRIBUNE - Quelles sont vos ambitions pour le Grand Paris avec ce nouveau hall 7 ?

DIDIER KLING - Paris occupe déjà la place de leader européen voire mondial dans ce domaine. Avec une salle plénière de 5 200 places - le plus grand centre de congrès d'Europe - directement connectée à 44 000 m² d'exposition (sur un total de 222 000 m² de Paris Expo Porte de Versailles), nous avons l'ambition de préserver cette place et même de la conforter. 
C'est exceptionnel d'avoir un tel équipement ! Souvent ces infrastructures sont à la frontière de la ville, alors qu'ici porte de Versailles, en pleine ville, nous pouvons attirer plus facilement le grand public. C'est très important en termes de retombées et notre action participe totalement à l'attractivité internationale du Grand Paris.

Une concession a été attribuée par la ville de Paris pour soixante ans à Viparis dont nous sommes coactionnaires avec le groupe immobilier Unibail-Rodamco. Nous nous sommes engagés à réaliser des travaux considérables, à savoir 500 millions d'euros sans aucune subvention publique, étalés sur dix ans. Rénover et moderniser le site, cela permettra non seulement de garder la clientèle des exposants qui auraient pu être tentés par d'autres villes comme Milan ou Francfort mais surtout d'attirer de nouveaux exposants. Cela nous permet déjà de capter de grands congrès internationaux, comme le congrès européen de la cardiologie qui attend 33 000 participants en 2019 et qui quitte Barcelone. Enfin on se réjouit que les halls 1 et 4 de la Porte de Versailles soient des sites olympiques en 2024 : c'est une vitrine extraordinaire et il faut être prêt !


Concrètement, à quoi ressemblera ce nouveau pavillon ?

Ce sera la première salle de congrès située au-dessus d'un parc d'expositions. Après avoir commandé des études, nous avons changé notre approche : la salle des congrès ne sera plus en sous-sol mais sur le toit de l'immeuble. Elle sera en outre entièrement configurable avec un jeu de cloisons et soixante salles annexes.
Le toit peut également être ouvert et le ciel admiré s'il fait beau ! De même, si un participant sort de la salle pour prendre un café, il peut profiter de la terrasse et admirer la vue sur Paris. Et, puisque la salle n'est pas inclinée, pour que tout le monde puisse voir les intervenants sur la scène, nous avons installé des systèmes d'écrans dans la salle.

Plus généralement, que représente l'ensemble de vos infrastructures en termes de visiteurs et de flux économiques et financiers ?


En 2016, nous avons accueilli plus 10 millions de visiteurs sur l'ensemble de nos sites (sur les 12,7 millions accueillis en Île-de-France), ce qui représente, peu ou prou, la population de l'Île-de-France. Paris Île-de-France accueille chaque année plus de 400 salons et plus de 1 000 congrès. 100 000 entreprises viennent exposer à Paris Ile-de-France et réalisent ainsi 20 milliards d'euros par an de CA. Viparis représente environ 85 % de ce marché. Quant aux retombées directes (organisation) et indirectes (hôtellerie, restauration, loisirs...) générées par les congrès et salons, cela représente près de 5,2 milliards d'euros pour le territoire.

Des inquiétudes s'étaient exprimées après les attentats de 2015, mais la baisse a déjà été rattrapée début 2017 au regard des premiers chiffres. La croissance est repartie. Avec dix des principaux sites d'expositions gérées par Viparis, (représentant plus de 80 % des 700 000 m² de surface dédiée en Île-de-France), nous pouvons faire encore mieux. Paris est une ville magique. Dès qu'un touriste pense à notre capitale, ses yeux pétillent. Il nous faut donc conjuguer l'image romantique du Pont Neuf et l'innovation technologique de ces salons.

Justement, comment avez-vous monté cette opération avec Unibail-Rodamco ?


En 2008, chacun de nous avait cinq sites. Nous nous sommes donc rassemblés pour offrir une palette plus large. Nous sommes certes dominants sur le territoire francilien, mais nous avons été entendus par l'Autorité de la concurrence. Celle-ci a considéré que c'était une entente vertueuse face à la concurrence européenne et internationale. Elle nous a néanmoins posé deux conditions : que nous nous engagions à continuer à construire et que nous veillions à ce que notre filiale Comexposium, organisatrice de salons, n'ait pas de conditions tarifaires privilégiées.



Comment envisagez-vous votre avenir dans la reconfiguration de la porte Maillot ?

Actuellement, il y a des travaux pour le prolongement d'Eole, sans oublier le tram qui va bientôt arriver. Un véritable hub de transport est en plein chantier. Dès que le terre-plein central va disparaître, peut-être que la question d'un bâtiment, avec une vue sur l'arc de Triomphe, la Défense et le bois de Boulogne, se posera pour renforcer notre offre... 


Propos recueillis par César Armand,
correspondant Grand Paris/Île-de-France pour La Tribune

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