« Les sociétés privées s'impliquent dans "Lille is French Tech" »

Mongi Zidi, président du PRN (Pôle régional numérique) et PDG de la société Archimed, prend la présidence du Comité d'orientation stratégique de « Lille is French Tech ». Cette nomination marque le passage de témoin entre les acteurs du public à l'origine de la candidature French Tech et les acteurs du privé bien décidés à s'impliquer dans l'accompagnement des futures pépites IT du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.
Mongi Zidi, président du Comité d'orientation stratégique de la French Tech du Grand Nord.

LA TRIBUNE - Le dossier de candidature de Lille au label de la French Tech péchait par le relatif manque d'implication des acteurs du privé et d'entrepreneurs de renom international. En quoi la constitution du Comité d'orientation stratégique de « Lille is French Tech » change-t-il la donne ?

MONGI ZIDI - Ce comité a pour mission d'établir la feuille de route qui permettra à notre territoire de faire émerger les pépites IT de demain grâce au label « Lille is French Tech ». Ses membres sont tous des dirigeants d'entreprises.

Peu présents lors du montage du dossier de candidature à la French Tech, les acteurs du privé se sont depuis mobilisés sous l'impulsion de Frédéric Motte, président du Medef Nord-Pas-de-Calais, et de Philippe Hourdain, le président de la CCI Grand Lille. Les directions régionales de GDF, d'ERDF et d'Orange s'impliquent dans cette aventure. Elles sont toutes les trois membres du comité.

Nous avons également la présence d'accélérateurs comme Sparkling Partners, Mobivia et Tektos en plus de celles de plusieurs entreprises de la filière numérique. Sont aussi présents des groupes du BTP comme Rabot Dutilleul ou de la grande distribution comme Auchan et La Redoute.

Même si la feuille de route n'est pas encore écrite, pouvez-vous nous dire quelles sont les premières actions que vous allez lancer ?

Avec l'aide de Bpifrance, des clusters, des pôles de compétitivité et des pôles d'excellence du numérique de la région, nous allons identifier les entreprises à fort potentiel d'innovation numérique.

Nous envisageons de faire ensuite appel à des laboratoires pour les diagnostiquer et voir quelles structures d'accompagnement mettre en place pour les aider à se doter d'une politique d'innovation durable qui prenne en compte les aspects financiers ainsi que ceux des ressources humaines.

Il faut également que ces entreprises innovantes aient accès aux gros groupes présents à l'international si nous voulons qu'elles grossissent rapidement. Les fédérations professionnelles régionales du Medef sont prêtes à leur ouvrir leurs portes afin de favoriser les échanges avec les grandes entreprises de chaque filière en vue d'une fertilisation croisée profitable à tous. Les startups auront ainsi accès à des contrats porteurs pour leur avenir.

De leur côté, les entreprises traditionnelles auront l'occasion d'accélérer leur transformation numérique. Chacun y trouvera son compte. Tout ceci permettra de créer un environnement capable de favoriser l'accélération des nos futurs champions internationaux.

Et s'agissant des accélérateurs. Qu'en attendez-vous ?

Les accélérateurs n'ont de sens que si le territoire est fertile en startups. C'est déjà le cas sur notre territoire. Nous voulons attirer des « Track Record », des consultants de haut niveau prêts à « se mouiller » au côté des entreprises à accélérer en les accompagnant dans leurs négociations auprès des banques et des grands groupes internationaux.

Ces entreprises ont également besoin d'argent. Ne serait-ce que pour pouvoir recruter des seniors experts dans leur domaine ? Avoir un directeur commercial qui donne accès à de grosses commandes permet de grossir très vite. Si j'avais eu cette opportunité il y a vingt ans quand mon entreprise démarrait, j'aurais aujourd'hui un chiffre d'affaires cent fois plus important.

Valenciennes, Calais, Arras, Lens et toute la métropole lilloise bénéficient de la labellisation « Lille is French Tech ». En quoi voyez-vous cette approche "multisites" comme un atout ?

Au-delà du fait que nous avons montré notre capacité à travailler ensemble entre plusieurs territoires, cette labellisation "multisites" nous permet de couvrir un spectre très large de technologies complémentaires.

Plus ce spectre est large, plus nous avons de chances d'y trouver les pépites de demain.

Nous sommes présents sur le Big Data, la smart city, les objets connectés, le commerce du futur, la e-santé, la culture numérique, les jeux vidéo et l'animation 3D sans oublier le numérique au service de la logistique. C'est riche.

Et le Grand Nord ?

Nous parlons dorénavant du Grand Nord dans la mesure où nous voulons faire bénéficier la Picardie de l'aura qu'offre le label French Tech. Nous voulons soutenir la filière numérique de toute la future grande région.

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