Un équipe de France de la haute-administration. Tout le gouvernement ou presque était réuni à l'Elysée ce 25 juillet à 10 heures. Autour de sa Première ministre, le président Macron avait convoqué 12 ministres, le préfet de Paris, le préfet de région Marc Guillaume, le nouveau préfet de police Laurent Nuñez, le délégué interministériel et préfet Michel Cadot, le secrétaire général à la Sécurité et à la Défense nationale Stéphane Bouillon et le triple champion olympique Tony Estanguet.
A deux ans de l'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques, Emmanuel Macron voulait « faire le point sur la mobilisation des services de l'État dans la perspective du plus grand événement sportif international », explique-t-on à l'Elysée. A cette occasion, le chef de l'Etat est notamment revenu sur « la maîtrise du budget ».
Sont directement visés les 8,3 milliards d'euros, que gèrent la Solideo, l'établissement public chargé de réaliser les nouveaux bâtiments comme le Village des Athlètes, ainsi que le Comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO), que préside Tony Estanguet.
17 millions d'euros supplémentaires pour les ouvrages olympiques
A cet égard, il a évoqué le budget de la Solideo, chargé en plus de réhabiliter les équipements sportifs existants.
Le budget de 4,3 milliards d'euros - à horizon 2024 - est « globalement tenu », avec « une très bonne prévisibilité des dépenses », a fait savoir l'Elysée. A la subvention de 933 millions d'euros de l'Etat, 17 millions « supplémentaires » vont venir s'ajouter, mais la présidence de la République insiste sur « le sérieux des prévisions et de l'enveloppe budgétaire ».
« Les Jeux doivent financer les Jeux »
S'agissant du budget du Comité d'organisation des Jeux olympiques, les 4 milliards d'euros doivent toujours être « intégralement financés par des recettes privées » (billetterie, partenariats), martèle l'Elysée.
« L'Etat est garant de l'intégralité du budget, mais les Jeux doivent financer les jeux », souligne-t-on au cabinet du chef de l'Etat.
Autrement dit, en réponse au rapport du comité d'audit et de celui de la Cour des Comptes qui pointent des « zones de fragilité », « des risques de recettes incertaines voire menacées », le Château appelle à « corriger ces écarts » tout en étant « serein dans la capacité » des équipes à faire face.
Des discussions en cours avec le CIO pour réduire les contraintes
En matière de maîtrise des dépenses, le COJO a en effet deux leviers : les dépenses non-contraintes - « que l'on soit meilleur pour faire aussi bien dans un budget limité » - et les dépenses contraintes par la Comité international olympique (CIO). Par exemple: la réservation à l'avance d'infrastructures sportives qui bloque la rentrée de recettes.
« Les discussions sont en cours pour réduire ce type de contraintes », affirme l'Elysée, d'autant que le président Macron devait aussi s'entretenir aujourd'hui avec le président du CIO Thomas Bach.
Le COJO est également appelé à « accroître ses recettes » via trois leviers : les ressources de billetterie - un chantier qui va être « rouvert » -, les recettes de partenariat - l'Elysée témoigne d'un « sentiment de confiance assez fort » pour les entreprises sponsors - et la recette d'un milliard deux cent millions d'euros du Comité international olympique (CIO).
« La discussion sera menée dans les prochains mois », assure l'équipe du chef de l'Etat.
La réserve pour aléas entamée
Enfin, la réserve pour aléas de 315 millions d'euros, affectée depuis 2016, sera entamée. « Il n'est pas anormal qu'on puisse en mobiliser une part même réduite », déclare le Château. Il n'est pas question en revanche de « mobiliser les contribuables ». Dans tous les cas, « le budget des JO sera tenu », conclut-on.
Une réunion transports avec la ville de Paris et la région Île-de-France à la rentrée
L'entourage d'Emmanuel Macron annonce par ailleurs qu'une réunion aura lieu à la rentrée avec « les exécutifs locaux les plus concernés ». Dans un communiqué intitulé « Pas de collectivités, pas de Jeux » et publié le 22 juillet, la ville de Paris et la région Île-de-France déplorent en effet ne pas avoir été « associés à cette initiative ».
« Même si un tel fonctionnement en deux temps est rarement source d'efficacité, il prend enfin acte que rien ne pourra se faire sans les collectivités territoriales, dont Paris, signataire du contrat de Ville-Hôte, et la Région Ile-de-France », écrivent Anne Hidalgo et Valérie Pécresse.
Pour l'organisation des Jeux comme pour le reste, l'État a tout à gagner à faire preuve de considération à l'égard des villes, des métropoles, des départements et des régions », disent-elles encore.
En réponse, l'Elysée explique que « le sujet des transports sera un point important de l'ordre du jour », et notamment celui de la préservation des « conditions de desserte habituelles des Parisiens et des Franciliens ».
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