Municipales : Villani veut intégrer plus de vingt communes limitrophes à Paris

S'il est élu maire de Paris, le candidat dissident d'En Marche créera une "structure de concertation" pour agrandir la capitale d'ici à 2030.
César Armand
(Crédits : BENOIT TESSIER)

[article publié le 10 février à 12h06, mis à jour à 15h43 avec la réaction d'un président d'établissement public territorial]

"Agrandir" Paris. Depuis près d'un an, le candidat dissident de la République en marche dans la capitale, Cédric Villani, fait campagne en pensant à l'échelle du Grand Paris. Hier, dans le Journal du Dimanche, le député de l'Essonne s'est déclaré pour "l'instauration d'une seule et même entité administrative et politique" : le "Nouveau Paris".

Cent soixante ans après l'intégration de Belleville, Charonne, Auteuil ou Montmartre à Paris, Cédric Villani dit penser aux 22 communes limitrophes de Paris situées le long du périphérique, qui doivent "devenir de nouveaux arrondissements". Et même 29 "si l'on compte les communes frontalières des bois de Boulogne et de Vincennes". S'agit-il de remplacer l'actuelle Métropole, qui rassemble déjà 131 communes ? "Je suis persuadé qu'un jour le Nouveau Paris s'étendra sur l'ensemble de la petite couronne", répond-il.

Une "structure de concertation" pour les intégrer dans la décennie

D'après lui, s'ils ne souhaitent pas "venir se mettre sous la tutelle parisienne", les maires des communes voisines "admettent que l'agrandissement de Paris va dans le sens de l'Histoire". En cas de victoire, le candidat à Paris créera une "structure de concertation"  pour intégrer lesdites communes "dans la décennie 2020-2030". Le Forum métropolitain du Grand Paris, qui regroupe déjà la Région, la Métropole, les départements, les onze établissements publics territoriaux (EPT) et près de 140 communes, pourrait servir de cadre, confirme-t-on dans l'entourage du candidat.

Dans le même temps, à la veille d'une concertation conduite par l'exécutif, Cédric Villani se prononce, comme le candidat Macron, pour "un nécessaire effacement des départements de la petite couronne". Sollicités, les présidents de ces derniers ne répondent pas, mais il y a fort à parier qu'ils s'opposeront à leur disparition. Le marcheur dissident "prône" aussi la possibilité pour les onze EPT qui composent la Métropole "de se transformer en communes".

"Il est venu me voir à Nogent, mais je lui ai expliqué que la centralité était déjà partagée entre Paris et la banlieue", témoigne auprès de La Tribune Jacques Martin, président du territoire Paris Est-Marne-et-Bois. "Il veut se distinguer, il veut faire parler de lui, mais qu'il soit un peu plus sérieux !"

Un plan local d'urbanisme "commun"

Sur le fond, Cédric Villani veut se servir du "Nouveau Paris" pour résoudre la crise du logement, et ce via le vote un plan local d'urbanisme "commun". "On passera ainsi de 2,2 à 3,3 millions d'habitants, de 105 à 182 kilomètres carrés, et donc d'une densité de 20.700 à 18.000 ­habitants au kilomètre carré", estime-t-il. "Si ce Nouveau Paris avait la même densité que Paris ­intra-muros, on y logerait 470.000 ­habitants ".

Son directeur de campagne, Baptiste Fournier, infirme à La Tribune que le PLU "commun" viendrait se substituer aux plans locaux d'urbanisme intercommunaux (PLUi) des onze EPT de la Métropole ainsi qu'au schéma de cohérence territoriale (SCoT) de ladite métropole. Prescriptif, le SCoT est pensé comme le "cadre de référence" pour tous les documents de planification métropolitains : plan métropolitain pour l'habitat et l'hébergement (PMHH), le plan climat air énergie métropolitain (PCAEM) et le schéma d'aménagement numérique.

Un plan d'investissement de 300 millions d'euros

Le candidat aux élections municipales propose en outre un plan d'investissement "à hauteur de 300 millions d'euros" sur la mandature et financé sur le budget de la mairie de Paris. Objectif : co-investir dans des crèches, des équipements sportifs, des logements... "On ne se ­contentera pas des transferts issus de la ­péréquation, on financera des projets auxquels on aura réfléchi ensemble", déclare Cédric Villani.

Il en oublierait presque les dizaines de millions d'euros investis par la Métropole ou le fonds annuel de solidarité interdépartemental d'investissement doté de 150 millions d'euros lancé par les sept départements franciliens en octobre 2018. "Ce sera un fonds dédié aux communes limitrophes", insiste son entourage.

Avant tout big bang institutionnel, il faudra toutefois réviser les lois existantes. Son directeur de campagne Baptiste Fournier évoque, lui, le projet de loi de décentralisation, déconcentration, différenciation, qui, selon les sources, devrait être présenté en Conseil des ministres entre l'été et janvier 2021.

César Armand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 19
à écrit le 11/02/2020 à 12:24
Signaler
La densité de population de Paris intra muros est une des plus importantes au monde avec plus de 21 000 habitants par km2. À titre de comparaison, celles de Tokyo et de Hong Kong ne dépassent pas les 6500 habitants / km2. Cette densité vient de son...

le 11/02/2020 à 19:40
Signaler
oh, un commentaire intelligent, merci!

à écrit le 11/02/2020 à 11:29
Signaler
Un mélange d'insoumis et de docteur sinoque Un Scaramouche de la politique Un pantin du BTP Un urbaniste aux petits pieds qui méprise encore le cadre de vie de la population. il fera 3% puis retournera dans son monde de chiffres dénué ...

à écrit le 11/02/2020 à 8:53
Signaler
C est la logique historique... et en finir avec cette frontière absurde du périphérique.En Asie ça fait bien longtemps qu ils l'auraient recouverts partout ou c'était possible... Ceci étant dit c'est pas le Maire de Paris qui peut décider cela seul ...

à écrit le 11/02/2020 à 3:34
Signaler
Comment, lorsqu'on est sense, croire a toutes ces salades ? C'est une ineptie totale de concentrer a ce point les activites et populations dans un espace deja tres contraint. La prochaine crue centennale fera bcp de degats.

le 11/02/2020 à 18:34
Signaler
Cédric Villani est médaille Fields. Il pense très vite et très bien. Autant dire qu'il ne sera jamais élu par la majorité des Français... Ceux-ci préfèrent un discours plus simple...voir simpliste.

à écrit le 10/02/2020 à 22:22
Signaler
Non Merci Mr Villani ! Vous comme Mme Hidalgo et comme Delanoé avant elle mépriseez les banlieusards. Pas de problème pour fermer les voies sur berges et emm.....er tous ces loqueteux qui n'ont pas de quoi s'acheter un logement intra-muros mais doi...

à écrit le 10/02/2020 à 19:54
Signaler
Dans un an, il annoncera sa candidature aux présidentielles. Il fait sa campagnes sur le dos des contribuables et sans considération pour ses électeurs. Il n'a toujours pas démissionné de son mandat de député dont il touche l'argent.

à écrit le 10/02/2020 à 18:26
Signaler
stop aux centralisme parisien en premier avoir une vision pour les régions pas les région signe hollande et valls qui y a t'il de commun entre la champagne et l'alsace ou entre Montpelier et Toulouse si ce n'est une des plus grosse absurdité

à écrit le 10/02/2020 à 17:54
Signaler
C'est la seule solution pour gérer cette ville avec un minimum d'harmonie. La ville la plus riche de France est en effet entourée des communes les plus pauvres avec des habitants qui se fichent de la capitale et on en voit les consèquences (saleté, ...

à écrit le 10/02/2020 à 17:10
Signaler
Pourquoi des informations régionales dans un média national ?

le 11/02/2020 à 1:02
Signaler
On n'a plus le droit de faire des articles sur Airbus à Toulouse, sur le marché de Noël de Strasbourg ou sur les docks à Marseille non plus ? Si on enlève à la France ses régions, il ne va plus rester grand chose...

à écrit le 10/02/2020 à 16:40
Signaler
Pourquoi s'arrêter à si peu, il faut intégrer à paris tous les départements y compris ceux d'outre-mer.

à écrit le 10/02/2020 à 16:05
Signaler
Pourquoi pas , mais pour en faire quoi ? Small is beautiful . C'est la réalité loin des maths

à écrit le 10/02/2020 à 15:37
Signaler
N'importe quoi. Ces candidats deviennent de plus en plus pathétiques.

à écrit le 10/02/2020 à 14:55
Signaler
Réorganisation de la région parisienne en 1964. L'ambition de Paul Delouvrier est d'imposer le district de la région de Paris (institué en 1961, il regroupe Paris et la Seine, la Seine-et-Oise et la Seine-et-Marne) comme l'institution phare des po...

le 10/02/2020 à 16:13
Signaler
Plus tard, le Très (Très) Grand Paris phagocytera les autres départements en bordure du Grand Paris. J'avais souvenir que mon père était immatriculé 75 même habitant à Vitry s/Seine (arrivés en 1960 depuis Paris, chambre de bonne devenue trop petite...

à écrit le 10/02/2020 à 14:13
Signaler
ah ah, bon courage!

à écrit le 10/02/2020 à 14:00
Signaler
Cet expulsé d'un parti inexistant a la même passion que son préfet général macroniste: faire disparaître la Nation France pour en faire une start-up a la recherche de financement!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.