Tourisme et patrimoine : l'Occitanie en quête de sens

Partenaire fondateur de The Village, la Région Occitanie, présidée par Carole Delga, écrit un nouveau "storytelling" autour des lieux de son patrimoine
(Crédits : DR)

Saint-Bertrand-de-Comminges peut témoigner des bienfaits des labels touristiques. Avec sa cathédrale classée au patrimoine mondial de l'Unesco comme figure de proue, l'ancienne colonie romaine, peuplée de 250 habitants, enregistre une affluence de 80.000 visiteurs par an. C'est pour vanter la puissance de cette culture patrimoniale que la Région Occitanie s'est associée à The Village 2019.

Depuis deux ans, la collectivité s'active pour étendre la démarche Grands Sites Occitanie/Sud de France, née dans l'ex-Midi-Pyrénées en 2015. Cette « collection » compte désormais 40 territoires labellisés qui, à ce titre, bénéficient de l'appui du Conseil régional : investissements touristiques, études stratégiques, plans d'actions pour les offices du tourisme, campagnes de communication et de promotion, etc. Selon les derniers relevés, le taux de notoriété des sites labellisés aurait progressé de 43 à 86 % en quelques années.

Mais pour la présidente de Région, Carole Delga, l'ambition du label dépasse le rôle de boosteur du développement touristique :

« La philosophie des Grands Sites Occitanie est de rendre aux habitants la fierté de leur patrimoine, afin qu'ils en soient les ambassadeurs. Nous sommes dépositaires d'une identité généreuse qui crée du lien. Être ambassadeur, c'est partager ce territoire dans une époque inquiétante, entre mondialisation échevelée et crise climatique. »

Un récit positif et collectif

Plus précisément, la Région Occitanie ambitionne d'intégrer le top 10 des destinations européennes d'ici 2021. Elle se situe à ce jour au 11e rang avec quatre millions de nuitées marchandes : la progression escomptée nécessitera de gagner au moins un million de nuitées supplémentaires.

Pour cela, elle s'est dotée d'un plan d'actions de 200 millions d'euros en 2017, auquel s'est rajouté un fonds d'intervention de 100 millions d'euros mis en place en 2018 avec la Banque européenne d'investissement (BEI) et ciblant les projets touristiques publics ou privés à vocation économique. Mais cette stratégie ultra-volontariste a pu susciter des critiques. En août dernier, un collectif formé d'universitaires, d'économistes et d'artistes a publié une lettre ouverte qualifiant de « climaticide » la stratégie suivie en Occitanie.

« Il s'agit au contraire de promouvoir un tourisme raisonné, sans surfréquentation et qui s'inscrit dans une démarche de développement durable. Je rappelle que notre label inclut des lieux patrimoniaux, mais aussi des sites naturels comme le Massif du Canigou dans les Pyrénées-Orientales, ou le plateau de l'Aubrac en Aveyron », répond Carole Delga.

Laquelle insiste sur la nécessité de « créer un récit d'engagement positif et collectif » autour du patrimoine. Ainsi l'Occitanie a-t-elle versé, en avril, une aide exceptionnelle de 1,5 million d'euros pour s'associer au chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. Face aux opposants l'accusant de sortir de son rôle, Carole Delga positive à nouveau :

« L'Aude a connu des inondations historiques en 2018 et des pompiers venus de Paris ont participé aux secours. J'ai trouvé logique qu'il y ait réciprocité. Je trouve normal d'être aux côtés de notre pays car je crois à cette citation de Victor Hugo : "L'architecture est le patrimoine de l'humanité." »

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Commentaire 1
à écrit le 12/09/2019 à 16:19
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""L'architecture est le patrimoine de l'humanité." " Ben on aura pas laissé grand chose ces 30 dernières années ! Si ce n'est ces hideuses zones commerciales aux abords des villes... Par contre on l'aura bien démoli.

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