Saint-Nazaire lance deux appels à projets pour redessiner son image

Trente ans après les programmes urbains Ville-Port initiés à partir des années quatre-vingt-dix, la ville de Saint-Nazaire lance le projet « Ambition maritime et littorale » autour du réaménagement urbain de huit sites. Objectif : accompagner l’adaptation d’une ville moyenne de bord de mer, riche d’une zone d’emplois dynamique, aux nouveaux défis économiques, sociaux et écologiques et changer d’image.
A Saint-Nazaire, le dépôt des dossiers pour l’appel à projet « Ambition maritime et littorale » a lieu entre septembre et novembre. Les lauréats seront connus en avril 2022 pour l’appel à projet « Place à prendre » et six mois plus tard pour les projets immobiliers. Selon la nature des projets envisagés, les plus rapides pourraient voir le jour dès 2023.
A Saint-Nazaire, le dépôt des dossiers pour l’appel à projet « Ambition maritime et littorale » a lieu entre septembre et novembre. Les lauréats seront connus en avril 2022 pour l’appel à projet « Place à prendre » et six mois plus tard pour les projets immobiliers. Selon la nature des projets envisagés, les plus rapides pourraient voir le jour dès 2023. (Crédits : AML)

Bastion de la construction navale en France, Saint-Nazaire ne veut plus n'être que « la ville des paquebots ». « Saint-Nazaire, c'est autre chose. C'est la porte d'entrée littorale de la métropole Nantes Saint-Nazaire, avec une ouverture vers l'océan, des espaces verts à 300 mètres de la plage, la proximité des marais de Brière, un patrimoine bâti inexploité, une qualité de vie grâce à des faubourgs jamais très éloignés du centre-ville.... Une diversité de richesses dont on ne tirait pas parti jusqu'à présent », défend Elodie Lamouroux, directrice de l'aménagement de l'agence d'urbanisme de la région nazairienne (Addrn). Sans renier son caractère industriel (les chantiers de l'Atlantique, Airbus...) -qui la fait vivre-, la ville, bombardée et reconstruite à la hâte après-guerre veut montrer que son territoire recèle d'autres atouts à révéler et à exploiter. Pour cela, le maire, David Samzun a lancé courant juillet, le plus gros projet d'urbanisme et d'immobilier de son mandat destiné à revitaliser huit quartiers de la ville. Et offrir un parc immobilier aux normes actuelles pour satisfaire les exigences des habitants et des nouveaux arrivants.

Effet collatéral du Covid

Sur les traces de son prédécesseur, Joël Batteux qui, dans les années quatre-vingt-dix, avait initié le programme Ville-Port pour rapprocher le centre-ville des activités industrielles et portuaires et transformé le visage besogneux de la ville, David Samzun fixe le cap de la ville pour les vingt ans à venir. « Ça répond à un afflux de population, à une attractivité de plus en plus soutenue et à une augmentation du nombre de transactions. Même si le projet était dans les cartons avant la crise sanitaire, on voit bien que l'effet Covid est là », observe le maire, d'une ville moyenne, de bord de mer. Elle a gagné 8.000 habitants en cinquante ans pour atteindre une population de 71.686 habitants en 2020, et devenir l'une des cinq villes de plus de 50.000 habitants sur de la façade Atlantique. Un havre loin des brouhahas métropolitains et de la capitale. « On peut parfois avoir des projets qui arrivent au mauvais moment, cette fois, il tombe plutôt à pic », souffle l'instigateur du programme «Ambition Maritime et littorale », qui a gardé dans ses prérogatives l'urbanisme stratégique.

« On veut être surpris, provoqués, emballés... »

Avant de changer de visage, il a d'abord fallu fédérer les acteurs du territoire (Agglomération, Pôle métropolitain, Port de Nantes-Saint-Nazaire, Chambre de Commerce et d'Industrie, le Centre hospitalier... ) autour du projet pour récupérer du foncier disponible. Au final, huit sites ont été identifiés entre Pornichet et Montoir-de Bretagne. « Les lieux choisis donnent à lire à richesse de la diversité nazairienne et devront à terme incarner la vision souhaitée, maritime, littorale et paysagère de Saint-Nazaire et la transition écologique en cours », explique Elodie Lamouroux. C'est l'enjeu des deux appels à projets lancés en juillet. L'un concerne quatre projets immobiliers, l'autre, quatre « Places à prendre ». Autrement dit, des lieux patrimoniaux pouvant faire l'objet de réhabilitation et s'ouvrir à de nouveaux usages. Le champ est libre. « Des lieux où l'on a des idées claires pour certains et pour d'autres pas du tout. Alors, on s'est dit que l'on avait besoin d'aller chercher de grandes équipes de paysagistes, d'architectes, d'urbanistes d'envergure européennes. On attend d'être surpris, provoqués, emballés par des projets innovants », reconnait David Samzun. L'appel à projets « Places à prendre » concerne les abords du port de Méan, un terrain de 2.000 m² proche du pont de Saint-Nazaire et des chantiers de l'Atlantique, la villa Ker Louis qui surplombe la plage de Bonne Anse, constituée d'un bâtiment de 350 m² sur un terrain de 3.000 m², le site de la Goutte de lait (250 m²) un ex-centre de soins pour nourrissons, proche de la mer et du centre-ville, et enfin, la Tête Alvéole 12 (400 m²), sur la base sous-marine de Saint-Nazaire déjà en partie transformée en lieux culturels (scène de musiques actuelles, lieu d'exposition LIFE, musée Escal'Atlantic...).

Une centaine de visiteurs attendus

Pour le volet immobilier, le second appel à projets porte sur quatre espaces clés de quartiers en mutation où doivent émerger des projets immobiliers, architecturaux, commerciaux, paysagers ou environnementaux. « Ce ne sera pas que de l'habitat. On sait que le logement seul n'apporte pas la vie. Ce sera plutôt un mixte », prévient la directrice de l'aménagement de l'agence d'urbanisme. L'Ilot nautique du quartier historique du Petit Maroc serait plutôt voué à recevoir des activités économiques à dimension maritime. Le site de Gavy Océanis, occupé par l'université qui doit déménager en 2025 sur le campus voisin d'Heinlex, pourra accueillir de l'hôtellerie, des logements... Le site de l'ancien hôpital du Moulin du Pé, de l'immobilier et des parkings et le site boisé et paysager des anciennes serres municipales de Porcé, de l'habitat  avec 30% de logements sociaux, au moins. De l'un à l'autre, les porteurs de projet trouveront des surfaces, de 5.600 m² à 81.271 m², plus ou moins complexes à aborder comme le bâtiment de Gavy Océanis, construit dans les années 70 par la société d'ingénierie Technip, aujourd'hui totalement fondu dans l'environnement paysager, et que la ville impose de conserver. « On créé les conditions pour que la rencontre se fasse entre les lieux et les porteurs de projets. Chaque site offre la possibilité de décliner l'ambition littorale et environnementale de façon très différente », évoque Elodie Lamouroux, prête à organiser une première visite sur site, le 15 septembre prochain, où une centaine de structures se sont inscrites. « Rien que ça, déjà, c'était inimaginable hier...», se réjouit-elle.

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Commentaire 1
à écrit le 09/09/2021 à 16:15
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En plus de son activité industrielle, Saint Nazaire est une petite ville très agréable à vivre et proche de l'agglo nantaise et des plages sud morbihan

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