Les startups de la French Tech ont "cassé la baraque" à Las Vegas

Les innovations des entreprises françaises ont été largement primées et ont bluffé la presse américaine au grand salon de l’électronique Consumer Electronics Show (CES) qui a fermé ses portes vendredi 9 janvier. Il reste à la French Tech à transformer cette forte impression en succès économique.
Delphine Cuny
Emmanuel Macron au CES 2015 (au centre) en compagnie d'Henri Seydoux (à droite), Président de la société Parrot.

«On entend parler la langue de Molière tous les 10 mètres ! », s'amuse Séverin Marcombes, le cofondateur de la start-up Lima, venu présenter son boîtier de stockage à Las Vegas.

Déjà nombreuses et remarquées l'an dernier, les entreprises françaises ont encore fait plus parler d'elles cette année au Consumer Electronics Show (CES), le rendez-vous mondial incontournable de l'électronique grand public, qui vient de fermer ses portes ce vendredi.

Et pas seulement dans la presse française : sur les grands sites américains spécialisés couvrant l'événement, de TechCrunch à Mashable en passant par Engadget et le magazine Wired, ou même les généralistes comme le Washington Post et USA Today, les innovations des start-up « Frenchies », largement primées, sont omniprésentes, en particulier dans les objets connectés, domaine d'excellence de la « French Tech », gadget pour les uns, marché d'avenir pour les autres.

Plus que la télévision 4K ou la voiture connectée, « le gagnant du CES sera la France », prédit ainsi le responsable de la rubrique technologie du site américain Yahoo, attiré par les gadgets les plus insolites : « Si vous voulez un aperçu de l'avenir, prêtez attention aux bidules absurdes mais magiques venus de France », prévient-il. « Les Français cassent la baraque au CES », renchérit sa collègue Alyssa Bereznak.

« Quand même, la classe : sur les "11 objets les plus cool du CES" de Wired, cinq produits sont français, trois d'Asie, deux des US et un du UK », constatait, admiratif, Georges-Etienne Faure, le conseiller technique au numérique du Premier ministre, sur son compte Twitter en début de semaine.

Parmi les objets sortant du lot, la montre Activité Pop de Withings, les écouteurs Parrot Zik Sport, les roulettes électriques de Rollkers, le casque de relaxation Melomind de MyBrain, la pédale intelligente de Connected Cycle. Les efforts de communication autour de « l'équipe de France du high-tech », sous la bannière French Tech, déployés depuis un an par le gouvernement pour attirer l'attention sur les pépites hexagonales de la technologie, semblent donc commencer à porter leurs fruits.

« le visage entreprenant de la france »

« Notre objectif de les rendre plus visibles est rempli : la présence française est clairement reconnue dans la presse internationale, il n'y a pas d'autre pays qui se démarque, à part la Chine, très représentée historiquement », confiait depuis Las Vegas David Monteau, le directeur de la mission French Tech, rattachée à Bercy.

Il est vrai que la France a emmené sur place la première délégation européenne (la cinquième au niveau mondial) avec 120 entreprises, loin devant l'Allemagne (39) et le Royaume-Uni (33), allant des grands groupes tels que Dassault Systèmes, L'Oréal, La Poste ou Valéo, aux start-up, 66 contre 38 l'an dernier. Soit une sur trois dans l'espace dédié du salon Eureka Park ! Seuls les États-Unis en ont présenté davantage (152), même Israël, la « start-up nation » autoproclamée, n'en a que 13. Gary Shapiro, le président de la Consumer Electronics Association (CEA) qui organise le CES, a parlé en plaisantant d'« invasion » en accueillant la délégation française ! Il a invité le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, à couper le ruban d'inauguration du salon, mardi 6 janvier. Le ministre a visité les principaux stands des Français, notamment le grand espace du spécialiste des drones Parrot.

Accompagné d'Axelle Lemaire, la secrétaire d'État au Numérique, le ministre a rencontré des « VC », des investisseurs en capital-risque américains afin de montrer « le visage entreprenant de la France », d'expliquer les atouts de ses start-up et de démonter certaines idées reçues sur le pays, sa fiscalité, son droit du travail, etc.

La mission French Tech avait prévu des brochures en anglais montrant, chiffres à l'appui, que « France is innovante » mais aussi « startup-friendly ». Car l'accès aux capitaux demeure le point faible de l'écosystème français. Trente start-up ont ainsi « pitché » lundi devant des investisseurs lors d'un déjeuner spécial French Tech. Ce soutien gouvernemental et le buzz sur l'inventivité made in France sont appréciés des start-up, qui échangent de bons conseils entre compatriotes : « On sent un esprit de groupe, d'équipe, de collectif, qui s'incarne aussi dans l'hébergement de start-up sur le stand de PME comme Avenir Telecom », se félicite David Monteau.

Venir au CES permet à toutes ces jeunes entreprises innovantes de profiter de cette formidable vitrine internationale, avec ses 150.000 participants venus de 140 pays. Ce n'est malgré tout pas si facile au milieu de 3.600 exposants, dont les géants de l'électronique Samsung, LG et Sony, et des constructeurs auto comme Ford et Mercedes, dans un gigantesque barnum qui s'étend sur 185.000 m2 entre le centre de convention de la ville et les grands hôtels du Strip, le boulevard des casinos, aux décors et moquettes kitschissimes, en contraste total avec l'univers high-tech et design !

Si elles dépensent plusieurs milliers d'euros - de 2.000 euros le stand de 9 m2 sur le pavillon French Tech d'Ubifrance, sans compter les billets d'avion et l'hôtel, à 50.000 euros en moyenne pour « le CES du pauvre » selon Fred Potter, le patron de Netatmo, et plusieurs centaines de milliers d'euros pour ceux qui voient les choses en grand, comme Parrot -, c'est avant tout pour accrocher l'attention sur leurs produits des grands distributeurs d'électronique, en particulier américains, des chaînes de magasins physiques comme BestBuy au mastodonte de l'e-commerce Amazon, mais aussi des journalistes et blogueurs influents internationaux, de partenaires potentiels et d'investisseurs en quête de futurs champions.

Des commandes fermes débouchent souvent de ces quatre jours de salon, voire des levées de fonds. Prudent, le directeur de la mission French Tech reconnaît qu'il est « impossible de quantifier l'effet "business" » de ce coup de projecteur appuyé, « l'effet se verra à long terme. »

Delphine Cuny

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 33
à écrit le 13/01/2015 à 16:33
Signaler
enfin un peu d espoir

à écrit le 12/01/2015 à 22:12
Signaler
Vous avez sans doute reconnu la personne qui est à droite de Macron (à gauche, si l'on peut dire, de la photo) : Loulou Schweitzer. Un représentant de la haute technologie française de 72 ans.

à écrit le 12/01/2015 à 12:25
Signaler
il n'y a plus qu'à les déménagers aux USA et les mettre en contact avec les investisseurs locaux et l'affaire est dans le sac a moins que des business angels milliardaires français ne bougent (allez mr free...). En tout cas je n'attends rien du CIR...

à écrit le 12/01/2015 à 3:25
Signaler
Eradiquer les dinausaures politique qui controlent tout et laissez la place aux jeunes. Vous verrez et serait surpris de ce quils sont capable de faire.

le 12/01/2015 à 11:56
Signaler
... tout autant de conneries par manque d'expérience et de maturité. Mais bon au moins on aura avancé.

à écrit le 11/01/2015 à 15:07
Signaler
Pour transformer ces succès en réussite économique puis en emplois, il faut éradiquer la gauche idéologique de la France. C'est le seul frein. Le reste suivra !

à écrit le 11/01/2015 à 12:19
Signaler
Nous ne sommes pas les champions du monde. En revanche, il faudrait que certains arrêtent de vouloir gâcher ou minimiser la moindre bonne nouvelle qui nous arrive. Stop à l'auto-flagellation !

à écrit le 11/01/2015 à 10:15
Signaler
Bien mais après le champagne les confettis les congratulations à la française qu’est-ce qui va se passer. Nous avons cette habitude très politique et parfois journalistique de voir la place de la France avec des superlatifs à faire pâlir les dieux, p...

à écrit le 11/01/2015 à 1:26
Signaler
Je pensais revenir du CES mais je ne devais pas être au bon endroit ou alors ils étaient au consulat de France. Français tous les 10 mètres ??? Les startups de la French Tech ont "cassé la baraque" à Las Vegas ??? mais vous débloquez, c'est pas possi...

le 11/01/2015 à 10:47
Signaler
Probablement les avez vous loupé en arpentant les...180 000 m² d'exposition. J'y étais à Las Vegas et je ne vous y ai pas vu...remarque a peu près aussi puissante que votre tirade :-)

à écrit le 11/01/2015 à 0:18
Signaler
Ça fait plaisir de voir qu'on se met enfin à faire de la publicité pour ce qu'on produit!

à écrit le 10/01/2015 à 21:13
Signaler
Ils se foutent de nous... n'en rajoutez pas...

à écrit le 10/01/2015 à 18:25
Signaler
On dirait un article écrit par pur produit de la propagande soviétique. Et il y a ce désire morbide qu'on tous les français de l’élite des élites aux gars lamda dans rue en passant par les intellectuels, les hommes d'affaires, les politiciens etc...

à écrit le 10/01/2015 à 18:20
Signaler
Il me sembe que l'an dernier deja il y avait pleins d'objet hypercool et revolutionnaires presentes par les differents stands francais...Mais comment ils s'appelaient deja? Parce que des idees, en france, on arrive encore a en avoir, et meme en avan...

le 11/01/2015 à 9:06
Signaler
J'ai teste le site so-fi.fr qui aide les entrepreneurs pour trouver les aides publiques et obtenir un prêt . Ce site a été lancé par une chef d'entreprise de Nimes Et il est vraiment bien

à écrit le 10/01/2015 à 15:34
Signaler
bravo à tous bravo à la France qui gagne et au gouvernement qui l'a compris en les soutenant. Signé, un entrepreneur, heureux d'investir en France et d'y construire d'ailleurs récemment une usine nouvelle.

le 11/01/2015 à 15:12
Signaler
Le gouvernement n'a rien compris, par idéologie. Pour être élu, hollande a rassemblé chiens et chats. L'extrême gauche écologique et les libéraux alias clan macron. Quelle manipulation ! Quelle tromperie ! Seul le pouvoir intéresse hollande. Seul son...

le 21/01/2015 à 9:41
Signaler
Gné ?

à écrit le 10/01/2015 à 14:29
Signaler
Et ce n'est que le debut. Il faut un CES en Francepour rivaliser avec les US

à écrit le 10/01/2015 à 14:24
Signaler
Quelle foutaise ! On veut faire croire au miracle ou justifier des aides sur argent public ? Attendons les commandes ou les investisseurs ! Dans le meilleur des cas, ceux qui pourront concrétiser quelque chose, ils partiront pour ne pas se faire bouf...

le 10/01/2015 à 15:10
Signaler
Marre des commentaires des grincheux. La French Tech les ignore superbement !

à écrit le 10/01/2015 à 13:12
Signaler
Bravo tous, bravo aux entrepreneurs, certainement pas aux fuyants se disant harcelés par l'Etat francais, et Bravo M. Macron ! Continuez tous a créer et soutenir l'entrepreunariats ... Jerome, citoyen actif en crowdfunding

à écrit le 10/01/2015 à 13:12
Signaler
Bravo tous, bravo aux entrepreneurs, certainement pas aux fuyants se disant harcelés par l'Etat francais, et Bravo M. Macron ! Continuez tous a créer et soutenir l'entrepreunariats ... Jerome, citoyen actif en crowdfunding

à écrit le 10/01/2015 à 10:55
Signaler
Assistanat à la française !! Pavillon français au CES: le CES du pauvre, aucune crédibilité pour les visiteurs. L'image même de "l'assistanat à la française". !!! Soyons sérieux: seules les sociétés avec un vrai stand seront prise au sérieux.

le 10/01/2015 à 11:13
Signaler
Je viens d'inventer un nouvel objet connecté : un détecteur de morosité et sinistrose de proximité...exemple, vous vous baladez dans la rue et paf ! Un SMS vous averti que Pat34 est a proximité ! Vite fuyons !!!!!

le 10/01/2015 à 11:15
Signaler
Bonjour, Pour très bien connaitre cet environnement et les débouchés de business qu’apporte le CES je vous confirme qu'il n'y a aucun "assistanat" de la Nation d'une part car chacun y va avec ses propres moyen et d'autre part le seul fait d'avoir un...

le 10/01/2015 à 13:01
Signaler
Ohlalala mais allez acheter une corde sans déconner

le 10/01/2015 à 15:15
Signaler
Commentaire à la Française (vieille France) dont la French Tech n' a que faire puisqu'elle va de l'avant et laisse les grincheux "all behind".

le 11/01/2015 à 0:22
Signaler
"Soyons sérieux: seules les sociétés avec un vrai stand seront prise au sérieux. " : Arrêtez de cracher sur votre pays et comparez un Parrot aux produits concurrents.

le 12/01/2015 à 11:57
Signaler
ca vous fait si mal que ca que l'on est réussi un truc pour une fois?

à écrit le 10/01/2015 à 10:41
Signaler
Excellente nouvelle si pour les américains ont dépasse l'image du pâtissier, du chef cuisinier français ou de l’œnologue qui réussi si bien avec ses délicieuses spécialités françaises. Peut être que l'on finira aussi de nous montrer les mêmes reporta...

le 10/01/2015 à 11:57
Signaler
Vous avez des clichés sur les clichés que les américains pourraient avoir de nous. Sortez un peu de votre immobilisme

le 12/01/2015 à 12:01
Signaler
en même temps chaque fois que je croise un américain il attend de moi d'etre un chef doublé d'un sommelier doublé d'un boulanger doublé d'un élève aux beaux arts donc... On a tous nos clichés qui font maintenant parti de la soupe culturel mondiale ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.