Financer la transition énergétique dans les villes : la BEI à la rescousse

La Banque européenne d'investissement a développé une expertise dans le financement de projets liés à la transition énergétique. Elle s'est dotée d'une enveloppe de 315 milliards d'euros d'ici trois ans.
Le marché de la transition énergétique est de 44 000 milliards de dollars dans le monde d'ici 2050, dont 70 % pour les villes.

La BEI (Banque Européenne d'Investissement) est peu connue. Pourtant, elle dispose de 80 Miliards d'Euros pour financer des projets, comme la ville intelligente.

« Nous avons développé de nombreux projets dans des environnements de plus en plus complexes. Nous avons des ingénieurs très pointus pour aider les promoteurs. Nous apportons une garantie. Objectif : 315 milliards euros d'ici trois ans » précise Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, qui a financé un projet de compteurs intelligents au Royaume-Uni à hauteur de 500 millions d'euros.

« L'amélioration énergétique des bâtiments privés est un élément essentiel de la transition énergétique. Or, le système bancaire privé est peu présent. C'est un projet risqué mais nécessaire. L'objectif , c'est de consacrer 25 % de notre action au changement climatique et 30 % en France » ajoute le vice-président de la BEI.

Un marché énorme

Pour la banque privée HSBC, le marché de la transition énergétique est de 44 000 milliards de dollars dans le monde d'ici 2050, dont 70 % pour les villes. « Il faut mettre du solaire, de la géothermie, récupérer la chaleur des data centers, consommer moins donc mieux » analyse Pierre Sorbets, directeur du secteur public d'HSBC. Selon ce banquier, le marché possède trois caractéristiques : c'est un marché à long terme, il constitué d'une agrégation de milliers de gens et la monétisation est  incertaine.

« Pour nous, le plus simple est de financer les collectivités locales » ajoute Pierre Sorbets.

Des outils de mesures obsolètes

Problème : les investisseurs manquent d'outils de mesure pour ces « obligations vertes » et autres droits à polluer. Pour Geneviève Ferrone, vice-présidente de The Shift Project, « le défid à relever pour rester sur les 2 degrés est énorme et nos outils sont obsolètes. les PPP (projets public privé) ne sont pas formatés pour ça. Quant aux obligations vertes, ne constituent-elles pas une bulle à venir ? C'est parfois à la limite du green washing. On observe une kyrielle d'initiatives avec des financements à chaque fois hybrides. Copenhague a investit 400 millions d'euros pour faire un  effet de levier à destination des investisseurs privés. C'est une bonne nouvelle, mais il faut maintenant se mettre d'accord sur une valeur carbone ».

« Il faut vérifier que les obligations vertes le sont bien. Il est cohérent que ce soient les grandes organisations internationales qui les émettent » précise Ambroise Fayolle.

PC

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