Les coopératives d'intérêt collectif à la rescousse des centres-villes

La Confédération des commerçants de France (CDF) et la Confédération générale des sociétés coopératives (CG Scop) s’associent pour redynamiser les cœurs de ville, et notamment celui de la commune de Langogne (Lozère).
César Armand
Langogne compte dynamiser l'activité en centre-ville en soutenant le commerce de proximité.
Langogne compte dynamiser l'activité en centre-ville en soutenant le commerce de proximité. (Crédits : iStock)

Elle ne figure pas sur la liste des 222 communes du programme de revitalisation "Action cœur de ville", mais Langogne (2.900 habitants) subit, elle aussi, la désertification de son centre-ville. Première adjointe chargée de la vie économique, Pome Castanier a donc décidé de créer une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) de développement territorial. Il s'agit d'un modèle de multisociétariat où salariés, citoyens et collectivités peuvent devenir actionnaires.

« Lorsque des locaux sont inadaptés ou laissés à l'abandon, nous pouvons mobiliser des fonds publics et privés, les mutualiser et arriver à créer de nouveaux espaces, résume l'élue locale. C'est ainsi qu'il y a toujours du monde dans la rue. Le lien social passe en effet par la présence commerciale. »

Outre le lancement d'un site Internet de promotion « pour et par le territoire », elle-même inaugurera le 7 juin prochain un local de vente sur une ancienne friche.

Revitaliser le territoire

Pour parvenir à ces résultats, Pome Castanier a pu compter sur le réseau des Commerçants de France (CDF) qui a mobilisé la Chambre de commerce et d'industrie, la Chambre des métiers et de l'artisanat et les associations. « Depuis 1982, il existe au Québec des sociétés de développement commercial pour mettre en place une cogestion et une gouvernance commune et collective pour qu'un bon équilibre perdure entre les périphéries et les centres-villes », explique Francis Palombi, son président.

Cet ex-candidat (LREM) aux législatives en Lozère revendique ainsi avoir poussé un amendement en ce sens auprès du sénateur (PS) du Doubs Martial Bourquin lors de l'examen de la loi Elan. Ce texte a donné naissance à l'ORT : l'Opération de revitalisation de territoire. Elle permet à un préfet, avec les communes et les intercommunalités concernées, de piloter les autorisations d'exploitation commerciale voire de suspendre pendant trois ans l'implantation d'équipements commerciaux nuisibles aux centres-villes.

La CG Scop s'est également intéressée au dossier.

« Il se crée autant de SCIC que de Scop. Les pouvoirs publics en sont satisfaits, assure son président Jacques Landriot. Nous apportons notre expérience et des outils financiers comme des formes d'emprunt et de garantie. Avec le Crédit coopératif ou la Banque des territoires par exemple, nous pouvons servir d'effet de levier. »

Demain, la CDF et la CG Scop espèrent reproduire ce modèle dans 50 des 222 villes du programme national, dont Meaux, Nemours ou Nevers, avec l'espoir que cela crée 1 à 2 emplois par nouveau commerce. Les présidents Palombi et Landriot misent effectivement sur « tout ce qui peut être créé autour » de ces nouveaux lieux de vie ».

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 12/05/2019 à 11:59
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Là où la finance n'a plus grand chose à se mettre sous la dent, petit à petit la vie y revient.

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